lundi 12 mai 2025

Jonzac : Concert d'orgue avec Vincent Dubois, organiste à Notre-Dame de Paris

Décidément, Jonzac joue dans la cour des grands ! Après avoir confié le mapping du châtelet à l'architecte et artiste numérique Jérémie Bellot qui a œuvré notamment pour la réouverture de Notre-Dame et la valorisation de l'Arc de Triomphe à Paris, la Ville avait le plaisir d'accueillir Vincent Dubois, organiste à cette même cathédrale Notre-Dame de Paris, pour un concert exceptionnel...

Vincent Dubois (© NB)
Quand l’orgue s’éveille, la musique envahit l'église Saint-Gervais. Les pierres séculaires accompagnent ses notes harmonieuses qui montent en puissance et emplissent l’espace de solennité. En ce samedi 26 avril, le musicien qui joue de cet instrument magistral n'est autre que Vincent Dubois, organiste titulaire des grandes orgues de Notre-Dame de Paris. Invité de Prélude au Printemps, il a choisi d'interpréter les Grandes Toccatas et des morceaux choisies. Au programme,  Jean-Sébastien Bach : Fantaisie et fugue en sol mineur ; Choral Schmucke Dich o liebe Seele ; Antonio Vivaldi - Jean-Sébastien Bach : Concerto en ré mineur (transcription pour orgue solo par Jean-Sébastien Bach d'un concerto composé initialement par Antonio Vivaldi) ; Félix Mendelssohn : Sonate 3 en la majeur op.65 ; Franz Liszt : Prélude et fugue sur le nom de B.A.C.H. Savez-vous que les lettres B-A-C-H, dans le titre de l'œuvre de Franz Liszt, se référent à un acronyme musical qui représente les notes B, A, C, et H ? En notation musicale allemande, le B correspond à la note Bémol, l'A correspond à la note La, le C correspond à la note Do, et le H correspond à la note Si. Cet acronyme rend hommage à Johann Sebastian Bach, le compositeur dont Liszt appréciait le travail ! L'œuvre reflète cette admiration à travers une exploration thématique et contrapuntique des notes qui composent son nom.

Grâce à un écran placé dans le chœur, Vincent Dubois semble tout près. Le public est sous le charme et admire son agilité à maîtriser l'imposant mécanisme. En effet, « l'orgue est un instrument à vent multiforme dont la caractéristique est de produire les sons à l'aide d'ensembles de tuyaux sonores accordés suivant une gamme définie et alimentés par une soufflerie, chaque tuyau émettant un son de hauteur et de timbre uniques ». Quand on lit cette description, on réalise combien l'organiste possède autant la technique que le talent. Saluons sa poésie, sa force et sa délicatesse d'exécution. 

A la fin du concert, les spectateurs sont invités à demander les airs qu'ils aimeraient entendre, dont Rhapsody in Blue. Un vrai bonheur !


Un beau parcours

Vincent Dubois intègre le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris et y obtient cinq 1er prix : orgue (classe d’Olivier Latry), harmonie, contrepoint, fugue, et écriture du XXe siècle.

Par la suite, il remporte en 2002 le 1er Grand Prix (Gold Medal Recital) du concours canadien « Royal Bank Calgary International Organ Competition », dont il est le premier lauréat français, ainsi que le 1er prix du concours international d'orgue Xavier Darasse de Toulouse.

Depuis il se produit à travers le monde et a collaboré avec des chefs tels que Myung-Whun Chung, Evgueni Svetlanov, Edo de Waart, François-Xavier Roth, Stéphane Denève. Invité à de nombreux festivals internationaux, il a enregistré des émissions pour Radio-France, ORF (Radio autrichienne), CBC/Radio-Canada. En 1996, il est nommé titulaire du grand orgue Cavaillé-Coll de la cathédrale de Saint-Brieuc, puis du grand orgue de la cathédrale de Soissons de 2001 à 2014. Titulaire du certificat d’aptitude de directeur des conservatoires à rayonnement régional, Vincent Dubois devient directeur du conservatoire à rayonnement régional de Reims en 2008, puis fin 2011 jusqu’en 2022, directeur du Conservatoire et de l'Académie supérieure de musique de Strasbourg. En 2023, il est nommé professeur d’orgue de la Musikhochschule de Saarbrücken. 

A la suite d'un concours de recrutement, il est nommé organiste titulaire des grandes orgues de Notre-Dame de Paris, conjointement avec Olivier Latry et Philippe Lefebvre.

L'histoire de l'orgue de Jonzac : 

L'orgue a été construit en 1889 par Gaston Maille (14 jeux, 2 claviers). L'inauguration s'est déroulée le 15 décembre par P. Pastor, élève de Guilmant. En 1937, Robert Boisseau restaure l’orgue avec changement de jeux. Nouvelle restauration par J.G. Koenig entre 1976 et 1978. Inauguration le 8 juillet 1978 par Marie-France Rouchette. Changement du moteur en septembre 1986 par Bernard Chevrier.

Descriptif : Buffet en sapin de style néo-classique comprenant trois tourelles plates encadrant deux doubles plates-faces. La façade présente 41 tuyaux en étain. Les frontons des tourelles latérales sont pyramidaux, celui de la tourelles centrale est plein cintre. Console séparée.

C’est l’un des deux seuls orgues à tuyaux de la Haute-Saintonge, avec celui de Saint-Aigulin. Il s'agit d'un orgue "romantique" aux couleurs musicales. L'organiste peut jouer à la fois en accompagnement de chœurs ou pour un concert.

Association pour le développement de l'orgue en aquitaine

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