• Montils rejoindra la future CDA
de Saintes
La carte intercommunale de Charente-Maritime bute encore sur le Sud Saintonge où le mariage entre la Communauté de Communes de Haute- Saintonge et la Communauté de Communes du canton de Pons se fait attendre. Montils, quant à elle, rejoindra la future CDA de Saintes.
Jean-Paul Geay ne cache pas sa satisfaction. En apprenant que sa commune rejoindra la future CDA de Saintes, il avoue avoir sablé le champagne avec son conseil municipal. La fin d’un long combat ! L’épreuve a été rude et sans le changement de gouvernement, il ne serait peut-être pas sorti vainqueur de la « croisade » qu’il avait engagée.
L’affaire a été maintes fois exposée dans les colonnes de ce journal. Afin de rendre l’intercommunalité plus efficace, l’État a demandé aux responsables départementaux de créer des communautés de communes ou des communautés d’agglomération suffisamment vastes pour être opérationnelles. Les petites structures, en effet, sont non seulement coûteuses, mais elles seraient inopérantes en raison des charges de fonctionnement qui pèsent sur elles. Dégraisser un peu le mammouth était donc nécessaire, sans pour autant l’amputer de ses défenses ! Sur une carte, il est alors facile de déterminer des périmètres. Un peu comme après la Première Guerre Mondiale quand Clémenceau dessina le Liban d’un coup de crayon !
En Charente-Maritime, ce genre d’exercice s’est révélé compliqué en ce sens où le nouveau préfet, Béatrice Abollivier, semble avoir hérité d’un cadeau empoisonné. Pourquoi ? En différents lieux, certaines communes étaient hostiles aux unions proposées. C’était particulièrement vrai en Saintonge où trois communes du canton de Pons, Montils, Brives et Salignac, qui devaient convoler en justes noces avec la CDC de Haute Saintonge, ont rapidement fait part de leur opposition. Elles ne souhaitaient pas de se rapprocher de Jonzac, mais de Saintes, ville plus proche d’elles quant aux services.
Les réunions de la Commission départementale de coopération intercommunale (CDCI) s’en trouvèrent fort agitées avec moult étincelles jaillissant lors des débats, les positions des uns et des autres aboutissant à deux camps bien distincts. D’un côté, les sénateurs UMP Daniel Laurent (Pons) et Claude Belot (Jonzac, président de la CDCHS), soucieux de ne former qu’un tout dans le sud du département ; de l’autre, trois communes du canton de Pons ne voulant pas d’un mariage forcé avec Jonzac qui ne pourrait « qu’accroître la fiscalité locale » clamaient-elles. Une position que soutenaient les élus saintais dont Jean Rouger, président de la CDC du Pays santon.
Brives et Salignac continuent leur combat
L’horizon s’est partiellement éclairci lors de la dernière réunion de la CDCI qui s’est tenue récemment à La Rochelle. Bonne nouvelle pour Jean-Paul Geay, maire de Montils, sa commune entrera « dans la future CDA de Saintes sans restriction », de même que la Jard et Colombiers continueront d’en faire partie.
Il n’en reste pas moins que le cas de Brives et de Salignac sur Charente n’est pas encore réglé. Pourquoi ? Parce que Rouffiac, enclave voisine, appartient historiquement à la CDCHS. Claude Belot et Daniel Laurent, soucieux de réunifier le canton de Pons, scindé en deux depuis l’époque Delapeyronnie, ne peuvent admettre son départ pour Saintes.
Les maires de Montils, Salignac et Brives, communes du canton de Pons, ne veulent pas rejoindre la CDC de Haute Saintonge. Montils vient d’obtenir gain de cause…
Jean-Paul Geay admet que l’élection de François Hollande a sans doute joué en sa faveur. Ce n’est pas un secret, le cabinet de Mme Lebranchu a pris contact avec la Préfecture avant la fameuse réunion de la CDCI (à la demande de Jean Rouger, maire socialiste de Saintes, dit-on). Les recommandations étaient simples : il n’était pas question de modifier les limites communales de Montils (perspective évoquée afin de créer une continuité territoriale avec Rouffiac). Position d’ailleurs confirmée par une délibération du conseil municipal de Montils, peu enthousiaste à l’idée de perdre une partie de son territoire. Par ailleurs, souligne Béatrice Abollivier, « aucun dépôt d’amendement en ce sens n’avait été effectué ».
La représentante de l’État s’est donc retrouvée dans un contexte délicat, d’autant que certains semblaient tenir un double langage. « En CDCI, nous avons réglé tous les périmètres qui étaient à l’ordre du jour à l’exception du Sud Saintonge ». Le sort de la CDA de Saintes a été scellé : elle comprendra la Communauté de Communes du Pays Santon, celle du Pays Buriaud (dont Chaniers), Ecoyeux, Corme-Royal, Luchat, La Clisse et Pisany, soit 35 communes pour une population de 65 000 habitants. Jean Paul Geay ne voit que des avantages à siéger au sein de la CDA de Saintes : « les écoles seront prises en charge et nous n’aurons pas besoin d’augmenter nos taux d’imposition. Par ailleurs, comme Royan, La Rochelle ou Rochefort, la CDA percevra une dotation supplémentaire de l’État d’un million d’euros. Ce n’est pas négligeable ».
Et d’ajouter « Ceci dit, Montils n’oublie pas qu’elle appartient au canton de Pons »…
Si Montils a trouvé son bonheur, si l’on peut dire, Brives et Salignac plaident pour leur intégration dans Saintes et parlent de saisir le Tribunal administratif. Ces deux communes pourraient demander leur entrée dans le Pays Buriaud. Si l’on fait abstraction de Montils, Brives et Salignac, toutes les autres communes du canton de Pons seront incluses dans la CDCHS.
Une prochaine réunion de la CDCI aura lieu en septembre, le dossier définitif devant être bouclé fin 2012. « C’est aux élus de décider du périmètre » souligne Béatrice Abollivier. Certains d’entre eux auraient aimé qu’elle prenne elle-même cette décision. Mais une telle attitude aurait été à double tranchant : les uns auraient apprécié, les autres auraient été mécontents ! On entend déjà les commentaires. Bref, les aménageurs du territoire doivent aller jusqu’au bout de leur logique. Reste à savoir quel en sera l’aboutissement…
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