mercredi 18 décembre 2019

Saintes : Inauguration de la Maison diocésaine Père Robert Jacquinot

L’ensemble des services diocésains désormais regroupés 


Après avoir accueilli des Carmélites, moniales vivant dans le silence et le recueillement « hors de la folie des temps modernes » puis le Petit Séminaire, les vastes bâtiments restaurés de l’ancien couvent abritent la Maison diocésaine inaugurée par Mgr Colomb. Portant le nom du père Robert Jacquinot, c’est un lieu ouvert où sont regroupés tous les services administratifs et où vivront en communauté étudiants et prêtres retraités.

Le rez de chaussée a retrouvé sa luminosité grâce aux baies qui ouvrent 
le cloître sur le jardin intérieur
La Maison diocésaine de Saintes, inaugurée récemment par Mgr Colomb, est l’exemple même des transformations que peut connaître un édifice soumis aux aléas de l’histoire. Construit à la fin du XIXe siècle par le Carmel de Saintes, les occupantes (cloîtrées) de ce vaste domaine n’en profitèrent pas longtemps, la loi de séparation des Églises et de l'État étant votée en 1905. Le site réquisitionné accueillit successivement un hôpital militaire durant la Seconde Guerre mondiale, puis le « Petit Séminaire » affecté à la formation des futurs prêtres jusqu’en 1969.

Sous l’impulsion de Monseigneur Colomb, évêque de La Rochelle et Saintes, la Maison diocésaine restaurée et aménagée regroupe désormais de nombreux services (chancellerie, économat, officialité, comptabilité, etc). « Dès 2018, nous avons senti tout l’intérêt de valoriser le potentiel des 4500 m2 et des 8 ha de parc arboré, tout en réalisant le vœu très ancien des acteurs pastoraux d’œuvrer sur un lieu unique. Ici, nous offrons une vie fraternelle telle que l’Eglise la conçoit » souligne Mgr Colomb.

Eclairages en forme d'auréoles
Grande salle de conférence
Architecture et boiseries valorisées
Les travaux ont été confiés au cabinet d’architectes Caillaud-Piguet qui a parfaitement agencé cette construction du sol au plafond, si l’on peut dire, puisque le second étage, jusque-là inoccupé, abrite une salle de conférence de 140 places. Outre les bureaux administratifs, une chapelle, un oratoire, une librairie, une bibliothèque, un réfectoire, c’est aussi un lieu de vie pour les prêtres âgés et les étudiants, des studios étant mis à leur disposition. Ainsi, se croisent sous un même toit plusieurs générations ayant chacune leur pierre à apporter à l’édifice. « Ce dialogue avec la société civile va s’intensifier » estime Mgr Colomb.
L’emplacement de Saintes a été retenu car la ville est idéalement située au centre du département. « Nous voulons en faire un lieu d’activités intellectuelles évoluant dans la joie et le partage » ajoute l’Evêque qui annonce la prochaine réalisation d’une halte destinée aux pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. Le choix de la cité santone n’enlève rien à la position stratégique de La Rochelle qui conserve la résidence de l’Evêque et le Centre d’études en théologie, lequel propose toute l’année des formations.
« Dans la continuité des Carmélites et des séminaristes qui ont fait vivre ce bâtiment depuis 100 ans, la nouvelle Maison diocésaine sera un lieu privilégié au service de la mission de l’Eglise » conclut Mgr Colomb.

• Coût des travaux 3,5 millions se répartissant ainsi : autofinancement 2 millions d’euros (vente d’un bien diocésain), emprunt un million (remboursé par les locations des studios et des salles), dons des particuliers 500.000 euros

Visite guidée par Olivier Lefort, économe du diocèse
Au second étage, grande salle de réunion, stockage des archives et bibliothèque
Au premier étage, logements de prêtres âgés et foyer d’étudiants
La chapelle de la Maison diocésaine

Histoire : Construction par le Carmel de Saintes au XIXe siècle confiée à M. Rullier, architecte. Confiscation et vente par lots à des particuliers après la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Hôpital militaire en 1914. Après la guerre, vente des lots à des prêtres. En 1927, l’ensemble redevient propriété du diocèse qui en fait le Petit Séminaire (fermeture en 1969). Création de la Maison diocésaine. Renouveau en 2019.

Lieu de recueillement

• En octobre dernier, l’Académie de Saintonge a primé Sébastien Cassen, réalisateur du film "Le Samaritain de Shanghai"


Le père Robert Jacquinot de Besanges est né à Saintes en 1878. Cité dans la Convention de Genève, il fut l'un de ses inspirateurs quant à la protection des populations civiles en temps de guerre. Ce jésuite, professeur d'anglais, de littérature, polyglotte, fin diplomate, amputé d'un bras, s'est distingué en Chine par d'importantes œuvres humanitaires.
Pendant la guerre sino-japonaise, au milieu des pires atrocités, il a surtout réussi le tour de force d'imposer aux dirigeants nationalistes et communistes dans Shanghaï envahi par les Rouges, bombardé en 1937, éventré et incendié, la première zone neutre de réfugiés de l'histoire, dite « zone Jacquinot ».
Il est mort en 1946 à Berlin aux prises à nouveau avec la question des sans-abris.
Sébastien Cassen lui a consacré un film remarquable, une enquête prenante conduite par de jeunes intellectuels chinois pour tenter de retrouver les traces du père Jacquinot en particulier dans les rues du Shanghai d'aujourd'hui où la révolution culturelle et la modernité ont effacé jusqu'à son souvenir. Ce reportage est un émouvant carnet de route sur les traces oubliées de celui qu'on a surnommé le Samaritain oublié de Shanghai. « Cet homme génial a sauvé quelque 500.000 personnes. Il est le seul prêtre dont on parle dans la Convention de Genève » souligne Mgr Colomb.

• La maison diocésaine, 6 allée du séminaire 17100 Saintes 

L’accueil : du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h
Accueil 05 46 93 03 29 @ md@diocese17.fr

• Des chambres d’étudiants sont à disposition :
Trois types de studios meublés sont proposés aux étudiants : 13m2 200 €/mois, 17m2 250 €/mois,  25m2 300 €/mois (Aide au logement possible auprès de la CAF).

• Six salles de réunions sont à disposition :
Au 2è étage, une salle de conférence sonorisée et équipée (St Eutrope) de 140 places.
Au rez de chaussée :
une salle polyvalente sonorisée et équipée (Ste Thérèse) de 80 places
une salle polyvalente sonorisée et équipée (St-Louis) de 36 places
une salle de réunion (Ste Eustelle) 16 places
une salle de réunion (St Trojan) 12 places
une salle de réunion (P. Jacquinot) 6 places

1 commentaire:

Desplanques a dit…

Intéressant historique de notre maison diocésaine