samedi 19 novembre 2011

Montlieu La garde :
Des entreprises à la campagne


La semaine dernière, Gilbert Festal, maire de Chevanceaux, avait invité le sous-préfet de Jonzac à visiter des entreprises performantes de sa commune. Parmi elles, Survitec-Zodiac, les Ets Cabannes et la nouvelle station-service de Jacques Gabillaud. Des entreprises à la campagne qui comptent bien y rester, selon le slogan en vogue dans les années 90 !

« La société britannique Survitec, spécialisée dans les équipements de sécurité, a annoncé son intention d’acquérir la division Solas de Zodiac Marine. Sous les marques Zodiac, Bombard et DBC Marine Safety Systems, celle-ci développe et commercialise des engins de sauvetage pour la marine marchande, les navires de croisière et les bâtiments militaires. À travers cette opération, Survitec, qui possède déjà RFD, DSB, EV et Beaufort, veut accroître son développement sur le secteur de la sécurité maritime et disposer d’une gamme complémentaire de produits. Si le projet de reprise, soumis à la réglementation sur la concurrence, voit le jour, la nouvelle entité sera baptisée Survitec-Zodiac » : ce communiqué, publié en début d’année, s’est concrétisé en septembre dernier quand Survitec a acquis - entre autres - l’usine Zodiac de Chevanceaux qui appartenait depuis quatre ans au fonds de pension américain Carlyne. Le personnel encadré par Bernard Pinaud, directeur, a vécu ce rachat avec confiance « à partir du moment où l’équipe est encadrée par des professionnels qui connaissent bien notre créneau et cherchent à le promouvoir ».

Visite de l'entreprise en présence de Gilbert Festal et des maires du canton

Bernard Pinaud donne des explications

À la tête de Survitec-Zodiac, Franck Palomba, responsable d‘activités et Bernard Pinaud, directeur du site de Chevanceaux (à droite de la photo).

Mercredi dernier, Gilbert Festal, maire de Chevanceaux, Philippe Brugnot, sous-préfet et les maires du canton (en l’absence du conseiller général Thierry Jullien) ont été accueillis par cette entreprise spécialisée dans les radeaux de sauvetage. Devant un public attentif, Bernard Pinaud a décrit les activités de sa société qui vit à l’heure de la mondialisation : « Les produits que nous fabriquons sont exportés à 75 % hors de France, en Amérique du Nord, Europe du Nord, Asie et un peu en Afrique ». Parmi les principaux clients, figurent les bateaux de croisière, les armateurs, les chantiers navals, les pêcheurs et la Marine Nationale. Le Queen Mary, par exemple, possède de 70 à 80 radeaux réalisés en Haute Saintonge !

Un radeau, et ce n'est pas celui de la Méduse !

Des radeaux 4 places aux grands modèles pouvant accueillir 150 passagers…

Sur le site de Chevanceaux, le nombre de salariés est de 90. Le changement de direction n’a entraîné aucun licenciement. Au passage, rappelons qu’il ne faut pas confondre Zodiac Rochefort (qui a fermé ses portes il y a deux ans) et Chevanceaux : « nous sommes une niche à part qui va se développer au sein de Survitec. Nous travaillons pour être rentable et notre actionnaire nous y aide. Et pour cause, il fait le même métier que nous ! Ces derniers temps, le groupe a fait de nombreuses acquisitions et se développe rapidement » souligne Bernard Pinaud.
La visite des ateliers permit de se familiariser avec la réalisation des radeaux et des toboggans d’évacuation pour navires dont la confection, protégée par des brevets, est soumise à une réglementation internationale. L’assemblage ressemble à un travail de couture, chaque élément étant placé selon un schéma précis. Le radeau est ensuite déposé dans une sorte de gros tube métallique. Prêt à l’emploi ! À l’intérieur, se trouve une trousse de secours.

Bernard Pinaud : « grâce à la sous-traitance des coutures et du piquage de certaines pièces, qui n’appartiennent pas à notre savoir-faire, nous parvenons à proposer des prix compétitifs sur le marché et à nous développer sur le site saintongeais ».


« Penser que nous sauvons des vies grâce aux équipements qui sont faits ici nous motive »
précise le directeur. Chaque année, 3 000 à 4 000 pièces sortent de l’usine de Chevanceaux.

