Quand vous découvrirez cette encyclopédie, vous comprendrez qu’elle n’est pas “burote“ comme disent les patoisants ! L’ouvrage est épais et pour cause, il comprend de nombreux chapitres ainsi que la présentation des cantons de Haute Saintonge. Une trentaine d’auteurs ont développé les différents sujets confiés par l’initiateur du projet, l’éditeur François Julien Labruyère, aux côtés de Claude Belot, président de la CDCHS.
Ce livre trouve pleinement son utilité pour deux raisons : d’une part, de nombreuses informations y sont regroupées (les parties historiques sont enrichies de données intéressantes et le volet contemporain est traité), d’autre part, il était bon de “sceller“ l’identité de la région. En effet, le terme Haute-Saintonge date des années 1980 avec la création du Contrat de Pays : le moment était donc venu de porter officiellement cette dénomination sur les fonts baptismaux.
La présentation, organisée vendredi à la médiathèque, avait réuni un nombreux public, heureux de découvrir le « nouveau né » (qui a dépassé la majorité, ceci dit en passant) ! François Julien Labruyère déclara qu’à ses yeux, ce territoire, avec celui de Confolens, avait des racines fortes. Il connaît bien Jonzac ou il a vécu durant sa jeunesse. « Pour faire ce type de livre, il faut qu’il y ait des connaissances réunies dans tous les domaines. Ici, nous avons une pépinière d’érudits et d’historiens qui s’est constituée autour d’un grand bonhomme, Jean Glénisson ».
Dans le domaine politique, Claude Belot a incontestablement donné un visage entreprenant à ce “pays“ et tant mieux si Jonzac, dont la médiathèque ouvrira le 15 décembre, devient une métropole intellectuelle : « La Haute Saintonge est une terre de tranquillité, de bons sens, de savoir où les hommes et les femmes sont capables à la fois de sagesse, mais aussi d’un art de vivre, d’une capacité de réflexion faite de recul et d’anticipation qui leur ont permis de traverser l’histoire et ses vicissitudes. Dans un contexte de mondialisation, cet ouvrage arrive au bon moment, celui où nous prenons conscience de nos caractères originaux, où l’on assiste à un grand mouvement de rénovation de notre superbe patrimoine public et privé » rappela-t-il. La Haute Saintonge, un cadeau pour les fêtes : voilà une excellente idée (vous pouvez aussi vous abonner au journal du même nom, ce n’est pas interdit) !
Les auteurs :
Paul Fouquet, Gilles Guéral, Isabelle Chaumeton (patrimoine naturel), Jacques Gaillard, Bernard Sarago-Szekeres, Jean Airvaux, Karine Robin (temps antiques), François Julien Labruyère, Jean Glénisson, Pierre Senillou (Moyen Âge), Marc Seguin (Moyen Âge, Temps modernes, Révolution), James Pitaud (du Consulat à la CDC), François Baffou, Catherine Ménier (économie, ruralité), Françoise Doutreuwe, Christian Gensbeitel, Jean-Marc Paillé, Judith Rapet, Luc Laffargue (architectures et villages), Erick Nowak, Roger Pelaud (parler saintongeais), Jean-Louis Neveu, Francette Joanne, Odette Faye, André Claireau (gens et traditions), Jeanine Belot (littérature), Jean Bouché, Pierre Nivet, Jean-Claude Humbert, Christophe Métreau, Pierre Senillou, Jacques Rapp (cantons). Illustration de couverture : Christiane Massonnet. Préface de Claude Belot.
Photo 1 : Les auteurs réunis pour la photo de groupe. Présentation de l’ouvrage le 15 décembre à la Maison de la Presse de Jonzac à 14 h 30.
Photo 2 : François Julien Labruyère, directeur des éditions du Croît Vif, évoqua des souvenirs d’enfance à Jonzac et sa région : l’école, la piscine de Réaux d’où il sautait du « plongeon moyen », ses randonnées en vélo avec sa cousine de Montendre « plus vieille de cinq ans », une conférence dans le Sud Saintonge avec le célèbre Lanza del Vasto qu’il a vu traire une chèvre, le loup empaillé de la maison de Saint Julien, à Bois, qui lui faisait peur...
Photos 3, 4 et 5 : Un nombreux public réuni dans la salle de conférence.
Photo 6 : Cette présentation a permis de découvrir la Médiathèque qui ouvrira le 15 décembre prochain. Originaux, les fameux graffiti de l’église de Moings apparaissent sur la porte d’entrée...
Parce que nous le valons bien !
François Julien Labruyère, responsable des éditions du Croît Vif, nous parle de cette encyclopédie de la Haute-Saintonge :
Quand l’idée de ce livre est-elle née ?
C’est le fruit d’un cheminement. La région de Haute Saintonge est intéressante car elle a deux particularités : d’une part, administrativement, elle possède la plus grande communauté de communes de France par son nombre de communes et d’autre part, on y trouve ce que j’appelle « l’école historique de Jonzac » réunie autour de Jean Glénisson. C’est grâce à cette pépinière d’érudits que ce livre a pu voir le jour.
Personnellement, il me tenait à cœur car j’ai passé une partie de ma jeunesse à Jonzac et j’ai gardé un lien affectif avec cette ville. Claude Belot, président du Conseil général, a soutenu ce projet et je l’en remercie.
Le terme “Haute Saintonge“ n’est apparu qu’au XIXe siècle...
Effectivement, la notion géographique de Haute Saintonge n’existe pas avant la fin du XIXème siècle et elle ne concerne que les trois Monts, Montendre, Montlieu et Montguyon. Cette dénomination, qui apparaît dans un livre de l’abbé Mongis, n’a rien d’officiel. Disons qu’il a pris des libertés ! La Basse Saintonge, pour sa part, concerne les territoires situés au nord de la Charente dont Saint-Jean d’Angély. Quant à Saintes, elle reste au cœur de la Saintonge. Cette idée d’appeler le sud de la Charente-Maritime “Haute Saintonge“, que vous avez d’ailleurs relayée par le titre de votre journal, s’est faite dans les années 70 autour du Contrat de pays qui a précédé la constitution de la CDCHS.
Parlez-nous de ce livre...
Ce livre, de 824 pages, a été écrit par une trentaine d’auteurs. Il a été publié par la maison d’édition que je dirige, le Croît Vif. La coordination n’a pas été une tâche facile, mais le résultat est là : il s’agit d’une sorte d’encyclopédie sur la Haute Saintonge. À l’avenir, cet ouvrage sera un outil de travail pour tous ceux qui recherchent des informations sur le secteur. Moi-même, j’y ai appris beaucoup de choses !
Sera-t-il le premier d’une véritable collection sur les territoires ?
Pour être franc, je l’ignore pour l’instant. Comme je vous le disais, ce livre repose sur une équipe d’historiens et d’érudits. Ce foisonnement intellectuel est à souligner. Jean Glénisson a fait beaucoup pour l’histoire régionale. Il s’est entouré de chercheurs qui apportent leur pierre à l’édifice - je pense entre autres à Marc Seguin et à Francette Joanne - qui poursuivent des travaux intéressants. Cette « école de Jonzac » a quelque chose de particulier qu’on ne retrouve pas ailleurs...
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