vendredi 17 avril 2009

Jean-Louis Debré et les oubliés de la République : Madeleine Brès, première femme medecin


Fils de Michel Debré, ancien Premier Ministre, Jean-Louis Debré, président du Conseil Constitutionnel, porte un regard émouvant sur ceux que l’histoire a laissés au bord du chemin.
Dans son dernier livre, il rend hommage à vingt et un d’entre eux.
Cet ouvrage, choisi par le Lion’s club de Saint-Jean d’Angély, a été élu prix littéraire Agrippa d’Aubigné 2009.


Vendredi après-midi. De dorures parés, les salons de l’hôtel de ville de Saint Jean d’Angély connaissent une belle animation. Sur son 31, un nombreux public attend avec impatience la célébrité du jour, Jean-Louis Debré, bien connu de la scène politique. En effet, ce magistrat a fait une carrière bien remplie puisqu’il a été député de l’Eure, Ministre de l’Intérieur et président de l’Assemblée Nationale, siégeant en son perchoir (un poste difficile car l’hémicycle peut être turbulent, contrairement au Sénat).

Aujourd’hui, ce serviteur de l’Etat, nommé président du Conseil Constitutionnel, a un jardin secret, l’écriture. Il aime les romans policiers et ses brochets faisant courir les carpes rencontrent un joli succès. Son dernier livre « Les oubliés de la République », paru chez Fayard, tire de l’oubli des hommes et des femmes dont l’engagement a été remarquable. Ironie du sort, ils sont restés dans l’ombre, « victimes de l’ingratitude et de l’impitoyable sélection du temps qui passe. Ils ont défendu avec ferveur les valeurs auxquelles ils croyaient avec courage, ils ont œuvré pour transformer la société et faire évoluer les mentalités » explique Jean-Louis Debré.
Le Lion’s Club de Saint-Jean a décerné le prix littéraire Agrippa d’Aubigné 2009 à ce travail qui a nécessité de longues recherches.

Mouvement et audace


Dans son discours, aux côtés de Jacques Delaleau, président des Lion’s, Paul Henri Denieul, maire, Frédéric Brassac, sous-préfet, Françoise Ménard, vice-présidente du Conseil Régional et moult personnalités, Jean Louis Debré a expliqué sa démarche et présenté quelques-uns de ses personnages.
L’un d’eux est important pour les femmes. Il s’agit de Léopold Goirand, auteur de la loi tendant à assurer à la femme mariée la libre disposition de son salaire. Tous les hommes n’étaient pas des “maquereaux“, mais il fut un temps où les femmes ne pouvaient pas disposer de leur argent. Léopold Goirand, député puis sénateur des Deux Sèvres, se battit tant à l’Assemblée qu’au Sénat pour que cette disposition soit enfin votée, « après quatorze ans de combat ».

Fernand Gautret, quant à lui, fit une proposition de loi accordant aux femmes le droit de vote (elles ne l’obtinrent qu’après la Seconde Guerre Mondiale).
Dans cette sélection, une femme compte beaucoup pour Jean-Louis Debré. Elle s’appelle Madeleine Brès. Son père qui était charron l’emmenait souvent à l’hospice de Nîmes où, petite fille, elle observait la façon dont les sœurs soignaient leurs patients. Bien sûr, elle voulait être médecin ! En plein XIXe siècle, sa famille se contenta de lui trouver un mari, un chauffeur de tramway. Mais Dame Fortune n’est pas ingrate. Titulaire du baccalauréat, elle réalisa enfin son rêve, suivre des études de médecine, après avoir reçu les agréments nécessaires.
Dans les années 1870, elle devint l’élève du célèbre professeur Broca, les hommes étant partis à la guerre. Le praticien apprécia les qualités de Madeleine qui fut la première femme médecin des Hôpitaux de Paris, après avoir soutenu une thèse. « Ma grand-mère n’aurait jamais été interne des Hôpitaux de France si Madeleine Brès n’avait pas ouvert le chemin » souligna l’auteur avec un brin d’émotion. Il porte de l’admiration à ceux qui se battent pour une véritable cause, « qu’ils soient de droite ou de gauche ».

Et puis, à une époque où Barack Obama fait la une de l’actualité internationale, comment ne pas citer Blaise Diagne qui fut élu député du Sénégal, secrétaire d’Etat aux colonies et surtout premier membre noir africain au Conseil de l’ordre du Grand Orient de France...

« Ces hommes et ces femmes avaient conscience qu’il n’y avait d’avenir pour la République que dans le mouvement et l’audace » conclut Jean-Louis Debré avant de signer son ouvrage. Petit détail, il utilise toujours deux feutres, l’un rouge et l’autre bleu, pour ses dédicaces et ne néglige pas les petits dessins personnalisés. Ambiance...

Photo 1 : La vie politique, le long combat de Jean Louis Debré !

Photos 2 et 3 : Dédicaces et rencontres

Photo 4 : Pendant les discours

Photo 5 : Avec les vieilles connaissances dont l'ex député de Saintes, Xavier de Roux

Photo 6 : Dans les salons de l'hôtel de ville de Saint Jean d'Angély

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Cet homme m'inspire confiance et , par les temps qui courent, c'est une rareté dans le monde politique.
J'espère trouver ce livre à la bibliothèque. C'est important de rappeler à notre souvenir ceux et celles qui sont restés dans l'ombre.
Merci, Monsieur Debré.

J.L.