mercredi 27 janvier 2016

Centre hospitalier de Saintonge :
« Les cinq ans passés doivent nous inciter
à être optimistes et volontaristes
pour l’avenir » estime Alain Debetz.


Jeudi dernier, Alain Debetz , directeur du centre hospitalier de Saintonge et de Saint-Jean d'Angély, présentait ses vœux à Saintes pour la dernière fois. Nommé à Paris, la communauté saluera officiellement son départ jeudi 28 janvier à l'occasion d'une cérémonie organisée en son honneur. Il était aux côtés de Marie-Pascale Bienvenu, présidente de la CME, Edwige Delheure, représentant l'ARS et Jean-Philippe Machon, maire de Saintes. 
Maillon essentiel du territoire, l'hôpital démontre ses capacités - il est le plus gros employeur de la région saintaise - tout en sachant qu'il doit être attentif à ses équilibres financiers. En effet, le centre hospitalier de Saintonge est engagé dans la déclinaison du plan national d’économies à hauteur de 50 milliards d’euros répartis sur 3 ans, dont 10 milliards pour l’assurance maladie.

Après plusieurs années passées à Saintes, Alain Debetz vient d'être affecté à Paris
« A la veille de mon départ vers de nouvelles fonctions, en regardant les cinq années passées au service des établissements de la direction commune et le chemin parcouru, je mesure les actions et transformations engagées et réalisées. Le bilan que nous pouvons en tirer doit nous inciter à être volontaristes pour l’avenir. Beaucoup d’ambitions donc, mais elles sont légitimes, malgré nos fragilités. Nous continuerons à agir en ce sens, en ayant pleine conscience de notre positionnement, des missions et des responsabilités qui nous incombent » : les paroles d'Alain Debetz, en cette cérémonie des vœux, sont optimistes malgré les dernières recommandations de l'ARS. En effet, comme l'a souligné dans son allocution le dr Marie Pascale Bienvenu, « le contexte national nous oblige à être vigilant en termes d’organisation ».
Message pleinement reçu par le directeur. Il reconnait qu'au vu de l’évolution des indicateurs financiers, en l’absence de plan d’actions significatif, l’ARS a alerté l’établissement sur la probable signature d’un contrat de retour à l’équilibre, dans l’hypothèse d’un plan ONDAM (Objectif National des Dépenses d'Assurance Maladie) insuffisamment ambitieux : « Ce risque existe, mais l’établissement a démontré sa capacité à s’adapter rapidement en s’appuyant sur une gouvernance efficace. Il doit se redresser pour faire face aux défis qui l’attendent. Il en a la volonté et les moyens ». Et d'ajouter : « Le niveau d’endettement du centre hospitalier et la persistance d’un résultat déficitaire qui semble se creuser, malgré un taux d’activité extrêmement dynamique, imposent de prendre des mesures complémentaires pour maintenir la confiance des partenaires externes et notamment des banques afin de préserver le positionnement de l’établissement à l’aune de la reconfiguration des territoires de santé ». Une réalité dont il faudra tenir compte.

La cérémonie des vœux
Des pensionnaires d'Aquitania participaient à cette rencontre
Alain Debetz détailla les différents services, insistant sur le positionnement du centre hospitalier de Saintonge en hôpital de recours grâce à sa dynamique propre et au soutien de la communauté hospitalière de territoire, la marque emblématique de cette évolution restant la cardiologie interventionnelle. Soit mille angioplasties coronaires réalisées. Il salua les établissements de proximité qui fonctionnent « dans le cadre d’une complémentarité réfléchie et formalisée par les professionnels concernés ».
Deux priorités se dégagent avec une incitation au développement rapide des prises en charge ambulatoires en chirurgie et en médecine et une amélioration des organisations internes, notamment dans l’orientation des hospitalisations à partir des urgences. La création officielle, en novembre 2014, de la communauté hospitalière de Saintonge permet de regrouper cinq établissements publics de santé du département et l’établissement médico-social de Montendre Montlieu-La-Garde. L’objectif est d’aboutir à une répartition des rôles par filière de soins entre les sites. Cognac pourrait s'ajouter à la liste.
« La reprise de l’activité neuro-vasculaire reste un point majeur de fragilité que nous voulons, dans l’intérêt des patients, régler au plus vite. Les perspectives de recrutement au début du printemps d’un praticien qualifié, associé à une coordination départementale avec La Rochelle et régionale avec Poitiers et Bordeaux facilité par la télé-expertise, devraient nous permettre de reprendre l’activité, avec une équipe de quatre praticiens, assistés par des confrères compétents » souligna Alain Debetz. Depuis le 1er janvier 2016, une seule Agence Régionale de Santé pilote les délégations territoriales et les établissements de santé et médico-sociaux des douze départements de la nouvelle Région.

Moins de naissances que prévu...

Parmi les autres sujets, figurent l’hospitalisation à domicile avec l’installation d’une antenne de l'hospitalisation à domicile à Royan, après Saint-Jean d’Angély et Jonzac et l'ouverture d'un centre périnatal installé dans les locaux du centre hospitalier de Royan. Les deux centres hospitaliers de Saintes et Rochefort assurent des consultations et s’organisent pour accueillir les accouchements supplémentaires sur leurs sites.
Concernant la maternité du centre hospitalier de Saintonge,après la fermeture de la maternité de la clinique Pasteur de Royan, le centre hospitalier s’était réorganisé - pour faire face à une activité comprise entre 1600 et 1 800 naissances - en renforçant les effectifs. « Or, en 2015, la baisse générale de la natalité a conduit à constater une cinquantaine de naissances de plus qu’en 2014, soit au total moins de 1500, malgré le report confirmé des accouchements des patientes du Pays Royannais vers la maternité de Saintonge » constate le directeur.

