jeudi 5 juillet 2012

« Un scrutateur a caché
le bulletin portant mon nom »


Avec Fabienne Dugas-Raveneau, candidate socialiste au sujet du dépouillement de Saint-Genis

Dans l’entretien qui suit, Fabienne Dugas Raveneau revient sur la campagne des Législatives et sur l’incident qui s‘est produit au bureau de vote de Saint-Genis dimanche lors du dépouillement.



• Fabienne Dugas Raveneau, c’est la première fois que vous briguez une Législative. Quelle expérience en retirez-vous ?

Ce fut une très belle expérience. Beaucoup de rencontres, des débats très intéressants, des attentes fortes de nos concitoyens. Toutes ne relèvent pas de la fonction d’un député et c’est d’ailleurs ce que j’ai très vite constaté : il y a beaucoup de confusion autour des responsabilités des uns et des autres, confusion entretenue par le cumul des mandats notamment, et par l’absence de visibilité sur l’action parlementaire jusqu’à présent. Cette expérience, je la partage avec mon suppléant, Jean-Claude Barron et une équipe mobilisée sur le terrain. Des gens qui se sont investis sans compter et je les en remercie sincèrement. Si je regrette de ne pas avoir pu leur offrir la victoire en contrepartie, je peux les assurer de la constance de mon engagement sur cette circonscription, aujourd’hui et demain.

J’en tire aussi malheureusement la plus triste expérience de règles de démocratie bafouées. À Saint-Genis de Saintonge. Ces faits, constatés par le délégué du canton, ont été rapportés sur le procès-verbal du bureau de vote, signé par son président, le maire de la ville, et ne sont donc pas contestables. Lors du dépouillement du vote ce 17 juin, un scrutateur a caché un des deux bulletins contenus dans une enveloppe, portant le nom de Dugas-Raveneau pour comptabiliser un bulletin en faveur de Bussereau. Devant ce flagrant délit, le délégué m’a appelée pour m’en informer. J’ai demandé à parler au maire. Celui-ci lui m’a alors fait une proposition : annuler une voix pour Dominique Bussereau et en ajouter une afin de clore l’affaire ! J’ai refusé et demandé que le bulletin soit considéré nul tel qu’il avait été exprimé par l’électeur et que l’ensemble soit notifié au procès-verbal.

Le délégué a été agrippé par le bras par le scrutateur qui voulait le mettre dehors ! Ces comportements sont inadmissibles.
Au nom de mon combat pour la moralisation de l’action politique, je continuerai à dénoncer publiquement de tels comportements et je me réserve le droit d’avoir recours à la justice.

• Votre point de vue sur les résultats du deuxième tour ?

Je souhaiterais remercier ceux qui, par leur vote, auraient voulu me laisser la possibilité d’honorer mes engagements. Ils ont été très nombreux à manifester leur volonté de changement. On peut constater, au travers de ce scrutin, que les « fiefs » n’existent plus, que le renouvellement est en marche.
Nous avons été majoritaires sur des cantons, des communes, où des personnalités de droite avaient une assise que chacun pensait inébranlable. Nous avons également bougé les lignes d’autres territoires où nous n’étions pas attendus. Je dis “nous“ car c’est le résultat d’un travail collectif de terrain, d’écoute et de dialogue.

Il ne s’agit pas, comme on veut le faire croire, d’un simple résultat statistique lié au résultat des Présidentielles. Même si l’élection de François Hollande a effectivement eu un effet réel en notre faveur, on sait aussi que les statistiques démontrent qu’un député sortant bénéficie automatiquement d’une dynamique de vote. Statistique contre statistique, ce n’est pas ma façon d’envisager un scrutin. Je ne crois qu’en une chose : le dialogue et la proximité pour réinstaurer la relation de confiance avec nos concitoyens. C’est ce que nous avons fait et nous en avons mesuré le retour particulièrement favorable.

• Après cette élection, envisagez-vous de vous impliquer dans la vie publique de la région Haute Saintonge ?

Portée par les nombreux messages reçus depuis dimanche, ma détermination a repris la place qui était la sienne, abandonnée pour quelques heures à la déception, je l’avoue. Je vais poursuivre mon action sur l’ensemble de la circonscription avec toute mon équipe. Je m’imposerai les mêmes règles qui ont toujours été les miennes, proximité, disponibilité et transparence, celles que j’aurais appliquées si j’avais été élue.

Notre circonscription étant dans l’opposition à la majorité gouvernementale de notre pays, je défendrai nos territoires avec les moyens à ma disposition. Je communiquerai sur les actions du Gouvernement et du Parlement et resterai à la disposition de nos concitoyens pour tout échange sur les sujets locaux et nationaux.

Aucun commentaire: