Salon de la voyance au casino de Jonzac Eh oui, l’amour est la préoccupation première des Français. Suivent le boulot et la maladie. « Miroir, gentil miroir, serai-je aimé(e) ? ». Les médiums et astrologues tentent de répondre à cette délicate question !
Ça ressemble au titre d’une série américaine sauf qu’il manque la gloire et la beauté. Deux objectifs qui semblent totalement évincés par les sentiments, si l’on en croit les professionnels réunis samedi et dimanche derniers au Casino de Jonzac. Il y avait foule. C’est dire tout l’engouement que suscitent ces voyances faites pratiquement sans rendez-vous. Quoi de mieux qu’un contact direct ?
Serge Loupiac, l’organisateur du salon, en est à sa troisième édition. Et s’il renouvelle l’expérience chaque année, c’est que le succès est réel. Mais qu’ont-ils donc, les Français, à être si portés sur leur avenir ? En fait, connaître son futur ne date pas d’aujourd’hui. Dans l’antiquité, la pythie consultait à Delphes et aucune grande décision ne se prenait sans lire les oracles (Le roi Agamemnon alla jusqu’à sacrifier sa fille, Iphygénie, pour obtenir des vents favorables). Plus près de nous, Catherine de Médicis ne jurait que par ses devins et que dire des rapports étroits qu’entretenait François Mitterrand avec la célèbre Élisabeth Tessier ?
Se méfier des charlatans
Aloys, l’un des médiums présents sur ce salon, annonce tout de suite la couleur : « Il y a de plus en plus de personnes qui se disent voyantes. Il faut se méfier des charlatans, de ceux qui demandent des sommes astronomiques pour désenvoûter une maison, jusqu’à 2000 ou 3 000 euros. C’est évidemment de l’arnaque ». Vous avez dit pigeon, un mot à la mode par les temps qui courent ?
Aloys - Thierry pour les intimes - n’est pas devenu voyant du jour au lendemain. Cet ancien chauffeur routier a bourlingué de par le monde avant d’être attiré par l’invisible. Il est allé au Liban, en Afrique, en Guyane. « J’ai roulé pendant 20 ans » avoue-t-il. Un accident, où il a failli tuer deux personnes, a mis un terme à ses pérégrinations : « D’abord, j’ai eu très peur. Ensuite, j’y ai vu un signe ».
Certains sites sont dangereux pour les ados
Il choisit donc de s’installer. Et repense au passé : « Enfant, j’étais à part, assez isolé. J’avais de l’intuition. J’ai entretenu ce don. Un jour, je jouais aux tarots avec des copains et j’ai eu envie de tirer les cartes à l’un d‘eux. J’ignorais tout de cette activité. Ce que je lui ai dit correspondait à la vérité »…
Des conférences étaient organisées |
Depuis Alyos, dont l’un des meilleurs amis est psychiatre (un vrai, avec diplôme de médecine) s’intéresse aux bobos de l'âme. « Quand elles ont des problèmes, de nombreuses personnes pensent qu’elles sont victimes de sorcellerie. Parfois, ce peut être vrai, mais dans une majorité de cas, soit elles génèrent elles-mêmes des ondes négatives, soit il y a des facteurs jouant en leur défaveur. Je me souviens de boulangers. Ils croyaient que leur magasin était maudit car ils avaient moins de clients que leur concurrent. Quand j’ai vu leur vitrine, elle était si peu attrayante que j’ai tout de suite compris. J’ai conseillé aux propriétaires de refaire leur devanture et tout est rentré dans l’ordre ! Je revois également un éleveur qui perdait des animaux. Quand son écurie a été bien désinfectée, comme lui avait demandé son vétérinaire, ses veaux ont survécu ».
