vendredi 10 février 2017

Talmont menacerait de s'écrouler ? L'ancien maire, Bernard Mounier, réagit vivement aux propos de Stéphane Loth

Stupéfait par les propos tenus par Stéphane Loth, l'actuel maire, sur les menaces d'effondrement qui pèseraient sur Talmont, Bernard Mounier, qui fut premier magistrat de cette commune de 1995 à 2001, réagit dans la lettre ouverte qui suit. « Non, la bastide de Talmont n'est pas au bord du gouffre » dit-il et il explique pourquoi en préconisant à la municipalité, comme ce fut le cas dans le passé, la création d'un syndicat mixte qui pourrait porter de nouveaux projets avec les collectivités.


« A la suite du papier paru dans Sud-Ouest le 8 février dernier sous le titre en Une « La bastide de Talmont est au bord du gouffre », je tiens à apporter, en tant que maire de Talmont entre 1995 et 2001, les précisions suivantes :

Bernard Mounier
• A propos de la muraille « colmatée à grands frais de truelle au lendemain de la tempête de 99… repartie à l’eau en une nuit celle de Xynthia » : erreur. Les travaux de restauration des remparts et de confortement de la falaise ont eu lieu deux ans auparavant, en 1997 et 1998, à la suite des études engagées par la municipalité précédente. Placés sous la responsabilité de Jacques Boissière, architecte des Bâtiments de France, ils ont été réalisés par l’entreprise Dagand (financement Conseil Général, Etat, DRAC.) Les travaux, juste achevés avant la tempête de 99 ont, à coup sûr, permis aux vestiges des remparts et notamment à ceux de la Tour Blanche de sortir indemnes de la tourmente. Que le mode de renforcement de la falaise proprement dite n’ait pas résisté à Xynthia dix ans après est une autre affaire.

• Quant aux travaux engagés en urgence au lendemain de la tempête de 99, ils ont consisté à construire, au pied de l’église, dans la crique dite « Fosse Porte », une muraille concave de 20 mètres de longueur, en béton armé recouvert de pierres de remploi. En effet, en cet endroit, le seul de la presqu’île à n’être protégé ni par le rempart, ni par la falaise, la mer avait creusé une sorte de grotte au fond de la crique, menaçant l’abside même de l’église. Aujourd’hui, cette muraille moderne dont l’aspect se confond avec celui des vieux remparts, constitue un témoignage remarquable d’une restauration forte, solide, esthétiquement réussie, souvent citée en exemple par les spécialistes des Monuments Historiques.

• Le classement. « Considérant que seuls sont ici classés l’église romane et le cimetière marin, l’état fait fi de la falaise et des remparts » : erreur. Le bourg de Talmont a été classé parmi les sites le 11 juillet 1975 par un décret signé Jacques Chirac.

 • Les financements. Il est difficile de demander à une administration communale comme celle de Talmont avec ses 100 et quelques habitants de monter des dossiers de financement complexes faisant appel à des aides territoriales, nationales et européennes. C’est pourquoi en 1996, j’avais proposé à Claude Belot, président du Conseil Général, de créer, comme à Brouage et au Fâ, un « Syndicat mixte » Talmont-Département, lequel prendrait à sa charge la constitution et le suivi des  dossiers d’investissement. En quelques années, la muraille de protection de la crique sous l’église a été construite en un temps record ; les rues, les places ont reçu des revêtements nouveaux ; l’ancien presbytère et l’ancienne école ont été restaurés, le grand parking herbagé de 700 places aménagé…
Il est regrettable que l’actuelle équipe municipale ait dénoncé le Syndicat Mixte en 2014 ».

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