lundi 5 août 2019

Vibrac/Jérémie Pelette : La charcuterie de l’éleveur, une fabrication 100% maison !

Elever des porcs en plein air, Jérémie Pelette n’en a pas seulement rêvé, il l’a fait. Responsable d’une entreprise de dix salariés à Vibrac, il appartient à cette génération soucieuse de l’environnement qui privilégie les produits traditionnels vendus en circuits courts. Il répond ainsi aux préoccupations des consommateurs qui veulent savoir ce qu’ils achètent et surtout ce qu’ils mangent…


Sur plus de dix hectares, en pleine nature, les porcs "profitent" comme on dit en patois saintongeais… des plus jeunes en l'attente de rejoindre les enclos aux plus gros qui bénéficient d’un espace de liberté respectable ! Ils disposent d’abris, des petites cabanes en bois paillées à l'intérieur. En France, les élevages qui prennent en compte le bien-être des cochons ne représentent qu’un faible pourcentage, moins de 1% évolue en plein air.
Le développement de son élevage, Jérémie Pelette, installé à Vibrac entre Montendre et Jonzac, ne l’aurait pas conçu autrement. Le superficie offerte à l’animal est suffisamment conséquente pour qu’il puisse vivre sa croissance et sa maturité « normalement ». Le responsable a gardé, du monde agricole dont il est issu, un esprit d’authenticité tout en apportant sa touche personnelle, dans le domaine de la commercialisation par exemple. Jeudi dernier, il recevait en ses locaux le sous-préfet de Jonzac, Jérôme Aymard.

Jérémie Pelette aux côtés de Jérôme Aymard, sous-préfet, et d'Eric Boursier, maire de Vibrac
Histoire de son parcours… Il y a plus de dix ans que Jérémie Pelette a commencé ses activités. Ingénieur de formation, il n’a pas suivi la voie de son père qui cultivait sur la commune une quarantaine d’hectares. Ce serait l’élevage du porc, un choix mûrement réfléchi après des études à l’Oisellerie, près d’Angoulême, et une spécialisation en élevage porcin.
C’est au Pays basque, une région qu’il apprécie, qu’a eu lieu le « déclic ». Là-bas, on y élève la race pie noire et la filière est structurée. Une reconnaissance en AOC a d’ailleurs été obtenue pour le jambon et la viande fraîche du Kintoa. « Ce sont de petites unités qui favorisent le tissu familial. Les Basques sont soudés, solidaires. Je me suis inspiré de ce modèle pour créer ma propre entreprise » explique-t-il. Depuis, l’affaire a prospéré. Il contrôle la chaîne, des céréales (blé, orge sans OGM) produites sur son exploitation à l’engraissement des porcs, l’abattage et la vente en circuit court.

Visite de l'élevage
Les porcelets - 750 par an - sont achetés à l’âge de 28 jours. Après plusieurs semaines, quand ils ont atteint 25 kg environ, ils sont lâchés dans la nature. Sensibles à la température, l’hiver surtout, les « petits » bénéficient de lampes qui maintiennent la température à 25 degrés.
A l’extérieur, chaque animal dispose de 120 m2. Rien à voir avec ces élevages en batterie où les malheureuses bêtes sont confinées ! Quand il pèse de 150 à 200 kg, le cochon est dirigé vers l’abattoir de Montguyon, « établissement sauvé de la fermeture en 2007 ».
Viande et charcuterie sont ensuite proposées aux Délices de Saintonge à Jonzac (50%), dans le magasin de Vibrac (chez Gourdet, 25%) et sur les marchés (Saintes, Pons, Rochefort, Barbezieux, Baignes). Pour les particuliers, des colis "promos" sont également disponibles.

Persuadé que la vente directe est aussi profitable aux producteurs qu’aux consommateurs, Jérémie Pelette en est l’un des fervents défenseurs. Il ne ménage pas son temps, travaillant jusqu’à 70 heures par semaine. Comme de nombreux employeurs de la région, il rencontre des problèmes de recrutement et les normes encadrant la profession sont sans cesse plus contraignantes. A 36 ans, il ne baisse pas les bras pour autant, conscient que les produits de qualité (sans OGM, ni antibiotiques et conservateurs) font la différence ! Pour preuve, 100 tonnes de viande sont vendues par an ainsi que 500 kg de saucisses et 130 kg de saucisson (excellent !) par semaine.

Après les nombreux scandales qui ont éclaboussé le secteur alimentaire, lutter contre la malbouffe est devenu l’une des priorités. Acheter un produit dont on connaît l’origine répond non seulement à une exigence naturelle de transparence envers le consommateur, c’est aussi le gage d’une nourriture saine et « traçable » selon un terme actuel. Des circuits courts existent en Haute Saintonge. En effectuant vos achats auprès des producteurs locaux, vous encouragez non seulement leurs efforts, vous contribuez à la vitalité de la région !

Charcuterie produite par l'entreprise de Jérémie Pelette

• Présent aux côtés du sous-préfet, Eric Boursier, maire de Vibrac, a répondu aux préoccupations de Jérémie Pelette. L’une d’elles, la nouvelle barrière à installer autour de ses enclos, englobe un chemin communal. Le premier magistrat l’a assuré du soutien de la collectivité.
Cette disposition, prise à l’échelon national, est faite pour lutter contre d’éventuelles menaces de peste porcine apportée par les sangliers.

• Passer en bio pour les céréales (orge, blé) ? Effectivement ce serait possible, mais les coûts de production seraient plus importants et il faudrait alors les répercuter. « Une étude montre que je perdrais la moitié de mes clients en vendant plus cher viande et charcuterie ».

Les céréales sont broyées et concassées
Cet avant de remorque coupée a trouvé une nouvelle utilisation !
• Le « goret » qu’on élevait autrefois dans les fermes constituait pour les familles un apport en viande et autres produits dérivés non négligeable (grillons, saucisses, pâtés). Tout en répondant aux priorités actuelles, Jérémie Pelette maintient cette tradition avec son élevage de porcs en plein air situé à Vibrac.


• Les porcs coulent des jours sereins au milieu de terrains boisés. Le sol est un peu chamboulé car ils adorent gratter la terre !

• Lorsque les porcs partent pour l’abattoir de Montguyon, un vide sanitaire naturel est réalisé pendant plusieurs mois sur le terrain occupé.

• Les porcelets, âgés de 28 jours, proviennent d’un élevage de Charente. Ils doivent s’acclimater et se renforcer avant de rejoindre les enclos de plein air.


1 commentaire:

Bruno FELIERS a dit…

Les produits vendus sont exceptionnels. Un mention spéciale pour le boudin noir au piment: de texture moelleuse, il "n'arrache pas la gu..." La pointe de piment est vraiment là, mais on ne la perçoit qu'en fin de bouchée.
Comme il se doit avec de la viande bio, aucune reduction à la cuisson.
Cette viande n'ayant reçu aucun conservateur, veillez à la consommer sans tarder.