Jonzac se prépare à la réouverture des écoles maternelles et primaires. « Elle aura lieu mardi prochain comme prévu » souligne Christophe Cabri

A quelques jours du 11 mai, point sur la situation avec Christophe Cabri, premier adjoint (et futur premier magistrat quand le nouveau conseil municipal sera installé) : rentrée des classes, déconfinement, organisation, commerces, masques, saison estivale, thermalisme...

Vue aérienne de Jonzac, place du château (© Bertin/Perrier)

• La semaine prochaine, les élèves des maternelles et primaires vont retrouver les bancs de l’école. Comment se prépare cette rentrée ?

Christophe Cabri : L’ouverture des écoles maternelles et primaires de Jonzac aura lieu mardi prochain comme prévu. Ce matin avec Annick Thibault, adjointe à la petite enfance, nous avons organisé une réunion avec l’inspectrice de l'Education Nationale, les directeurs des écoles, les associations de parents d’élèves et les services techniques.
Combien d’élèves seront présents à cette rentrée ? En maternelle, 20 à la Ruche et 20 au Parc, soit 33% des effectifs. En primaire, Malraux et Saint-Exupéry, une centaine d’enfants sont attendus. Il est évident que ce nombre évoluera au fil des semaines. Certains parents, réticents dans un premier temps, pourront changer d’avis.
Les inquiétudes des enseignants, exprimés lors de cette rencontre, sont légitimes : comment vont-ils fonctionner entre éducation, pédagogie, garderie ? Notre rôle est de les rassurer. Nous mettons tout en œuvre pour que les enfants soient accueillis dans les meilleures conditions selon les dispositions recommandées par le Ministère. Les professeurs des écoles et le personnel disposeront de masques. Chaque classe accueillera 10 élèves en maternelle, 10 en primaire, ce nombre pouvant aller jusqu’à 13. Si la fréquentation augmente, des groupes seront constitués, les uns venant les lundi et mardi, les autres les jeudi et vendredi. La cantine fonctionnera et servira des repas froids.
Dans chaque école, un personnel de la mairie sera présent pour s’assurer que tout se déroule correctement, désinfection, toilettes, etc.
La crèche, quant à elle, est déjà ouverte depuis le 11 avril où elle prend en charge les enfants des soignants. Au niveau sanitaire, le protocole y est strict, comme il l’était auparavant. Le personnel portera des masques et les parents déposeront leurs enfants à l’accueil. Ils ne pourront pas entrer dans les locaux. La crèche fonctionnera par groupe de dix, selon le souhait des familles.
En ce qui concerne le péri-scolaire, les enfants seront accueillis par un agent municipal les matins et soirs dans les écoles. Le mercredi, un service de garderie sera proposé, toujours dans les écoles, et sur inscription au 05 46 48 28 27.
Nous sommes prêts et bien sûr, le système sera évolutif.

• Comment fonctionne actuellement la commune ?

Il y a maintenant plusieurs semaines que les agents communaux sont au travail en observant les règles sanitaires et gestes barrières. La ville est entretenue et tout se passe bien. Du côté des marchés le mardi et le vendredi, leur déroulement s’effectue dans de bonnes conditions. Nous ne regrettons pas d’avoir demandé au Préfet de les maintenir, ce qu’il a accepté. Les gens sont satisfaits, les commerçants aussi. Compte-tenu de l’affluence et des consignes de sécurité qui peuvent occasionner une file d’attente à l’entrée, certaines personnes ont changé leurs habitudes et arrivent plus tôt !

• Le 11 mai, nous serons normalement déconfinés puisque les voyants de la Région Nouvelle-Aquitaine sont au vert. Comment s’organise ce jour J sur Jonzac ?

Nous attendons tous que la vie reprenne son cours avec la réouverture des magasins. Les commerçants disposeront de masques. L’Union des commerçants envisage par ailleurs plusieurs actions pour dynamiser le centre ville. Personnellement, je trouve dommage que les restaurants ne puissent pas reprendre leurs activités en même temps que les autres. Sur la carte, nous sommes en zone verte avec une circulation très faible du coronavirus. Je pense qu’on aurait pu mettre en place des distanciations suffisamment importantes pour que bars et restaurants puissent de nouveau recevoir de la clientèle.
Le contexte est dur et nous apprenons à vivre différemment pour éviter la propagation du virus en suivant les consignes. Notre vie sociale s’en trouve modifiée.

• De nombreux Français pensent que l’exécutif n’est pas à la hauteur pour assurer le suivi de cette crise, d’où un appel aux maires pour gérer la proximité. Qu’en pensez-vous ?

Depuis le début de la crise, les élus locaux sont présents dans leurs communes respectives pour en assurer le fonctionnement. Ils sont en relation directe avec les habitants. Le Gouvernement a compris qu’ils sont incontournables puisqu’ils sont en contact permanent avec la population.

