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dimanche 31 juillet 2011
Jean-Pierre Raffarin : « Je crois utile que des idées nouvelles émergent au Centre »
Présidentielles 2012 : Voilà une échéance qui alimente l’actualité ! À gauche, le parti socialiste affûte ses outils et prépare les primaires. Les candidats sont nombreux et chacun d’eux doit convaincre. À droite, Nicolas Sarkozy n’apprécie pas outre mesure la candidature de son ancien ministre de l’écologie, Jean-Louis Borloo, qui a choisi de se présenter contre vents et pressions multiples. Lundi dernier, le candidat du Parti Radical a fait étape au Futuroscope où il a été reçu par… Jean Pierre Raffarin, qui fut Premier ministre de Jacques Chirac et dirigea la Région Poitou Charentes avant Ségolène Royal.
L’affaire a fait grand bruit car elle semblerait dénoter des craquements au sein de l’UMP, déjà visibles en Charente-Maritime lors des dernières Cantonales où les candidats portaient la simple étiquette de "Majorité départementale". Dans un entretien qu’il a donné au journal Les Échos, Jean-Pierre Raffarin explique sa présence à Poitiers. Elle ne serait en rien une provocation vis-à-vis de l’actuel chef de l’État : « Mon accueil était républicain et amical envers un ancien de mes ministres avec qui j’ai gardé des relations de loyauté. Je crois utile que des idées nouvelles émergent au Centre. Si Jean-Louis Borloo peut y contribuer, je m’en réjouis. Il y a au sein de l’électorat de la majorité l’attente d’une offre politique ouverte et le centre sera important dans la prochaine élection présidentielle. Ce travail concerne tous les centristes de la majorité : ceux qui, comme moi, sont à l’UMP, ceux du Nouveau Centre, du Parti radical et les autres, jusqu’à François Bayrou. La revitalisation du Centre peut aussi servir la diversité de l’UMP. Il est toujours maladroit de transformer des alliés en adversaires ».
Sur la volonté de Nicolas Sarkozy d’entrer tardivement en campagne - comme François Mitterrand en d’autres temps - Jean-Pierre Raffarin émet des réticences : « Il est illusoire de miser sur une campagne de quelques semaines pour inverser le rapport de force. C’est tant qu’il est en responsabilité, dès l’automne 2011, que Nicolas Sarkozy doit engager les principes du prochain quinquennat. Il doit proposer dès la rentrée un projet de mobilisation de la sagesse française autour de priorités : économie, maîtrise des finances publiques, politique, équilibre des pouvoirs, domaine social, recentrage sur la grande priorité nationale et populaire qu’est l’emploi ».
Travailler plus pour gagner plus ? Le slogan ne serait-il pas usé jusqu’à la corde ? Quant à Jean-Louis Borloo, l’avenir nous dira s’il tiendra bon face à l’UMP ou s’il pliera devant le rouleau compresseur de ce grand parti. Il y perdrait alors une partie de sa « fraîcheur »…
• Borloo veut la lumière sur la tempête monétaire
En demandant la réunion du Congrès pour entendre le Gouvernement sur la crise économique et financière qui pourrait prendre des proportions dramatiques, Jean-Louis Borloo est le premier à mettre sur la place publique ce qui est la principale question de l’été 2011. Ce sujet, brûlant, irrite autant les responsables de droite que de gauche qui préfèrent le laisser aux techniciens et aux spécialistes. Or, il s’agit bien d’une affaire concernant chacun d’entre nous et qui, dans une démocratie, doit être débattue par les représentants de la nation.
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