• Cabannes : du bois dont on fait les parquets


La prochaine étape est la société Cabannes, installée à la sortie du bourg depuis 1985. Petit acteur sur le marché, mais à la croissance permanente, elle fait face à des groupes importants et se bat pour pérenniser son activité. Son principal concurrent est la Chine, cela n’étonnera personne ! « Où réside notre force ? Dans notre souplesse et notre rapidité d’adaptation » explique Benoît Cabannes.

Employant 40 salariés, dégageant un chiffre d‘affaires de 7 millions d’euros, la SA Cabannes est restée une entreprise familiale spécialisée dans une gamme étendue de parquets, lambris, emballages et placages jointés. Les parquets proposés sont vernis ou huilés. Le bois exotique a disparu du catalogue depuis le Grenelle de l’environnement : « nous livrons un produit semi-fini en placage et fini en parquet » précise le responsable qui rend hommage à son père Gérard, pionnier dans les années 1980.
Les deux tiers des entreprises de placage ayant disparu en Europe, de nombreuses questions se posent quant à l’avenir de la profession. D’autant que les goûts évoluent et que des nouveautés arrivent sans cesse pour séduire la clientèle !

Entreprise Cabannes : L’activité placage a commencé en 1985, celle du parquet en 1995.

Les bois utilisés sont principalement des feuillus. Le marché s’est déséquilibré quand sont apparues les chaudières au bois qui utilisent châtaignier, chêne et hêtre pour fonctionner. S’est alors posé un problème d’approvisionnement en matières premières.
Motivée, la société Cabannes mise sur la qualité de ses produits commercialisés sous le nom d’Europlac : « notre particularité, en ce qui concerne le placage, est de proposer tous les formats, des panneaux de plus de deux mètres de large aux plus petits destinés aux meubles, à l’imprimerie ou à l’emballage. Quant aux parquets, le choix est large en dimensions et finitions ».


• Pancarte en attente…

La matinée se termine chez Jacques Gabillaud qui vient d’ouvrir une station essence près de la RN 10. Il l’a baptisée “Kilomètre 488“. S’y ajoute une aire de stockage de matériel destinée aux industriels. Seul problème et pas des moindres, le panneau indiquant la station, qui doit être posé par les services compétents au bord de la route, se fait cruellement attendre. La question a son importance car l’étape “essence“ de Chevanceaux est la seule avant celle de Ruffec située beaucoup plus loin.
En ce qui concerne les prix à la pompe, J. Gabillaud « s’obstine à les garder bas pour rester attractif auprès de la clientèle ».


Gilbert Festal se réjouit de cette installation car la commune ne possédait plus aucune station : « les gens devaient se rendre à Montendre ou Montguyon. Ce n’est pas bon pour le commerce local ». Après avoir été l’employeur de plus de 40 salariés, Jacques Gabillaud a tourné la page en vendant ses grandes surfaces de matériaux à la société Garandeau. Désormais à son compte, il aspire à la tranquillité. Et quand il en a l’occasion, il sort son beau camion made in States. Sa façon à lui de ne pas passer inaperçu !

Devant le camion, Jacques Gabillaud et son épouse, Philippe Brugnot et Gilbert Festal.

• L'info en plus


• Zodiac Survitec : L’équipement de secours


Un équipement de survie (armement) comprend : une ancre flottante de 0,67 m² + 30 m de bout, 1 gonfleur, 2 pagaies, 1 couteau flottant, 1 bouée avec 30 m de filin, 1 écope, 2 éponges, 1 kit de réparation, des comprimés anti mal de mer, 3 feux à main, 2 fusées parachute, 2 bâtons lumineux, 1 miroir de signalisation, 1 lampe en haut de l’arceau, 1 lampe torche étanche, piles et ampoules de rechange pour lampe torche, 1 sifflet.
En septembre dernier, Survitec a repris l’usine Zodiac de Chevanceaux, spécialisée dans la fabrication des radeaux de sauvetage. Par différentes acquisitions, le groupe britannique a ainsi élargi sa gamme de produits en France, Espagne, Amérique du Sud, Moyen-Orient et Asie. Le Président du groupe Survitec, Doug Baxter, déclare : « Introduire Zodiac dans le groupe Survitec est une acquisition extrêmement complémentaire qui renforce notre position dans le secteur de sûreté marine. Les deux compagnies ont une histoire d’innovation technique dans la fabrication et l’approvisionnement en produits de qualité. Ensemble nous pouvons construire pour assurer notre croissance continue de l’industrie marine ».
Et voilà le radeau dans son cocon !

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