mardi 15 juin 2010

Poitou-Charentes :
Le Préfet de Région
donne priorité à l’emploi


Pour être entendu de toute la presse, y compris la plus locale, le Préfet de Région a compris qu’il devait quitter Poitiers. Pour la seconde fois, il a tenu une réunion à Saintes où il a détaillé les actions de l’État.


Bernard Tomasini est un homme organisé. La ville de Poitiers est éloignée du département des mouettes, et malgré toute la sympathie que suscite Sainte Radégonde, la presse charentaise-maritime s’y déplace rarement. Du moins choisit-elle ses occasions !

Le Préfet de Région, acteur de l’action gouvernementale, a donc tranché en prenant son bâton de pèlerin. Venu une première fois à Saintes pendant l’hiver, il a renouvelé cette initiative mardi dernier, entouré de son staff et du préfet Henri Masse.

Écartant dans un premier temps le sujet brûlant qu’est Xynthia, Bernard Tomasini a mis l’accent sur l’engagement financier de l’État en Poitou-Charentes. Aubaine, il connaît une progression de 7,8 % par rapport à 2008. Cette augmentation s’explique par l’effort important du plan de relance décidé par le Gouvernement en période de crise (116 millions d’euros pour le fonds de compensation de la TVA, 88 millions d’euros du fait de l’accélération des remboursements et des dégrèvements en matière d’impôt sur les sociétés, 1,5 milliard d’euros de soutien aux collectivités territoriales).

« L’État ne désengage pas, contrairement ce que l’on entend dire » déclara Bernard Tomasini aux journalistes réunis autour d’une table joliment dressée, près de la piscine du restaurant le Bois Saint-Georges. « Cette belle réserve d’eau pourrait être fort utile en période estivale » plaisantèrent certains convives en clin d’œil aux irrigants !

L’État s’est également impliqué dans l’enseignement (+ 15,1 %), les communes et intercommunalités, le domaine de la solidarité, le logement, la ville, les aménagements et surtout l’emploi qui reste la priorité des priorités (21,3 millions d‘euros, + 25,7 % par rapport à 2008). La politique des territoires est la mieux lotie avec un bond de 32,7 %.

Vous l’avez compris, Bernard Tomasini est prêt à affronter les salves des décentralisateurs, du PS en particulier, qui estiment insuffisantes les compensations de l’État face aux charges nouvelles. À l’aube des prochaines Cantonales (mars 2011), époque où le siège de président (occupé par Dominique Bussereau) sera renouvelable au Département, ce type d’intervention a de l’importance. Bernard Tomasini a obtenu de la CEE (« sans que Ségolène Royal ait levé le petit doigt ») une somme de cinq millions d’euros. Elle sera affectée au plan “digues“.
D’autres travaux seront favorisés, dont les retenues d’eau, appelées “bassines“, indispensable à l’agriculture en période de sécheresse. Il fut aussi question des énergies nouvelles (éoliennes, photovoltaïque), de l’avenir d’Heuliez et, bien sûr, de la tempête dévastatrice et des zones dites solidarité, qui restent noires malgré tout…

Remercions donc Bernard Tomasini d’avoir dressé un bilan qui se veut avant tout « transparent ». L’idée de se retrouver à Saintes étant intéressante, elle sera sans doute renouvelée. Et tant pis si la presse déjeune dans un routier en raison de la crise, il y en a d’excellents (à moins qu’elle n’envoie l’addition à Christine Boutin !) ! Tous les endroits sont bons pour communiquer, n’est-il pas ?

Bernard Tomasini et Henri Masse

• Toujours en froid avec Ségolène !

Bernard Tomasini aimerait bien rencontrer plus souvent Ségolène Royal pour traiter des grands sujets du Poitou-Charentes. Or, cette dernière reste de marbre. « Il paraît que je suis mal poli et grossier » déclare le Préfet de Région qui en éprouve une certaine tristesse. Évidemment, si Ségolène s’appelait Jean-Pierre Raffarin, le téléphone fonctionnerait mieux entre le Conseil régional et la Préfecture de région ! Bref, chacun campe sur ses positions…

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