mardi 1 mars 2011

Saint Jean d'Angély :
Trois morts, des blessés
et une ville entière sous le choc


Un pavillon soufflé par le gaz, six maisons inhabitables



Mardi dernier, vers 7 h 15, rue des Lilas à Saint-Jean d’Angély, un souffle puissant a détruit le pavillon de René et Andrée Cavier, un couple de retraités. Étrangement, il n’en reste qu’un amas de poutres et de gravats. Les maisons qui se trouvaient à proximité sont encore debout, mais en piteux état. Le bruit a été si fort qu’il a été perçu de Brizambourg et Saint-Hilaire de Villefranche.
En ville, certains habitants sont sortis de leur lit, surpris par cette « déflagration » soudaine. Les gendarmes sont arrivés rapidement sur les lieux, bientôt rejoints par les sapeurs-pompiers. L’étendue des dégâts est impressionnante.


« On aurait dit un tremblement de terre »

« On se croirait à Sarajevo. Pendant la guerre, les zones dévastées ressemblaient à ce que nous avons aujourd’hui sous les yeux » remarque un officier face aux conséquences de cette explosion. « On aurait dit un tremblement de terre » ajoute un témoin.
Le drame a fait trois morts, René Cavier, 88 ans, et une voisine, Jeanine Massoneau. Brûlée, Andrée Cavier, 89 ans, a été transportée à l’hôpital où elle est décédée mercredi matin. Gravement atteint, M. Massoneau est toujours en soins intensifs.

L'ampleur des dégâts est considérable

En face du pavillon de la famille Cavier, les maisons ont souffert...

De nombreux résidents se sont rendus aux urgences du CH de Saint-Jean d’Angély où ils ont été soignés par les équipes médicales. D’autres ont été examinés par des professionnels de santé dans la salle Aliénor d’Aquitaine.

Une soixantaine de pompiers, encadrés par le Lieutenant-colonel Calvo, ainsi que la Compagnie de gendarmerie dirigée par le commandant Patrick Perrot et la Communauté de brigades conduite par le lieutenant Patrick Renoux ont porté secours aux blessés, sécurisé le secteur et assisté les personnes choquées, une cellule psychologique ayant été mise en place.

Le pavillon de René et Andrée n'est plus qu'un amas de ruines

Le maire, Paul Henri Denieuil et Dominique Bussereau, président du Conseil général, se sont rendus sur le site. Le paysage de désolation qu’ils ont vu se passe de commentaires.

« Pas habitables avant un certain temps »

La question qui se pose est l’origine de cette catastrophe. Selon les experts qui ont enquêté, elle serait due au gaz de ville qui alimente le quartier. Reste à savoir où la poche de gaz, importante, s’est constituée. Le couple a peut-être oublié de fermer l’arrivée du gaz qui se serait accumulé durant la nuit. Une impulsion électrique et tout aurait sauté. Une hypothèse parmi d'autres puisque l'enquête est en cours. De tels drames sont malheureusement courants, d’autant que les personnes âgées perdant leur odorat, elles repèrent difficilement les odeurs suspectes.


Un périmètre de protection a été défini car plusieurs maisons ont été détruites ou sont très ébranlées (celle de René et Andrée Cavier est réduite à néant). Les couvertures et les charpentes sont également fragilisées. Au total, une vingtaine d’édifices ont été placés sous surveillance.

« En effet, certains d’entre eux semblent normaux d’aspect, mais il ne faut pas se fier aux apparences. La déflagration les a forcément déstabilisés » souligne Paul Henri Denieuil.
Lundi soir, les habitants du quartier, accompagnés d’un sapeur-pompier et d‘un représentant de la municipalité, sont allés chez eux récupérer des affaires de première nécessité. Le temps qu’un état des lieux soit dressé, ils sont logés par des parents ou amis.

« Le mouvement de solidarité qui s’est créé est remarquable. Faire évacuer le quartier, soit une centaine de personnes, était nécessaire. Nous ignorons si certaines maisons ne risquent pas de s’effondrer d’un moment à l’autre. Les résidents reviendront quand tout danger aura été écarté »
constate le premier magistrat. La salle Aliénor d’Aquitaine a été mise à disposition et peut accueillir les personnes ne sachant où dormir.

Le Lieutenant Patrick Renoux avec un sapeur-pompier

« L’hébergement est organisé. Toutefois, nous sommes incapables de dire quand le quartier retrouvera une vie normale. Les dégâts sont lourds à chiffrer et les experts s’activent sur les lieux pour établir un premier bilan. Il est probable que le secteur ne sera pas habitable avant un certain temps » remarque Henri Denieuil que ce tragique accident a vivement touché. Il a profondément endeuillé la ville et laissera des séquelles profondes et des traumatismes chez ceux qui l’ont vécu…

Situation de crise à Saint-Jean d'Angély

Nous présentons aux familles des victimes nos très sincères condoléances et adressons un message d‘amitié et de soutien à toutes les personnes éprouvées par ce drame.

• Six maisons sont inhabitables :

Selon le maire, contacté en fin de semaine, plusieurs familles, dont des personnes âgées, ne pourront pas réintégrer leur domicile (murs fissurés, fondations ébranlées). La mairie assure leur relogement en ville ou dans un périmètre proche. Elles ne devraient revenir rue des Lilas que dans un certain temps, si leurs maisons respectives ne sont pas déclarées sinistrées. D’après les experts, six habitations sont inhabitables.

La rue des Lilas se trouve dans un lotissement construit dans les années 60. Bien entretenu, il s’agit d‘un quartier résidentiel qui compte une cinquantaine de pavillons. De nombreux retraités y sont propriétaires.

Pour GDF, le réseau de gaz ne présentait aucune anomalie (ni panne, ni fuite récente). Les compteurs de gaz avaient d’ailleurs été changés l’été dernier.


Les équipes du SMUR des CH de Saintes et La Rochelle ont secouru les personnes choquées par l’explosion. Elles ont été transportées salle Aliénor d’Aquitaine par une navette mise en place par la municipalité.

Photos Nicole Bertin

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