Du 16 juin au 10 septembre 2023, l’exposition « Tables d’exception » évoquera avec faste et raffinement une histoire des arts de la table en France du XVIIIe au XXe siècles. Sous le commissariat du collectionneur et décorateur Hubert de Vinols, le château ducal accueille, à une encablure de Bordeaux, des tables dressées selon la tradition française
L’exposition débute en mettant à l’honneur les tables du XVIIIe siècle : dite Condé avec de la porcelaine de chantilly, table dressée avec de la porcelaine de Meissen et table avec de la vaisselle en argent dite plate posée sur un tapis de mousse. C’est à cette période que l’art de la table connaît son apogée et son luxe le plus extraordinaire, que ce soit dans les arts de la table, porcelaine, orfèvrerie, avancée spectaculaire des techniques ou dans l’installation du service « à la française ».
Issu des usages médiévaux, le service à la française se conçoit comme un spectacle en plusieurs actes et dont les décors changent à vue. Le principe est le suivant : les plats prenaient place sur la table par séries successives que l’on appelait « des services », allant de trois à huit. Ces plats étaient apportés simultanément par les serviteurs et disposés avec une précision extrême selon les dessins et les plans préétablis par le maître d’hôtel. Il était d’usage de se servir dans le plat situé devant soi. Les serviteurs n’intervenaient plus, si ce n’est pour le service des boissons, car il n’y avait à cette époque aucun verre posé sur la table. Les convives demandaient autant de fois que nécessaire à se désaltérer, les verres étant préalablement rafraîchis dans des seaux à glace.
Le parcours de visite se déploie dans la grande salle du duc avec la table Louis XVIII de 48 couverts, qui se distingue par son service en porcelaine de la manufacture de Feuillet, son surtout de table en bronze époque Empire à fond de glace et, entre autres objets, ses verres en cristal taillé à pans. Enfin, l’élégante table noire avec son service d’époque Louis-Philippe et la table aux asperges agrémentent le parcours.
Cheminées monumentales, décors peints, collections de tapisseries rassemblées par le Centre des Monuments Nationaux rappellent également la démesure de ce palais élevé au cœur d’une bastide médiévale. Ces pièces rares et précieuses des arts de la table magnifient ainsi la grandeur passée du château. Tout cet été, ces pièces rares, précieuses et brillantes des arts de la table feront ainsi agréablement écho à la grandeur passée de ce château ducal.
• Un peu d'histoire : Au début du XVIIe siècle, le château ducal édifié sous Henri IV, puis Louis XIII - après qu’Henri III a introduit la fourchette en France - présentait un luxe inouï et inédit en province. En l'espace de 40 ans, y furent reçus rois et reines, la cour et les plus grands, cardinaux compris. Richelieu qui, par prudence, avait arrondi la forme du couteau dans le pays, y subit un affront redoutable en 1632. Soupçonnant un empoisonnement, il craignit pour sa vie, ce qui provoquera la disgrâce finale du premier duc d’Épernon. Une génération plus tard, depuis Cadillac, Mazarin "recadra" le jeune Louis XIV, promis à l’Infante Marie-Thérèse, mais toujours très amoureux de la nièce du cardinal Mazarin, Marie Mancini...
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