samedi 24 juillet 2010

Dur, dur d’être
Président de la République…


En optant pour la fameuse devise « travaillez plus pour gagner plus », Nicolas Sarkozy ignorait qu’il allait l’expérimenter à ses dépens.
En effet, depuis son élection à la présidence de la République, il a retroussé ses manches moult fois, « plusieurs crises » ayant frappé la France de plein fouet. Il l’a rappelé lundi dernier lors de son intervention télévisée. Non pas pour se faire plaindre, car il avait choisi la position « responsable qui vient parler aux siens », mais pour expliquer que les solutions ne tombent pas du ciel.

Bien sûr, il fut question des retraites (il faudra travailler jusqu’à 62 ans, ce qui paraît logique puisque nous vivons plus longtemps) et de l’affaire Bettencourt qui agite l'opinion. Comme ils le valent bien, cette famille puissante a toujours aidé les partis et pas seulement la Droite. Pensez au clan Mitterrand ! Quand les hommes politiques prétendent qu’ils veulent laver plus blanc, des enzymes gloutons peuvent se dissimuler à l’intérieur du linge. Aujourd'hui, la France veut la tête de Liliane Bettencourt et elle s'acharne sur elle pour en extraire la richissime moelle. S'il est normale que la justice fasse son travail, il est pathétique de voir les querelles mère fille étalées sans pudeur dans la presse people. Quelle que soit l'issue de ce déballage estival, ni l'une, ni l'autre ne pourront se réfugier sur l'île mystérieuse qui est désormais localisée sur la carte. D'ailleurs, jouer les Robinson ne correspond pas vraiment à leurs modes de vie respectifs...

D’une manière générale, Nicolas Sarkozy a voulu exprimer son "honnêteté" face au peuple tricolore, s’interrogeant sur la façon dont on dénigre systématiquement l’argent. Les riches sont pourtant utiles pour faire tourner la boutique ! Au pays des droits de l’homme, les gens qui réussissent exhalent souvent des odeurs de soufre et le dernier bastion stalinien d’Europe n’aime pas le patronat. En réalité, cette attitude cache une bonne part de jalousie et d’envie. On appelle ça les défauts de la nature humaine ! Voilà qui mériterait une thérapie collective, mais David Pujadas n’est pas un confesseur, fut-il celui du plus haut personnage de l’État (pas plus qu’Arlette Chabot, dit-on) !

Durant l’entretien, le président a joué la carte de la tolérance, compréhensif face aux mouvements sociaux. Soucieux de clarté, il a expliqué qu’il avait reçu le footballeur Thierry Henry, le jour de la grève, car les syndicalistes n’étaient pas disponibles (et pour cause, ils défilaient !). Fine mouche, il a réservé sa réponse quant à un nouveau mandat présidentiel. Il est évident qu’il aimerait bien se représenter. La Gauche l’attend au portillon.

En privilégiant le ton qui l’a fait élire à l’Élysée et qu’il avait abandonné ces temps derniers, il a renoué avec une complicité tranquille. Sa franchise sur la position (pas terrible) de la France dans le monde était faite pour raviver le dynamisme de ses compatriotes, dont certains sont plus enclins à se plaindre qu’à entreprendre. Reste à savoir s’il a convaincu ses électeurs traditionnels et ceux, plus extrémistes, qui pourraient se choisir une nouvelle égérie en la personne de Marine Le Pen. Le prochain remaniement ministériel, en octobre prochain, nous éclairera sur ses objectifs.

L’heure est donc à la rigueur budgétaire. Nicolas Sarkozy aimerait la voir s’étendre aux Régions « qui recrutent du personnel en grand nombre ». Pourquoi les Régions ? Parce qu’elles sont globalement de gauche. À ses vœux, il aurait pu associer les intercommunalités (CDC, CDA), mais n’a pas osé. Il aurait alors touché aux élus de sa majorité et finalement à un système de démocratie territoriale qui frôle la féodalité et s’accroche comme une moule à son rocher.

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