Aloys se compare à « un rameur de fond » et il a une devise : « soit on raconte n’importe quoi et on se fait du fric, soit on est honnête. J’ai choisi le second chemin. Évidemment, je n’ai pas que des amis dans la profession ». Dans ces conditions, vous comprenez pourquoi sa conférence portait sur la magie blanche et la magie noire : « Les personnes qui se livrent à la magie noire doivent savoir qu’elles auront un retour de bâton un jour ou l’autre. Les prêtres exorcistes ne font que dire la même chose. Le mal, je l’ai rencontré lors de dégagement qui m’a beaucoup troublé. Je voudrais mettre en garde les adolescentes qui regardent des sites dangereux sur internet. S’il est facile d’activer certaines pratiques, s’en retirer est beaucoup plus compliqué ».
Avant tout, Aloys se veut rassurant : « Il m’arrive de me transformer en conseiller conjugal pour ressouder un couple. C’est tout de même plus agréable de faire des bonnes actions ! ». Chaque semaine, il anime une émission de radio (sur le web) en Dordogne et une seconde est en route dans le Bordelais.
Être rassurés
« Les gens veulent être rassurés. En cette période de crise, ils manquent de repères » reconnaît Serge Loupiac. Son parcours est atypique : employé SCNF, il a changé de vocation à la retraite. Lui aussi avait perçu des signes : « Quand j’étais petit, je voyais des formes qui tournaient autour de moi. J’avais peur et je n’en parlais pas ». Il faut dire que sa mère était portée sur la voyance.
Les choses ont pris tournure plus tard avec l’installation d’un cabinet en région toulousaine. « Il y a de nombreuses spécialités dans le domaine de la voyance. Personnellement, je suis médium ».
Ses clients recherchent prioritairement la flèche de Cupidon. Suivent le travail et la santé : « Je dis ce que je vois, sans complaisance. J’ai des flashs. Au début, j’éprouvais une appréhension face à cette situation. Depuis, je me suis habitué et j’écoute mes guides ». Par guides, il faut entendre « ceux qui tracent le chemin », les anges gardiens ou des parents disparus.
« Que les gens soient inquiets des lendemains n’a rien d‘étonnant. On leur déverse sans cesse des catastrophes et des horreurs sur la tête ».
Que pense-t-il du 21 décem-bre 2012 annoncé comme étant la fin du monde par les Mayas ? « Ce sera peut-être la fin d’un monde, mais pas celle de la Terre. Début 2013, il devrait y avoir des agitations, des mouvements sociaux comme c’est déjà le cas en Espagne ou en Grèce ».
Serge Loupiac, organisateur du salon |
Christine, elle aussi, est lassée d’entendre ce baratin apocalyptique. « Des catastrophes naturelles, oui il y en aura, mais la planète résistera ! ». Quand elle a divorcé, cette ancienne comptable s’est retrouvée seule avec ses trois enfants. « Nous avons tous un don de voyance, il suffit de le cultiver » avoue-t-elle.
Dans son cas, elle n’a pas vraiment eu le choix : « La nuit, je me réveillais et je recevais la visite d’êtres de lumière. Ils me disaient toujours la même chose : apprendre à lire les tarots. Dans un premier temps, j’étais intriguée. Par la suite, la situation difficile dans laquelle je me trouvais s’est simplifiée en faisant ce choix précisément ».
Christine avoue qu’elle a toujours été fascinée par les forces de la nature. C’est pourquoi elle est également magnétiseuse et guérisseuse. Comme ses collègues, elle reçoit une clientèle en quête d’apaisement. La crainte de perdre son travail passe en premier : « si les gens parlent d’amour, c’est qu’ils veulent être en couple pour être plus forts. Ce n‘est pas la recherche du coup de foudre qui les motive, mais un sentiment de sécurité. Ils se disent qu’à deux, ils seront moins exposés aux aléas ».
Sa plus grande joie est d’aider les autres « apprendre, conseiller, réaliser ». Il est vrai qu’elle dégage une quiétude qui donne envie de faire la causette…
Bref, avec un nombre d’entrées et de voyances en augmentation, ce salon de la voyance a été un succès. Serge Loupiac et Philippe Loriot, directeur du Casino, vous donnent rendez-vous à l‘année prochaine (sans boule de cristal !).
Non, le 21 décembre ne sera pas la fin du monde !!! |
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