dimanche 15 mai 2011

Dominique Strauss Kahn :
On ne badine pas avec l’amour


Surtout aux Etats-Unis où les affaires de sexe et de harcèlement sont des délits très graves sévèrement jugés. A moins que l’on ne soit revenu aux bonnes vieilles méthodes du KGB qui se faisait un plaisir d’immortaliser certaines personnalités dans des positions fâcheuses pour leur renommée…

Alors que les Français espéraient une pause médiatique dominicale, que nenni ! Avec l’histoire Strauss-Kahn, la presse a perdu la tête ! Depuis plusieurs jours, il est vrai que le directeur du FMI, candidat sérieux aux Présidentielles de 2012, est accusé d’être un riche socialiste. On l’a vu à côté d’une vraie fausse Porsche et le Figaro a analysé scientifiquement son train de vie, jusqu’à son honorable tailleur.
Ce week-end, celui qui fait peur à Nicolas Sarkozy car il le devance nettement dans les sondages est au cœur d’une affaire gênante qui s’est produite au Sofitel de New-York. Il aurait tenté d’y abuser d‘une femme de chambre, d’où les chefs d’accusation d’agression sexuelle, tentative de viol et séquestration portés contre lui.
Arrêté alors qu’il prenait l’avion pour rejoindre la France, il a été sommé de s’expliquer. Que sait-on ? On connaît surtout la version de la femme puisque lui-même ne s’est pas exprimé officiellement. Sinon pour dire, via ses avocats, qu’il plaidera non coupable.
Selon elle, il serait sorti de la salle de bains en costume d’Adam. L’apercevant, il l’aurait attirée et lui aurait demandé de lui faire une fellation. Pourquoi l’intéressée n’est-elle pas sortie à la vue de cet homme qui était dans son plus simple appareil ? On l’ignore, mais elle serait parvenue à s’échapper et aurait prévenu ses responsables. Selon la chaîne Accor, à laquelle appartient l‘hôtel Sofitel, cette personne, en poste depuis trois ans, serait une employée modèle. Le directeur du FMI, quant à lui, aurait quitté sa chambre, oubliant au passage son téléphone et des effets personnels. Il a été intercepté par la police américaine à l’aéroport. Comme tout prévenu mis en examen, Dominique Strauss Kahn bénéficie de la présomption d’innocence.

En France, son arrestation a fait l’effet d’une bombe. Plusieurs hypothèses peuvent être émises. Le goût pour les femmes de cette personnalité en vue n’est pas une nouveauté. D’ailleurs, qu’un Français aime les femmes est quasiment un pléonasme ! A-t-il pensé qu’elle succomberait à son charme et serait consentante ? Aurait-il été atteint d’une fulgurante pulsion au point de ne pas rester maître de ses actes ? Au contraire, aurait-il été victime d’une provocation et serait tombé dans un piège, ce qui expliquerait son départ rapide de l’hôtel ? Dominique Strauss Kahn est un homme d’âge mûr qui n’a rien d’un débutant. Se faire prendre avec une inconnue est un danger à ne pas courir quand on est candidat aux Présidentielles.

La justice américaine est chargée d’éclaircir ces événements dont les effets auront forcément des retombées sur les missions de l’intéressé. Pourra-t-il rester au FMI dont la Chine convoite la direction, dit-on ? Contestés, ses plans de rigueur, en Grèce en particulier, provoquent l’ire des populations. De là à se faire de sérieux ennemis, il n’y a qu’un pas.

Au contexte international, il convient d’ajouter les échéances électorales qui agitent les partis tricolores. Pour preuve, les pressions que l’UMP fait subir aux centristes tels que Borloo. Si Strauss Kahn venait à disparaître de la liste des prétendants, voilà qui arrangerait bien Sarkozy, mais aussi les candidats aux primaires socialistes qui retrouveraient des chances. Pour l’instant, Martine Aubry reste extrêmement prudente sur la question DSK. Tout comme le porte-parole du Gouvernement, François Baroin.

La suite sera intéressante puisqu’il s’agit d’une question de sexe et non d’une malversation. Les élus qui voudront faire la morale se feront immédiatement taxer d’hypocrites ! Nous sommes donc dans un joli marigot qui fait penser à l’ambassadeur de France à Moscou, M. Dejean. Il fut surpris en plein ébat avec une jolie femme par son soit disant mari, qui n’était autre qu’un fonctionnaire du KGB. Averti des prouesses sexuelles de son diplomate, Charles de Gaulle l’avait convoqué à son retour de Moscou pour lui déclarer tout à trac : « Alors, Dejean, on baise ? ». Il faut également citer Félix Faure, président du Conseil, retrouvé mort en 1899 après avoir honoré sa maîtresse. D’où cet échange entre le médecin et le majordome de l’Elysée : « le Président a-t-il toujours sa connaissance ? ». « Non, docteur. Elle est partie par la porte de derrière »…

Bref, Dominique Strauss Kahn se trouve dans une situation embarrassante qui pourrait tourner au cauchemar. Ce sera sa parole contre celle de la femme de chambre. Si le dossier s’enlise, ses chances aux Présidentielles seront réduites à néant. Et que dire du FMI. Certain(e)s ne pleureront pas. Ceci dit, en matière de séduction, nul ne va à la cheville de l’italien Berlusconi, pas même Bill Clinton, l’ancien président des Etats-Unis qui avait menti pour les beaux yeux de Monica Lewinsky…

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