jeudi 3 juin 2010

Elections municipales de Royan :
dimanche 6 juin, on vote !


Didier Quentin : « Dans l’intérêt de Royan, mes colistiers fidèles ont accepté de remettre leur mandat en jeu »

Dimanche 6 juin , les Royannais sont invités à désigner leur nouvelle équipe municipale. La campagne a été dure, les alliés d’hier étant devenus les opposants d‘aujourd’hui. Les résultats du scrutin sont attendus avec impatience, mais il est évident que l’UMP locale portera longtemps les stigmates de ses dissensions. Dans l’entretien qui suit, le député maire, Didier Quentin, fait le point sur son mandat et répond aux questions qui fâchent…


Didier Quentin, après deux années agitées, ces nouvelles élections sont-elles nécessaires ?

La vie municipale a été bloquée par une coalition hétéroclite d’opposants, dont plusieurs s’étaient rangés derrière moi pour être élus. Ceux-ci, au lieu de travailler pour Royan, ont préféré s’attaquer à ma personne et à mon équipe. Ils ont rejeté tous les grands dossiers proposés. Le point de rupture a été le refus, à deux reprises, d’un budget sérieux, rigoureux et vertueux, puisque sans augmentation des impôts locaux. Mes colistiers fidèles ont donc accepté, dans l’intérêt de Royan, de remettre leur mandat en jeu, pour redonner la parole aux électrices et aux électeurs.

Sur trois listes, se trouvent des personnes ayant une carte I’UMP. Y a-t-il une liste UMP ?

Une seule tête de liste peut se prévaloir de l’UMP et utiliser le logo du mouvement, c’est le député UMP et secrétaire départemental que je suis. Une lettre de Xavier Bertrand, secrétaire Général, c’est-à-dire numéro  1 de l’UMP, en date du 12  mai 2010, le confirme et m’apporte son soutien. Michèle Alliot-Marie, Ministre d’État et dernière présidente du RPR, m’a également adressé ses encouragements.

On entend beaucoup de choses sur votre compte : vous auriez quatre chauffeurs vous seriez intolérant, autoritaire…

Calomnies ! Beaucoup de mes proches me conseillent de traiter par le mépris ces accusations. Un certain Shakespeare a écrit : « Il n’est pas de vertu que la calomnie ne sache atteindre ». Je me dois donc de répondre. S’agissant des chauffeurs, j’ai hérité du système mis en place par mes prédécesseurs et le directeur général des services. Je tiens à préciser qu’aujourd’hui, deux sont en pré-retraite et que les deux autres travaillent en alternance.
Quant aux autres critiques, je me permets de renvoyer les délateurs aux procès-verbaux des conseils municipaux de ces deux dernières années. J’ai toujours laissé la parole aux contradicteurs et souvent plus que de raison. Je me souviens d’un maire, il n’y a pas si longtemps, qui leur coupait le micro au bout d’une minute ! J’ajoute que j’ai confié ou proposé à certains opposants des responsabilités. De même, je n’ai pas supprimé, et sans doute ai-je été trop bon, à mes anciens adjoints qui m’ont trahi, les moyens humains et matériels qui leur avaient été accordés pour me seconder et qu’ils ont continué à utiliser, sans vergogne, pour me dénigrer…

On vous attaque régulièrement sur les “emplois de luxe“ que vous auriez recrutés, au moment de votre prise de fonction. Qu’en est-il vraiment ?

