dimanche 12 avril 2015

Edwige Delheure, déléguée territoriale
de l’ARS Poitou-Charentes : « Chevanceaux
est la première maison de santé qu’il m’est donné d’inaugurer »

Samedi était une journée importante pour Chevanceaux. Cette commune du nouveau canton des Trois Monts a tiré son épingle du jeu grâce à des maires dynamiques, Louis Joanne, Gilbert Festal et Roger Soulard, en poste depuis mars 2014. Dernière réalisation en date : une maison de santé.


Parmi les réalisations dont Gilbert Festal peut être fier, se trouve la maison de santé pluridisciplinaire située à la sortie du bourg. Un projet dont les premiers jalons ont été posés en 2010 pour une ouverture au public en novembre 2014.
Six mois plus tard, le temps de l’inauguration était venu ! Devant une assistance nombreuse, il rappela que le projet découlait d’une triste réalité, le manque de médecins en zone rurale. Ainsi, le développement des pôles de santé ne peut que contribuer au maintien d'une offre de soins de premier recours répondant aux besoins de la population, en particulier dans les territoires confrontés à une problématique de démographie médicale. La possibilité d’un regroupement fut donc bien accueillie par les professionnels du secteur.
A l’été 2011, un groupe de travail se mit à l’œuvre, le dossier étant déposé en 2012 auprès de l’ARS, laquelle accorda le label ARS en décembre. Restait à lancer les travaux conduits par Philippe Seguin, architecte au cabinet saintais Gravière et Foulon. Débutés en 2013, ils se sont achevés l’année suivante, les locaux étant opérationnels dès novembre 2014.
« Il appartient aux élus d’anticiper l’évolution générale de la démographie médicale. Aujourd'hui, le problème touche aussi bien la ville que la campagne. C’est un sujet que je suis depuis dix ans et j’ai pu observer l’inefficacité des mesures mises en place depuis 2005. Notre intérêt est de conserver une structure médicale sur place » déclara Gilbert Festal. Et d’ajouter : « la désertification médicale annoncée n’est pas inéluctable pour peu qu’on s’y attelle ensemble ». Outre sa vocation première, cette maison de santé pourra accueillir des étudiants en médecine dans le cadre de leurs stages de formation.

Gilbert Festal présente la Maison de Santé à D. Bussereau, Daniel Laurent et Frédéric Poisot
« C’est la première maison de santé de Haute Saintonge qu’il m’est donné d’inaugurer. Qu’elle ouvre la voie à la concrétisation de projets similaires sur ce territoire » » enchaîna Edwige Delheure, déléguée territoriale de l’ARS Poitou-Charentes. L’ARS est particulièrement attentive à l'essor des MSP car elles constituent l’un des objectifs prioritaires du projet régional de santé et plus précisément du volet ambulatoire : « Les enjeux sont nombreux : exercer de manière regroupée, c'est pouvoir mettre en œuvre un projet partagé et se donner les moyens d'une meilleure coordination. C'est aussi optimiser les déplacements des usagers. L'exercice pluriprofessionnel en pôles et en maisons de santé réunit toutes ces conditions au sein d'un cadre rénové d'organisation au travail. Il constitue à ce titre une réponse reconnue, utile et appropriée par les acteurs. Ces nouveaux locaux sont aussi un lieu de travail pour les professionnels de santé qui s'engagent au quotidien auprès de leurs patients. Je tiens à les saluer ainsi que l'initiateur du projet, Gilbert Festal ».

Des locaux fonctionnels

Cette rencontre se termina par le verre de l’amitié et une visite guidée, pour les retardataires, par le dr Bossuet. Un peu plus tard, dans la salle des fêtes de Chevanceaux, Gilbert Festal, en présence du sous-préfet de Jonzac Frédéric Poisot, recevait l’honorariat de maire pour les nombreuses années qu’il a passées au service de la population de Chevanceaux.

• Un chemin jonché d’épreuves…
N’allez pas croire que la maison de santé est tombée du ciel ! Il a fallu se battre et Gilbert Festal en sait quelque chose. Confidences d’Edwige Delheure : « Mes équipes se souviennent du jour où Gilbert festal, catastrophé, a appelé en indiquant que le projet se trouvait fortement compromis. Il venait d'apprendre que l'un des deux médecins pressentis se retirait du projet. Il a été décidé d'un commun accord de le poursuivre en fondant notre réflexion sur la venue hypothétique d'un deuxième médecin. Je crois que nous avons eu raison ! La présence du dr Liliana Bucur en témoigne ». 

Edwige Delheure et le dr Patrick Bossuet
• Quelques chiffres significatifs de l'ampleur et du succès des Maisons de Santé : En mars 2014, 436 maisons et pôles de santé, étaient en fonctionnement sur l'ensemble du territoire national. En mars 2015, soit un an plus tard, ce sont 620 maisons et pôles de santé qui sont ouvertes ou en cours d’ouverture. 38 maisons et sites de pôles de santé sont aujourd'hui en fonctionnement en Poitou-Charentes (dont 8 en Charente-Maritime) et 69 sont en projet (dont 7 en Charente-Maritime). La centaine devrait être dépassée dans les années à venir. 11 sites de maisons et pôles de santé sont engagés dans la mise en œuvre des nouveaux modes de rémunération depuis 2011.

Le montant du projet de la MSP (Maison de santé Pluridisciplinaire) de Chevanceaux est de 791.000 euros ; les subventions s’élèvent à 574.000 euros (ARS, DETR, FNADT, FEADER, Région, Département, MSA) ; la commune a pris à sa charge 217.000 euros (emprunt sur 15 ans).

• La Maison de Sainté de Chevanceaux comprend : Deux médecins généralistes, les drs Patrick Bossuet et Liliana Bucur, un praticien de la Médecine du Travail, un pharmacien associé au projet de santé Emmanuel Festal, deux infirmiers, une psychologue, une orthopédiste, une psychomotrice, un kinésithérapeute, une diététicienne. D'autres professionnels pourraient rejoindre la MSP : pédicure-podologue, sage-femme, orthophoniste, ergothérapeute. Et aussi les services sociaux du Conseil Départemental : assistante sociale et PM.

  
• Une maison médicale à Pons : Daniel Laurent, sénateur maire de Pons, a été vivement intéressé par cette Maison de Santé. Il va lancer un projet similaire à Pons en centre ville (à l’emplacement de l’ancien cabinet médical). Une piscine destinée à la rééducation y serait envisagée.

Daniel Laurent, Gilbert Festal, Roger Soulard, Philippe Seguin

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