mercredi 16 juillet 2014

Père Patricio : Donner une chance aux enfants du Honduras


En mai dernier, le Père Patricio était reçu aux Brissons de Laage, domaine de la famille Bertrand qui entretient d’étroites relations avec le monde hispanique. Au Honduras, cet homme au grand cœur favorise la scolarisation d’enfants issus de milieux défavorisés, action que soutient le club Inner Wheel de Jonzac. 

Le Père Patricio reçu par le club Inner Wheel chez Simone Bertrand
Pour le club Inner Wheel de Jonzac, c’est toujours un plaisir de recevoir le père Patricio Larosa, fondateur de l’ONG ACOES au Honduras. Il y a plus de vingt ans qu’il se bat pour donner une chance aux enfants déshérités de ce pays. Conscient qu’un meilleur avenir passe forcément par l’éducation, c’est-à-dire par l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, il a créé des écoles à Tegucigalpa, la capitale.

En mai dernier, le père Patricio est venu en Europe où il fait étape en Espagne, sa terre natale, et en France, plus précisément à Réaux où il était l’invité du club Inner Wheel. Comme l’an dernier à pareille époque, il a fait le point sur les initiatives menées.

Une main tendue aux enfants 

Dans l’un des pays les plus pauvres au monde, où la drogue et la violence sont de véritables fléaux, le Père Patricio a osé relever le défi en comblant un vide. «  L’école publique dispense 82 jours d’enseignement dans l’année. Nous en proposons 220  » précise cet homme affable qui souligne la construction d’un troisième bloc scolaire avec dortoir. En effet, certains pensionnaires viennent de loin. Les petits sont épaulés par leurs aînés avec la perspective, pour les plus assidus, de suivre des études supérieures dans le pays de Cervantes. Les autres apprendront un métier selon un principe qui porte ses fruits : le matin, ils donnent de leur temps à la collectivité ; l’après-midi, ils étudient. «  C’est ainsi qu’ils deviennent autonomes et travailleurs  ».
 S’ils ont un uniforme, les élèves qui fréquentent Sainte-Thérèse ou Sainte-Claire n’ont pas besoin de porter des chaussures noires et une ceinture (obligatoires pour entrer à l’école publique), ils doivent être animés de bonnes intentions et avoir l’envie de s’instruire. «  En responsabilisant les enfants, nous créons une chaîne de solidarité au cœur de cette jeunesse défavorisée. Les cours sont dispensés par des professeurs, parfois d’anciens élèves, aidés par un personnel compétent et attentionné ». 
Un système d’entraide a été mis en place qui réunit à ce jour 3800 parrainages. Le club Inner Wheel de Jonzac y participe. « Ce principe nous permet d’offrir un enseignement de qualité, des fournitures, des repas équilibrés, de bonnes bibliothèques et un terrain de football. Au Honduras, les enfants veulent apprendre, les vacances n’ont que peu d’importance pour eux ! » remarque le Père Patricio. 

Le père Patricio présente les actions qu'il mène au Honduras

Une ferme exemplaire 

Attentif au monde qui l’entoure, révolté par les inégalités, le Père Patricio apporte sa pierre à l’édifice, selon l’expression : outre des internats nécessaires à l’hébergement d’enfants éloignés, l’aménagement d’une place conviviale pour se retrouver et la récupération de l’eau pluviale, il est à l’origine de l’ouverture d’un centre de santé où sont reçus les enfants présentant un handicap, « projet auquel s’est associée la mairie ». Ses prochaines actions pourraient concerner les personnes âgées en difficulté.
Parmi les projets dont il se réjouit, se trouve une ferme qui a vu le jour grâce à un entrepreneur espagnol, Antonio. Y sont récoltés des haricots noirs, des légumes, des arbres fruitiers, du café. On y élève des poulets et des vaches tandis que s’y développe une activité piscicole. Une vingtaine de jeunes y travaillent et l’ensemble parvient à s’auto-financer. Il s’agit d’un premier pas dans un triste constat : les bonnes terres du Honduras appartiennent en majorité à des sociétés américaines. En conséquence, une grande partie de la production est exportée : « 30% des melons que mangent les Américains viennent du Honduras ». Il faudrait sans doute rééquilibrer la situation, mais comment faire ?…
Devant ces dures réalités qui démontrent combien le Honduras se trouve dans une situation difficile, la détermination et le courage du Père Patricio n’en sont que plus exemplaires. Au terme de son exposé, il a projeté un film où les filleuls adressaient un message personnel aux membres d’Inner Wheel de Jonzac. Les marraines étaient émues devant ces frimousses si lointaines et finalement si proches. Une belle chaîne d’amitié entre la Haute Saintonge et Tegucigalpa !

Un message d'amitié de la part des filleuls !
Le père Patricio avec Françoise Beaulieu, présidente du club Inner Wheel, qui a succédé à Françoise Chenu
• Au Honduras, il y a un fossé entre l’école et le quotidien des familles. La plupart des enfants sont aux côtés de leurs parents à vendre des galettes de maïs ; ils font des petits boulots qui leur rapportent l’équivalent de quelques euros. Dans la semaine, ils fréquentent l’école où ils approfondissent leurs connaissances et reçoivent une éducation. L’école est leur seule chance d’avoir plus tard un métier. Sinon, comme c’est souvent le cas, les garçons finiront en narcotrafiquants… 

 • Le Honduras décroche la première place du classement des pays présentant les taux d'homicides les plus élevés. Cet état d'Amérique centrale a enregistré 6500 homicides en 2013 (chiffres communiqués par la police nationale à l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime). Le mauvais score du Honduras est à mettre en parallèle avec le crime organisé (armes venant des USA) et le trafic de drogue.

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