Ce récit découverte a reçu le prix Rene Caillé des écrits de voyage décerné par la ville de Mauzé sur le Mignon.
Elle est pas belle, la vie ? (photo Wim Vanderstock) |
• Qu'est-ce qu'un Normand peut aller chercher au Japon ?
Un Normand au Japon ? En fait, l'ami avec lequel je suis parti voulait quitter la France pour y revenir à vélo (plus "sécurisant" selon lui). On a donc cherché une destination et le Japon s'est rapidement imposé car il était fan de ce pays qu'il voulait découvrir. Quant à moi, j'étais attiré par l'Asie.
• Je suppose que cette formidable aventure en vélo nécessite une préparation ?
Très peu de préparation physique, pour ne pas dire aucune (elle se fait sur la route !), mais plutôt une logistique et des heures de recherches sur le matériel à emporter.
• Comment votre entourage a-t-il réagi à votre départ ? Vous avez été absent pendant deux ans et demi !
Dès le début du livre, le ton est donné. Le texte commence par un « hors de question ! » de mes parents. Ils étaient loin d'être ravis à l'annonce de ce voyage. Même si j'ai l'habitude de voyager, le vélo, ce moyen de transport vu comme dangereux, les a plongés dans un état de stress permanent, malgré la prudence dont je fais preuve. Je les comprends. Ma mère s’inquiète facilement à mon sujet et mon père connaît les dangers qui guettent les cyclistes puisqu'il pratique régulièrement ce sport. Il s’est dit qu’en Asie, ce serait encore pire qu’en France. Bref, tout a été compliqué. Heureusement, je les avais souvent au téléphone ou sur internet. Je pouvais alors les rassurer.
• Quels sont les endroits les plus étonnants ou attachants que vous avez traversés ?
Question très compliquée. Disons que je garde un souvenir touchant de chaque région, il est donc difficile d'en sortir une du lot. Cependant, il y a un endroit qui m'a marqué de par son atmosphère et la biodiversité. Les habitants y vivent sur des maisons flottantes ou sur pilotis. Le parc national du Danau Sentarum, sur Bornéo, partie indonésienne Kalimantan, est classé depuis peu. J'y suis d'ailleurs retourné lors de mon dernier voyage pour vivre au gré de mes envies en me déplaçant sur une pirogue. Malheureusement, même à la sortie de la saison des pluies, le "lac" - Wetland en anglais - était à sec. Il va falloir remettre ça à un prochain voyage ! Cependant, ce n'était pas à vélo. Sur Jitensha, j'ai adoré sillonner les routes himalayennes qui sont à couper le souffle, et pas à cause de l'altitude. Encore une fois, tout est une question d'atmosphère. Dans ces deux lieux, la sensation d'avoir quitté notre belle planète Terre est indéniable.
• Dans ce voyage, il y a d'abord et surtout la rencontre avec les populations. Parlez-nous des moments forts que vous avez connus ?
Là encore, les rencontres sont quotidiennes. La toute première de ce voyage est marquante. Une famille japonaise nous voit débarquer de nuit, nous invite à entrer et à dîner . La femme est même sortie pour acheter de la nourriture afin de nous accueillir dans les règles de convivialité. L’homme a invité un ami parlant bien anglais et nous avons eu l'occasion de nous délasser dans un bain japonais (o furo) après nous être lavés. Enfin, quand la bouteille de saké avait bien diminué, nous avons dormi sur de confortables futons. A cet instant précis, on se dit que si le reste du voyage est aussi agréable, ça risque d'être "fort" en émotions. Et ce fut le cas ! Ne connaissant rien à cette nouvelle culture, foulant pour la première fois le sol japonais, je peux dire que cette rencontre m'a marqué !
• Le nomadisme semble vous séduire. Etes-vous prêt à repartir ?
C’est déjà fait. Je suis reparti entre juin 2013 et juin 2014 (7 mois en Nouvelle Zélande et le reste entre Bornéo, Sumatra, Tokyo, la Thaïlande et la Birmanie). Il est dur pour moi de rester en place désormais…
Nicolas Ternisien au salon du livre de Thénac |
Peu importe le budget, peu importe le matériel, l'important, c'est la motivation. Donc si cette personne a son objectif en tête, à part quelques conseils de voyageurs "classiques" sur les endroits traversés, je ne vois pas quoi lui dire, peut-être qu'un sourire ouvre bien plus de visages et de portes qu'on pourrait le croire. Alors, keep smiling while you're cycling !
Bon voyage ! |
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