• L’activité thermale (curistes, locations), qui est le moteur de l’économie jonzacaise, est actuellement à l’arrêt. Craignez-vous des difficultés dans ce domaine ?

C’est effectivement un coup dur, l’activité économique générée par la station thermale est importante. Les curistes font partie intégrante de la ville et contribuent au dynamisme commercial. Leur absence en cette période représente une baisse de fréquentation de 30% sur les marchés par exemple. Quand la station thermale est ouverte, Jonzac accueille des milliers de personnes supplémentaires : ça compte au niveau de l’hôtellerie, des locations, des taxes de séjour et des retombées économiques. Normalement, les thermes devraient rouvrir leurs portes le 13 juillet prochain.
En ce qui concerne le complexe aquatique des Antilles, nous sommes en capacité d'ouvrir le 2 juin, mais nous ignorons aujourd'hui quand il pourra de nouveau être opérationnel. Dans cette attente, nous nous préparons et serons prêts rapidement. Le site, géré par la CDCHS, compte 60 salariés polyvalents qui étaient au chômage partiel. L’équipe reprend du service à partir du 11 mai. Il y a du travail à faire, entretien des bassins, nettoyage, etc. Chacun est mobilisé !

• La ville envisage-t-elle de distribuer des masques à la population ?

Cette distribution sera assurée par le Conseil Départemental que préside Dominique Bussereau. 650.000 masques ont été commandés et certains ont déjà été livrés. Ce sont les conseillers départementaux qui approvisionneront les communes. En ce qui nous concerne, la CDCHS va réceptionner 70.000 masques qui seront remis aux maires, lesquels les donneront à la population durant le mois de mai. Ces masques sont réalisés par une société de la région, Eurobedding située à Saint-Genis de Saintonge. Pour assurer les finitions, nous faisons appel aux couturières. A ce sujet, n’hésitez pas à contacter Eurobedding au 05 46 49 02 62.

• La Ville est-elle en contact avec les personnes âgées pour les aider en cette période difficile ?

Outre la liste dont nous disposions, j’ai demandé à tous les conseillers de m’indiquer les personnes de plus de 70 ans qu’ils connaissaient dans leur entourage. La majorité s’était organisée. Le CCAS est à la disposition des personnes en difficulté.

• Où en est la situation du coronavirus dans la région ?

La Charente-Maritime est peu touchée par le virus et les résultats quotidiens donnés par l’ARS le démontrent. Nous avons accompagné l’hôpital de Jonzac et les médecins généralistes du secteur dans la mise en place de la maison Covid-19. On est tous au taquet et elle fonctionne bien.

• Jonzac va cruellement manquer d’animations durant l’été puisque les Eurochestries sont annulées…

En effet. La CDCHS organise les Estivales et ces manifestations pourraient être maintenues dans les communes. Pour l’instant, nous sommes dans l’expectative. Nous en saurons plus dans les semaines qui viennent.

• L’histoire réserve parfois des surprises. Alors que la liste que vous conduisiez aux Municipales a été élue, l’ancienne équipe est encore en exercice en raison de la crise sanitaire. Quel regard portez-vous sur cette situation particulière ?

Franchement, je ne suis pas à un ou deux mois près ! L’installation du nouveau conseil se fera le moment venu. J’ai l’habitude de travailler aux côtés de Claude Belot et j’avoue que la période de crise sanitaire que nous vivons ensemble restera dans nos mémoires par ce qu’elle représente d’exceptionnel.
En général, je suis quelqu’un d’optimiste, mais dans le cas présent, les élus n’ont pas toutes les cartes en main. Habituellement, quand on prend une décision, on l’applique en son âme et conscience en espérant qu’elle correspondra aux attentes du plus grand nombre. Dans le domaine public, il faut apprendre la patience. Aujourd’hui par exemple, comment distribuer des masques aux habitants avant le 11 mai quand le « process » ne dépend pas de vous ? Les démarches sont plus longues que dans le privé, il y a des étapes à respecter qui allongent les délais.
En Haute-Saintonge, nous avons aidé les entreprises et les communes de la CDCHS par la fourniture de gel hydroalcoolique et de gants. Merci pour leur réactivité à la pharmacie de Saint-Bonnet sur Gironde et à la société Bacardi implantée en Charente.
Notre territoire est exceptionnel et il va bien vite redémarrer !

Aux côtés de Claude Belot, Christophe Cabri durant la campagne des municipales 2020. A cette époque, personne ne pense à la gravité de la crise sanitaire. Depuis, les choses ont changé : « il faut se serrer les coudes pour favoriser la reprise économique, faire ses courses localement, privilégier les producteurs locaux, etc » souligne l'élu.