jeudi 24 juin 2010

Football :
« Baisés » à la dérobée…


Bien qu'éloignée de l'œuvre de Fragonard, l'arrivée des Bleus au Bourget mériterait de porter le nom de ce célèbre tableau. Les footballeurs, après leur déconvenue en Coupe du Monde, n'ont pas cherché à rencontrer leurs supporters et ceux qui aiment le ballon rond. "Baisés", les Français le sont ! Ces messieurs n'ont pas voulu de bain de foule. Ils ont filé à la dérobée ! Les uns sont partis en jet, les autres par la route pendant que Thierry Henry disposait d’un véhicule spécial envoyé par l'Elysée. S'il avait sauvé la planète, lui aurait-on envoyé la fusée Ariane ?

Les Bleus, atteints par le blues, ont évité tout contact puisqu’ils semblent broyer du noir. Une attitude compréhensible compte tenu de leur regrettable prestation. Ce qui l'est moins est leur arrogance, et finalement leur distance face à une population qui les aurait peut-être compris s’ils avaient bien voulu montrer de l’humilité. Une qualité qu’ils semblent avoir oubliée depuis longtemps.
On prétend que l’argent pourrit tout : on s'en aperçoit ! Quand on peut s'acheter l’équivalent d’une maison tous les mois, on est loin des smicards qui manifestent contre la retraite à 62 ans !

Les Français sont dépités, écœurés par le comportement de ces joueurs qu'ils pensaient accessibles et sympas. Les jeunes, venus suivre leur entraînement en Afrique du Sud, l’ont constaté quand l’équipe a décidé, purement et simplement, de faire grève. Voilà qui fera jurisprudence dans le monde du football ! On attend donc le fruit de l'entrevue entre Thierry Henry et Nicolas Sarkozy.

On retiendra de ces événements, qui ne doivent pas faire oublier les plus graves (ceux qui concernent la société), que le football est vraiment devenu "une pompe à fric". Les supporters ne sont alors que des moutons, agréables à plumer et à côtoyer quand ils demandent seulement des autographes.

Quant à l’aspect politique, il est évident que Roselyne Bachelot, aussi inefficace dans la gestion de la grippe H1N1 que la fièvre bleue, aurait dû rester en France. De son côté, Nicolas Sarkozy doit être ennuyé face à une Fédération qui ne souhaite sûrement pas organiser d'états généraux du football à l'automne ! En tout cas, un coup de chapeau aux commentaires d’I-Télé, à Eugène Saccomano, un journaliste comme on les aime, à ses confrères qui n'ont pas la langue de bois et à Rama Yade qui avait tout compris… avant sa ministre de tutelle.

Et si cet épisode ne faisait que refléter ce qu'est la France aujourd'hui ? Un pays devenu people qui prend l'actualité pour un magazine à sensation ; une nation sans véritables repères dont le Président, à défaut de distribuer des brioches, préfère recevoir un footballeur qui cherche à sauver sa peau plutôt que d’écouter les gens qui défilent dans les rues…

Les journalistes attendent en vain les footballeurs français au Bourget, qui partent à la dérobée...

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