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dimanche 16 mars 2008
Bernadette Schmitt, Jean Rouger, Jean-Philippe Ardouin : Qui décrochera la place de maire ?
Mercredi matin, salle Saintonge, France Bleue la Rochelle et Sud-Ouest ont eu la judicieuse idée de réunir, sur un même plateau,
Bernadette Schmitt, maire sortante, Jean Rouger (liste de gauche) et Jean-Philippe Ardouin (Modem). Ils brigueront, dimanche prochain, les suffrages des électeurs.
Mercredi matin, les candidats sont dans leurs petits souliers face à un public nombreux. Avant d'entrer dans le vif du sujet, les organisateurs rappellent qu'ils peuvent s'exprimer librement. En conséquence, « pas la peine de lever le doigt pour prendre la parole », comme le fit la première fois Bernadette Schmitt, peu habituée à cet exercice de style.
En forme, elle est décidée à ne pas s'en laisser conter face aux deux hommes qui lui sont opposés, politiquement s'entend !
La première question de « cette campagne épicée » concerne le retrait de Philippe Callaud du second tour. Que lui arrive-t-il ? « Il faut lui poser la question » répond laconiquement Jean Rouger, en soulignant que la gauche est unie et qu'un accord de désistement existe entre PRG et PS. Le leader des Radicaux de gauche a voulu être autonome : en paierait-il les pots cassés ?
Il n'a pas pu s'entendre avec Jean-Philippe Ardouin qui s'en explique : « nous avons des valeurs communes, mais la fusion de nos listes était trop difficile à réaliser ».
Pour Bernadette Schmitt, cet épisode est révélateur de la politisation des municipales : « pour ma part, je conduis une équipe solide et renouvelée, loin de toutes ambitions personnelles et de valeurs passéistes ». Une petite phrase assassine destinée à Jean Rouger qui rétorque vivement : « je conduis une liste politique en ce sens où les différentes sensibilités y sont représentées. Nous nous intéressons à la cité et nos valeurs ne sont pas celles du passé. Elles sont classiques ». Et d'ajouter : « puisque vous parlez de clarté, soyez le donc vous-même ! ». Sur ce chapitre, la liste de B. Schmitt est sans étiquette : il y a longtemps qu'elle le dit, haut et fort !
Suivent des questions relatives aux projets. Jean Rouger est favorable aux éco-quartiers, « les hommes doivent respecter la planète Terre », B. Schmitt envisage un bilan carbone avec réduction des émissions de gaz à effet de serre sur six ans. Pour diminuer la circulation, une navette serait créée entre la place du 11 Novembre et la gare. Les trois candidats estiment que les prochaines constructions communales, ainsi que l'éclairage public, devront tenir compte d'une prise de conscience écologique.
La gestion des parkings est également source de discussions. Jean Philippe Ardouin souhaiterait une heure de stationnement gratuit pour les automobilistes, le maire sortant est prêt à accorder une demi-heure. Elle explique pourquoi elle a confié la gestion du parking Eugène Pelletan à Epolia : « la ville n'avait pas les moyens de le réaliser et c'était compliqué pour la Semis. Nous avons trouvé un investisseur privé qui s'est chargé de tout. Dans trente ans, la ville sera propriétaire ». Sceptique, le candidat du Modem pense à renégocier les contrats. De même que Jean Rouger : « la nuit, la ville se dépeuple. Nous devons la rendre aux Saintais ! ».
Dynamiser le centre ville est une priorité : tous en sont convaincus. Jean Rouger préconise une “reconnaissance “ des 1700 salariés qui travaillent en centre ville, Bernadette Schmitt veut créer, quant à elle, un office du commerce
Sur le prix de l'eau, Jean Philippe Ardouin et Jean Rouger estiment que l'eau devrait revenir en régie municipale. « Ce serait une erreur. En décembre 2001, nous avons négocié un prix très bas grâce à la concurrence. Nous avons une eau bon marché par rapport à Rochefort ou La Rochelle » lance B. Schmitt. Jean Rouger veut aller plus loin en protégeant la nappe phréatique. « Comme à Bayonne » lance-t-il. « Où le maire est UMP » glisse en rigolant le responsable de Sud Ouest, Dominique Pariès !
Avec l'élément liquide, coule la future piscine. Bernadette Schmitt fait son mea culpa sur la lenteur du projet : « la CDC n'avait pas les moyens. Quand sa santé financière a été meilleure, nous avons pu entrer dans la phase de concrétisa-tion ». Jean Philipe Ardouin est critique : « pendant ce temps-là, les Saintais ont manqué d'un lieu de baignade et ce n'est pas terminé ». Jean Rouger l'est aussi : « Pourquoi Saintes ne s'est-elle pas imposée au sein de la CDC ? ». « Parce sur 50 représentants, la ville en compte seulement 10 » souligne l'intéressée. Bref, le leader PS est carrément pour une autre implantation et un nouveau projet « afin de desservir 80.000 habitants pendant les vacan-ces ». Quoiqu'il en soit, cette polémique aurait blessé les maires de la CDC qui ne veulent pas être les otages de « querelles politicardes ».
Sans langue de bois, Bernadette Schmitt embraye sur le récent achat du site Saint-Louis : « FO envoie sur internet des messages aux personnels hospitaliers au sujet du montant payé par la ville à l'hôpital. La somme est tout à fait correcte et l'hôpital en disposera plus vite que s'il avait fait affaire avec la Semis. Où est le manque à gagner ? Tout cela est de la mauvaise foi et je tenais à le dire publiquement. Nous sommes foncièrement honnêtes, je n'aime pas le mensonge ».
Un peu époustouflés par tant de hardiesse, Jean Rouger et Jean Philippe Ardouin n'en n’affichent pas moins leur détermination : ils aimeraient construire le Saintes du XXIème siècle. Bernadette Schmitt et son équipe ont d'ailleurs commencé...
Photo 1 : Jean Rouger, Jean-Philippe Ardouin et Bernadette Schmitt.
Photos 2 et 3: Une salle archi pleine. Jean-Philippe Ardouin est favorable à une crèche ouverte 24 h sur 24 (pour les mères qui travaillent tard). Plus réaliste, Bernadette Schmitt annonce un projet avec des horaires souples (tôt le matin, tard le soir).
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