L'allocution d'Alain Debetz
En psychiatrie générale, un rapport de l’ARS  a créé une obligation de réformer en profondeur le service existant et les modalités de ses prises en charge, dans le cadre d’un rapprochement avec le centre hospitalier de Jonzac. Un projet commun en psychiatrie générale, mais aussi infanto-juvénile, notamment concernant les grands adolescents, doit être élaboré et mis en œuvre par les équipes médicales des deux établissements.
Un des projets les plus importants engagés sur 2015 concerne les soins de suite et de réadaptation malgré le manque de lits d’hospitalisation depuis plusieurs années. C’est pourquoi est étudié, avec l'ARS, un projet de relocalisation et d’extension de la clinique "Château de Mornay" sur le site de la cité hospitalière.
Concernant le secteur médico-social, deux événements sont à souligner : la restructuration d’Aquitania avec l’intégration des résidents de Port la Rousselle dans les locaux neufs en octobre et l'extension des Résidences de Brumenard.
Pour la conduite de la démarche qualité gestion des risques, l'année 2016 sera marquée par le temps fort que représente la visite de certification. Elle se déroulera en novembre prochain.


 Travailler sur le projet médical

Le dr Marie-Pascale Bienvenu, présidente de la commission médicale d’établissement du centre hospitalier de Saintonge, remercia Alain Debetz et le dr Borde d’avoir mené à bien des projets importants dont la coronarographie, le remplacement des accélérateurs de particules en radiothérapie, la modernisation de l’hôpital de jour de pédopsychiatrie.
Avec la nouvelle région Poitou-Charentes, de nouvelles dispositions vont être mises en place. La directrice de la délégation départementale reste Edwige Delheure et l'intérim d'Alain Debetz, en l'attente de son successeur, sera confié au directeur du Centre Hospitalier de Niort, Bruno Fauconnier, qui aura également en charge le Centre hospitalier Saint-Jean d'Angély. « En terme d’activités, nous avons progressé en 2015. Il conviendra d’être vigilant pour maintenir les moyens et les conditions de cette progression » dit-elle.

Le dr Marie-Pascale Bienvenu
Les médecins devront mener une réflexion sur leur organisation pour participer au plan d’économie général, notamment par une réorganisation favorisant les alternatives à l’hospitalisation complète. Cette année, 20 nouveaux praticiens ont été recrutés.
« Nous allons commencer à travailler sur le volet projet médical du projet d’établissement en préparant, pour l’arrivée du nouveau directeur, un état des lieux précis des services et des pôles avec recensement de tous les projets dont la poursuite de la numérisation » précisa le dr Bienvenu.
L’unité de soins intensifs neuro-vasculaires, fermée temporairement, a rouvert grâce au dr Agbo qui a permis le maintien d’une activité de neurologie et participe au recrutement de nouveaux praticiens hospitaliers : « Nous avons bon espoir d’une réouverture prochaine avec l’appui de l’ARS ». Pour la rythmologie, le dr Lauribe est en cours de formation complémentaire.
De nouveaux praticiens en pneumologie et en urologie seront recrutés. La gériatrie est actuellement en difficulté en raison d’arrêts de travail prolongés et d’une mise en disponibilité, pénalisant cette équipe.
L’activité chirurgicale aurait besoin, pour augmenter, de l’accès à de nouvelles plages de bloc difficiles à envisager actuellement du fait des restrictions concernant la masse salariale.
Elle conclut ses propos en donnant les noms des médecins arrivés en 2015 : « L’avenir de notre hôpital est l’affaire de tous, y compris de nos élus car nous aurons à lutter pour maintenir l’offre de soins et sa qualité compte-tenu des restrictions budgétaires imposées ».

Edwige Delheure, directrice de la délégation départementale, rappela que l'ARS, bientôt renforcée, est à l'aube de transformations puisqu'elle est désormais incluse dans l'Aquitaine Poitou-Charentes Limousin. Les choses bougent ! Après avoir salué le travail accompli par Alain Debetz, les professionnels et personnels qui travaillent à ses côtés, elle insista sur le regroupement des établissements de Saintonge : « c'est le projet médical de territoire qui compte et sa construction est collective ». Et de souhaiter un renforcement entre l'hôpital, les CCASS et les médecins.

Le dr Bienvenu, Edwige Delheure, Jean-Philippe Machon
Jean-Philippe Machon rappela, quant à lui, l'attachement de la ville à son hôpital. Des réalisations majeures y ont été réalisées en cardiologie, coronarographie avec du matériel de pointe. S'y ajoutent la pédopsychiatrie, l'accélérateur de particules, la fin des travaux à Aquitania et la perspective d'une reprise du service de neurologie. Il convient d'y ajouter des manifestations tels qu'Octobre Rose, Sportez-vous bien et d'autres rendez-vous organisés par l'établissement à destination du public. Le premier magistrat envisage de renforcer les liens entre la CDA et le CH en ce qui concerne le diagnostic de santé-social sur le territoire. « L'hôpital de recours doit être soutenu par tous les élus car il est l'une des forces vives de notre bassin de vie » conclut-il.

Cette rencontre s'acheva par la présentation des nouveaux praticiens, la remise de médailles du travail et la galette de l'amitié.

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