De retour du Colorado, Victoria Leriche raconte son séjour de dix mois aux Etats-Unis dans le cadre d'un échange scolaire.
Ses yeux volontaires en disent long. En choisissant de vivre une expérience originale d'une dizaine de mois aux Etats-Unis, Victoria Leriche avait placé la barre suffisamment haut pour qu'à son retour en Charente-Maritime, la langue de l'oncle Sam lui soit familière. Agée de seize ans, elle a intégré une classe de première S au lycée Jean Hyppolite à la rentrée. Une rentrée sans Bernard Gorrin, le proviseur qui l'a soutenue dans son projet avec ses parents dont sa mère Tuula, d'origine suédoise. Infirmière, elle-même a fait un séjour au Moyen Orient où elle a rencontré celui qui allait devenir le père de Victoria. Aujourd'hui, la jeune fille et sa mère vivent à Jonzac où elles se sont installées après avoir vécu en Normandie. La vie est pleine de rebondissements !
Kersey dans le Colorado
Il y a belle lurette que Victoria rêvait de voir l'Amérique. Elle s'imaginait dans les rues de New York hélant un taxi jaune ou bien encore sous les palmiers de Miami. L'idée lui vint de se procurer des brochures relatives aux échanges scolaires. La plupart s'adressent à des jeunes ayant au moins 18 ans. Un heureux hasard lui fait croiser le STS (Student Travel Services), organisateur de séjours linguistiques.
Victoria n'hésite pas une seconde. Elle propose sa candidature et se présente à une évaluation. C'est alors qu'elle s'aperçoit, à travers les différents tests auxquels elle est soumise, que son anglais n'est pas au top : « Je me suis plantée à l'écrit. A l'oral, j'ai assuré et obtenu le seuil pour être admise » avoue-t-elle.
Officiellement sélectionnée, elle ne découvre sa famille d'accueil que quatre jours avant de franchir l'Atlantique. Un peu juste. Elle se précipite sur Google Map pour faire un repérage avec une certitude : elle rejoindra la classe de seconde du lycée de Kersey dans le Colorado. « J'ai commencé à faire mes valises et l'appréhension montait. Je ne savais pas trop ce qui m'attendait ». En effet, Victoria a peu l'habitude de quitter ses proches et pour cette grande escapade, elle a mis un océan entre elle et les siens !
Victoria à l'aéroport avec Lanny, son père d'accueil, et Brianna. Sa mère d'accueil Sheila a joué les photographes. |
Le père travaille dans une entreprise liée aux carburants ; la mère est au foyer, mais elle a du boulot. La maison est une ferme où évoluent veaux, vaches, cochons, poules et canards. Eh oui, nous sommes au pays du rodéo, des blues jeans et des gros ceinturons ! Imposante, la propriété donne sur la nature environnante. Aucun risque d'être gêné par les voisins. « Il est vrai que j'aurais aimé me trouver ailleurs qu'au Colorado. Toutefois, avec le temps, je me suis habituée et ce séjour a été très enrichissant. Brianna s'ennuyait et elle voulait que ses parents reçoivent une jeune Française. Je me suis très bien entendue avec elle ».
Le lendemain de son arrivée, Victoria découvre son établissement scolaire. Un peu intimidée, elle est bien vite rassurée ; les élèves lui manifestent de la gentillesse. « Mon premier cours était un entraînement de volley ball. Le professeur m'a présentée et la glace s'est rompue. Là-bas, les filles sont vraiment adorables. Je me suis rapidement adaptée et j'ai commencé à bien comprendre ce qui ce disait autour de moi au bout de deux mois ». Bien que de taille modeste (il accueille 200 enfants), le lycée Platte Valley Hight School est un belle institution.
On comprend les maths !
« L'enseignement est différent du nôtre » souligne Victoria. En maths, par exemple, tout la classe comprend parce que la façon de transmettre la connaissance est plus pragmatique que théorique. Les élèves ont l'habitude de travailler en équipe. Et elle adore les cours de business (affaires) qui n'existent pas en France. « J'ai fait des progrès et j'avais de bonnes notes. Le système est simple : de 8 h à 15 h, on étudie. Ensuite, on fait du sport pendant deux bonnes heures. Personnellement, j'ai pris trois options dont l'athlétisme ». Ses copains l'appellent "Frenchie", un surnom affectueux qui a l'avantage de situer sa contrée d'origine.
Pour le bal du lycée, elle a eu l'honneur d'être invitée par un camarade, Drew. Tous deux sont arrivés avec leurs plus beaux atours : ce soir-là, il est conseillé d'être sur son 31 !
Victoria avec son proviseur de lycée, Mr. Joens. |
Comment les habitants de Kersey imaginent-ils les Français ? S'ils sont unanimes sur la qualité de la gastronomie tricolore, ils nous trouvent « un peu distants et assez contents de nous ». En tout cas, ils connaissent la Tour Eiffel et pensent que les femmes européennes sont généralement aguichantes (il vaut mieux faire envie que pitié !!!).
Match de basket-ball |
Côté température, elle a été gâtée : « Nous avons connu plus de neige que d'habitude. D'ordinaire, elle tombe d'octobre à mars. Cette année, elle était encore présente en mai. On passe de - 25 à 38 degrés ! Les gens parlent de changement climatique. S'y ajoutent les tornades qui sévissent durant l'été ».
Voici quelques jours, Victoria a retrouvé les bancs du lycée de Jonzac. Elle n'oublie les States où elle espère revenir un jour : « J'apprécie leur culture, ils sont ouverts sur le monde ». Et en plus, on peut y conduire une voiture dès l'âge de seize ans !
• Anecdote : Au lycée, les élèves peuvent garder leurs portables, voire écouter de la musique. Et comme il n'y pas de récré, ils ont le droit de sortir pendant le cours pour faire un tour.
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