vendredi 28 mars 2008

Jean Rouger, maire de Saintes : La gauche reprend des couleurs.

Vendredi, avait lieu l’installation du nouveau conseil municipal de Saintes. Un grand moment pour Jean Rouger et son équipe.


En 2001, Jean Rouger, voyant Bernadette Schmitt occuper la place de Michel Baron, s’est forcément interrogé sur les raisons qui avaient conduit la gauche à se diviser, voire à se déchirer. D’où un échec cuisant.
Fort heureusement, le temps a une vertu précieuse, il cicatrise les blessures. Ayant retrouvé sa pugnacité, cherchant à relever un nouveau défi, l’ancien maire adjoint socialiste est revenu sur la scène. A l’occasion des Municipales de 2008, il a conduit une liste “plurielle“, aux côtés des Verts et des Communistes, parti qui compta beaucoup dans la cité santone. Pour lui, c’était une façon d’exorciser le passé et d’ouvrir les portes de l’avenir.
Finalement, après une campagne serrée, il est sorti vainqueur d’une triangulaire l’opposant au maire sortant et au Modem, les PRG (Radicaux) s’étant retirés.
Vendredi dernier, l’heure était venue d’installer le nouveau conseil municipal. La cour d’honneur grouillait d’une joyeuse animation, de celle qui précède les moments particuliers. Jean Rouger et ses amis avaient du mal à cacher leur émotion.
Dans la salle du conseil, ils furent accueillis par Bernadette Schmitt, ex maîtresse des lieux. L’instant était un peu douloureux pour elle : on ne quitte pas une telle fonction sans regret. Toutefois, il y a un titre qu’elle gardera à vie : celui d’avoir été la première femme maire de Saintes. Désormais, elle figure sur la grande plaque où se succèdent les noms des premiers magistrats.
Issue de la société civile, soucieuse de conserver la fraîcheur des “sans étiquette“, elle n’est pas parvenue à se positionner politiquement dans une ville très marquée. C’est peut-être là que le bât a blessé.
Sa défaite, dimanche 16 mars, l’a bouleversée. Le suffrage universel est une épreuve difficile : le subissant de plein fouet, les perdants, confrontés à un véritable examen de conscience, se mettent à douter quand leur cote d’amour chute dans l’isoloir...

Le maire et dix adjoints


Selon la tradition, l’élu le plus âgé, autrement dit Christian Couillaud, présida la séance et orchestra les opérations visant à désigner le maire. « Il y a longtemps que je ne me suis senti aussi jeune qu’à cet instant où l’on me dit que je suis vieux » dit-il joliment à l’assistance. C’était d’ailleurs son anniversaire, ce qui lui valut, en dehors de ce jour de gloire, quelques “happy birthday“ grappillés dans les rangs.
Il s’adressa à Bernadette Schmitt dont il souligna le sens du devoir, l’envie de servir et la parfaite courtoisie durant la période électorale. « Vos projets n’ont pas reçu l’assentiment de nos concitoyens, d’où l’élection de la liste conduite par Jean Rouger. La gauche ne peut que s’en réjouir » glissa-t-il sur son “vert“ nuage. Et d’enchaîner : « Nous comprenons votre déception, c’est la loi de la démocratie. Il faut s’y soumettre et accepter la sanction ». Sur ce chapitre, on ne peut guère faire autrement, à moins de tenter un coup d’état. Toutefois, même en portant un prénom miraculeux, Bernadet-te, certaines perspectives sont trop hasardeuses pour être tentées ! Durant les sept dernières années, « l’opposition a été sévère, parfois dure, mais toujours correcte. Le conseil municipal a évolué dans un climat propice à la réflexion et vous avez su, Madame Schmitt, garder le sourire quand le débat devenait difficile » souligna l’élu écologiste.
La nouvelle équipe issue des urnes a pour tâche de concrétiser les projets présentés durant la campagne : « nous souhaitons une ambiance de travail empreinte de confiance, dans le respect mutuel. La gauche est aujourd’hui rassemblée et nous espérons que l’opposition sera constructive dans l’intérêt des Saintais ».
Margarita Sola proposa alors Jean Rouger au poste de maire tandis que l’opposition afficha sa position : « Nous ne présenterons pas de candidat. Les Saintais ont déjà choisi, nous ne prendrons donc pas part au vote ». Contrairement à leurs proches voisins du Modem.
La collecte des bulletins fut opérée par le benjamin de l’assemblée, Frédéric Neveu, un des lieutenants de Bernadette Schmitt.
Jean Rouger fut élu par la majorité des voix (27), le Modem ayant voté blanc (2).
Prenant place dans le “fauteuil“, le nouvel édile de Saintes dédia cette réussite à ses parents, disparus : « ils ont fait de moi l’homme que je suis ».


Bernadette : la crainte du “coma profond“ ?

Suivit la désignation des dix adjoints qui aideront le maire à “gouverner la cité“. Cette fois-ci, l’opposition participa et le résultat fut le suivant : 27 voix pour, 6 contre et 2 blancs. Ont été élus, dans l’ordre, Margarita Sola, Frédéric Mahaud, Michèle Carmouse, Christian Couillaud, Sylvie Barre, Pierre Dietz, Martine Tiberj, Joël Cardin, Annie Delaï-Mettas et Thierry Leblan.
Pourquoi l’opposition a-t-elle tenu à voter contre ces adjoints, d’où une première manifestation “d’hostilité“ ?
Bernadette Schmitt apporta la réponse : « nos valeurs sont fondées sur l’honnêteté et le service aux autres. Nous craignions qu’elles ne soient mises à mal et qu’il y ait un décalage entre vos déclarations et vos actes. Nous n’avons pas apprécié les insinuations de M. Sola qui a déclaré, dans la presse, que nous avions découvert les quartiers entre les deux tours. C’est une injure envers Michel Foubert, conseiller municipal, délégué aux centres sociaux et à la vie des quartiers, et à son équipe ». Cette précision jeta un froid. Jean Rouger s’empressa de répondre que les valeurs qu’elle venait de décrire étaient indispensables à tous : « si les élus présents en ce vendredi ne les possédaient pas, ils ne seraient pas ici »...


Photo 1 : Bernadette Schmitt accueille son successeur, Jean Rouger.

Photo 2 : Le maire et une partie de ses adjoints.

Photo 3 : Jean Rouger vient d’être élu maire : Margarita Sola explose de joie !

Photo 4 : Une nombreuse assistance.

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