dimanche 21 février 2010

Jeunesses hitlériennes, nazisme, dictature du prolétariat,
"Marie Louise" :
les langues dérapent...


Après le premier dérapage de Dominique Bussereau qui comparait des militants du Modem aux harkis, la valse des petites phrases continue. Quand la campagne prend de l'ampleur à défaut d'altitude, les attaques peuvent devenir blessantes. Les camps Royal et Bussereau s'affrontent pour la conquête du siège de Poitiers. Tous les coups sont permis.

La première affaire concerne le maire d'Angoulême qui découvre, à sa grande stupéfaction, que des photos de sa vie privée (mises sur Facebook à destination de ses proches) sont consultables librement. On peut être premier magistrat d'une grande ville et ignorer l'existence des hackers, ces petits malins qui entrent dans les systèmes informatiques pour y cueillir des informations personnelles. Selon toute apparence, il était dans leur ligne de mire puisqu'une "ligue" s'y est formée, baptisée « Lavaud, les Angoumoisins ne veulent plus de toi », accompagnée de commentaires et des fameux clichés. Voir ses souvenirs intimes exposés sur la toile, à la vue de tout le monde, peut effectivement déranger.

Courageux mais pas téméraire, le responsable de cette "publication" avance masqué, sous un pseudonyme, Faust Federel. Dans un long message, il explique ses motivations : « Certes, je me cache derrière un pseudonyme. Et ceci pour une seule et unique raison, par respect pour les gens de ma famille qui portent le même nom que moi et n'auraient pas les mêmes idées, mais aussi pour ne pas être "dérangé" sur mon vrai profil Facebook, tout simplement. Je parle de respect de la vie privée alors que je dévoile sur ce groupe des photos personnelles de Philippe Lavaud. Malheur ! Quel horrible personnage suis-je pour oser dire et faire cela ? C'est très simple, j'ai réglé mes paramètres de confidentialité avant de déposer des photos de moi sur Internet. Si, dans le pire des cas, quelqu'un devait avoir accès à ces photos et s'en servir de quelque manière que ce soit, et bien tant pis pour moi. J'étais entièrement conscient du risque. Une fois de plus, c'est le jeu ! Je m'en prends à un personnage public avec des éléments qui font partie du domaine public car Facebook n'a jamais été une garantie officielle. J'espère ne pas vous l'apprendre ! Aujourd'hui, je ne suis ni heureux, ni mécontent de la réaction qu'a eue le maire. Concernant ce groupe, malgré le souhait de certains, il ne sera pas fermé, ni par moi, ni encore moins par Facebook ! Ne rêvez pas mes loulous ! ».

Voilà qui en dit long sur la personnalité de cet inconnu et sans être profiler, il est évident que Facebook lui sert de planque. Il aime tirer les ficelles. Par ailleurs, le nombre de ses connections aurait été multiplié !

Le maire d'Angoulême a donc piqué une colère en voyant ses dernières vacances jetées en pâture sans son consentement. Ayant localisé des personnes apparentées au fameux groupe (Jeunes UMP), il a fustigé publiquement « une certaine jeunesse dorée », ajoutant : « Si nous étions pendant la Seconde guerre mondiale, elle ferait partie des jeunesses hitlériennes ». Excédé, voire à bout, il a eu ce qu'on appelle un sérieux écart de langage. La phrase est dure.

Les jeunes UMP concernés (qui ont quitté le groupe de Facebook quand les photos ont été publiées et dénoncé ces pratiques) ont aussitôt réagi en demandant des excuses publiques au maire. Lequel ne les a pas données. Bonjour l'ambiance ! On a même parlé de procès. Il est dommage que les jeux d'Intervilles n'aient pas lieu en hiver, sinon nous aurions des candidats "conditionnés" pour les prochaines rencontres. Les jeunes UMP ont demandé l'exclusion de Philippe Lavaud du PS (après celle de Frèche !). Pour l'instant, Martine Aubry se contente d'observer la situation. Morale de l'histoire : Pour conserver ta sérénité, Facebook avec précaution tu dois manipuler...


Les écarts de Jean-François Douard

Autre problème en Charente-Maritime, dans la ville de Jean-François Douard. Soutenant Dominique Bussereau, il a critiqué Ségolène Royal d'une façon maladroite lors d'une réunion à Lagord. Voilà ce qu'il a dit : « elle dirige la région de façon dictatoriale. C'est une dictature du prolétariat certes, mais c'est quand même une dictature. Je vous rappelle que le nazisme était aussi une dictature du prolétariat ».
Quelques jours plus tard, la presse s'est fait l'écho de cette diatribe qui comportait une nuance : Jean-François Douard, honorable médecin retraité, n'a jamais dit que Ségolène Royal dirigeait la Région à la manière nazie. Il a cité un régime qui a laissé de bien tristes souvenirs dans l'histoire et sa comparaison était "hasardeuse". Quoi qu'il en soit, se faire traiter de dictatrice n'a rien de "galant", surtout en période de Saint-Valentin.


Conscient que sa langue a fourché, Jean-François Douard déclare qu'il va écrire à Ségolène Royal pour s'expliquer. Il remarque que cette phrase lui a valu une belle photo dans Sud-Ouest. « C'est la première fois. Je ne suis pas sûr d'en avoir une aussi grande pour mon enterrement »...

Bref, nous traversons une zone des flèches empoisonnées. Pour l'instant, personne n'a encore trouvé le produit qui paralysera l'adversaire !
Certains électeurs aimeraient bien entendre parler de projets, d'initiatives et de programmes. Sans doute ont-ils tort ! Médiatisées dans le moindre détail, les Régionales de Charente-Maritime sont entrées dans l'ère de « la politique réalité » avec leurs scènes d'amour et de désamour. Heureusement que Loanna n'est pas candidate. Connus sur l'échiquier national, Ségolène Royal et Dominique Bussereau focalisent la presse qui les suit attentivement. Ils doivent provoquer l'événement et quand il ne vient pas d'eux, leur entourage s'en charge !

Photo 1 : Quand Jean-Pierre Raffarin était président de la Région Poitou Charentes

Photo 2 : Ségolène Royal à Poitiers à l'occasion d'une cérémonie des vœux

Photo 3 : Ségolène Royal à Montendre en Charente-Maritime avec Michel Lachaize (Archiac), Jean François Fountaine, Gilles Clavel (Jonzac).

Photos d'archives Nicole Bertin

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