Cette fable des “emplois de luxe“ est distillée depuis près de deux ans. Elle ne correspond à rien. La plupart des villes de taille équivalente ont un directeur de cabinet, c’est-à-dire un collaborateur en qui le maire peut avoir toute confiance.
J’avais également souhaité que le directeur général des services se recentre sur ses missions administratives. La création de ce poste a été faite en toute transparence. Elle avait reçu l’approbation de toute la majorité. Cette nomination s’est trouvée pleinement justifiée, surtout lorsque j’ai constaté que le directeur général des services était devenu l’inspirateur de nos opposants.
Quant à la directrice de la communication, son recrutement, aussi approuvé par la majorité, a été fort utile pour harmoniser la communication de la commune, jusqu’alors disparate et insuffisamment renouvelée. Elle a bien rempli son rôle. Elle a notamment permis à notre magazine “Royan le Mag“ de remporter un prix national, ce qui ne s’était encore jamais produit. Les crédits consacrés à cet emploi et à ces actions sont faibles, comparés à d’autres collectivités territoriales qui ont fait “exploser“ leur budget dévolu à la communication.
Enfin, j’observe que la gestion des ressources humaines avant mon arrivée n’était pas irréprochable. À titre d’exemple, certains agents déclaraient des dizaines de milliers de kilomètres de frais de route fictifs et que dire des rémunérations cumulées de l’ancien directeur général des services dont le total était exorbitant. Au sujet du fonctionnement courant, je tiens à souligner que les “notes de frais“, et en particulier les additions de restaurant facturées à la Ville, ont été divisées par 3, depuis mon arrivée. Autre exemple, le budget “fêtes et cérémonies“ a baissé de 100 000 euros en deux ans. Voilà des vérités bonnes à savoir.

Avez-vous de nouveaux projets ? Beaucoup vous reprochent votre absence de vision pour l’avenir ?

Avant de faire des “plans sur la comète“, il faut être bien conscient de la situation actuelle. Nous prenons de plein fouet les conséquences locales de la crise mondiale : baisse des droits de mutation ainsi que des redevances du casino, diminution du pouvoir d’achat de notre clientèle.
Le fort niveau d’endettement de la ville résulte de la gestion dispendieuse de l’année 2007 et du début de 2008, puisque le budget 2 008 avait été voté fin 2007, avant mon arrivée, et que l’ancien maire avait lancé des chantiers dans la précipitation. Cet endettement nous prive malheureusement de marges de manœuvre. Et que l’on ne nous ressasse pas le classement du Magazine Challenge : il portait sur les années d’avant 2007 ! Nous avons néanmoins de grands projets pour la ville : réaliser les travaux de réaménagement du centre ville (place Charles de Gaulle, boulevard Briand, rue Gambetta et Boulevard de la République) en concertation avec la population et les commerçants ; lancer le projet de création d’une salle de spectacles avec les communes voisines  ; obtenir le label Ville d’Art et d’Histoire ; implanter un restaurant de qualité au “Nautile“, dans le cadre d’un partenariat public privé ; installer un “skate park“ en dur, dans le cadre de la politique de promotion des sports urbains ; réaliser un pôle loisirs avec un multiplexe cinématographique et un bowling, grâce un partenariat public-privé ; créer la gare intérmodale (avec un TGV sans rupture de charge) ; engager le chantier de l’ancien lycée Curie, en partenariat avec le Conseil Régional et la Communauté d’Agglomération Royan Atlantique, pour créer un ensemble résidentiel multiservices, comprenant une large part de logements accessibles aux jeunes ménages.

Quelles sont vos relations avec la Communauté d’agglomération ?

Ses compétences sont nombreuses, par exemple la collecte des déchets, l’assainissement ou la surveillance des plages… Sans remettre en cause la présidence, je souhaite que les intérêts légitimes de Royan soient mieux pris en compte. Sans Royan, seule ville de plus de 15 000 habitants, n’oublions pas qu’il n’y aurait pas de Communauté d’agglomération. En outre, il importera de faire régulièrement un bilan de l’efficacité de cette collectivité.

Avez-vous un rêve pour Royan ?

Oui, donner de la stabilité à la vie municipale avec une équipe active d’élus loyaux, dévoués et compétents. Connaître un Royan enfin apaisé où chacun pourra trouver une qualité de vie et un épanouissement personnel. Toutes les générations devraient pouvoir s’y retrouver et cohabiter harmonieusement.

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