Les algues vertes s'invitent sur la plage de la Flotte en Ré |
La Flotte n’est pas la seule commune concernée dans l’Ile de Ré par cet intrus. A Saint-Martin de Ré, Gilbert Andrieu dresse le même constat : « sur la plage de Vert Clos, j’ai remarqué d’année en année l’accumulation de ces algues qui pourrissent calmement à l’abri des remparts. J’ai aussi senti l’épouvantable odeur, je dirais même puanteur, que dégage ce coin qui pollue tout le quartier du Bastion par brise Ouest/Nord-Ouest. Rien ne semble entrepris pour remédier à ce dégagement super toxique d’hydrogène sulfuré et autres dérivés sulfurés ou soufrés. Certains jours, l’odeur couvre tout Saint-Martin ». A Ars en Ré, la situation n’est guère plus réjouissante sur la plage de La Marielle et Foirouse.
Inquiétudes
En défenseur de l’environnement (bien que n’appartenant pas aux Verts), Léon Gendre a lancé un signal d’alarme lundi dernier au Conseil général de Charente-Maritime. Les mauvaises nouvelles ont commencé avec la mortalité subite des moules « dont on ignore toujours la cause exacte ». Certains pointent du doigt les produits phytosanitaires (nitrates, engrais, pesticides, etc) utilisés en agriculture, lesquels se retrouvent dans les rivières. « Face à cette catastrophe qui concerne une soixantaine d’entreprises dans la région, des études ont eu lieu. Les agriculteurs ont réfuté toute implication. Le président de la Chambre d’Agriculture s’est mis en colère, aucun rapport n’ayant établi que les modes de culture étaient à l’origine de la pollution. De nombreuses voix se sont exprimées dont Serge Dallet, ancien mytiliculteur. Il estime que la surmortalité des moules n’est pas naturelle. Pour lui, les pesticides stagnant dans les fossés d’année en année ont pu se répandre et avoir des conséquences sur la qualité des eaux du Pertuis. Les eaux de la Sèvre Niortaise et du Lay sont-elles de bonne qualité ? Comme par hasard, elles aboutissent dans les périmètres où meurent les moules. Pour les spécialistes, la Sèvre Niortaise, tout comme la Charente, seraient parmi les cours d’eau les plus pollués de France ».
D’autant qu’aux moules, s’ajoutent les huîtres juvéniles et récemment les coquilles Saint-Jacques. Outre la mauvaise qualité des eaux, l’exploitation intensive de ces coquillages pourrait-elle expliquer une situation aussi critique ?
Léon Gendre, maire de La Flotte en Ré |
Lionel Quillet, maire de Loix |
Le réchauffement climatique peut-il à lui seul expliquer la prolifération des algues vertes ? |
A ce sujet, comme en 2013, la Cour européenne de justice vient de condamner la France pour non respect de la directive sur les nitrates et les pollutions d’origine agricole…
Nicole Bertin
Extrait du Canard Enchaîné |
Profitant d’une intervention sur la protection des espaces naturels, Léon Gendre a évoqué le récent procès de la Faute-sur-Mer où le maire et l’adjointe à l’urbanisme risquent des peines importantes pour avoir délivré des permis de construire dans des zones autrefois inondables. « J’ai assisté à plusieurs audiences. Dans cette affaire, l’Etat n’est pas exempt de tout reproche. Le manque d’engagement et une certaine neutralité bienveillante ont contribué à ce drame ».
La tempête Xynthia avait également touché la Charente-Maritime : « un nouveau drame peut malheureusement survenir. Une urbanisation excessive peut conduire à de telles catastrophes quand des permis de construire sont accordés dans des zones à risques » déclare le maire de La Flotte. Sans doute pense-t-il au SCOT de l’Ile de Ré : « l’île présente les caractéristiques d’un espace fini proche des limites de son développement urbain ». Tous les maires du secteur ne partageraient pas son opinion…
Béatrice Abollivier, préfète, rappelle qu’en cas d’événement grave (possibilité de submersion), il serait procédé à des évacuations afin de mettre en sécurité les habitants.
• En ce qui concerne l’estuaire de la Gironde, la mise en œuvre du « Papi » enregistre un retard considérable malgré les efforts du Smiddest. Là encore, on peut craindre des inondations sur la CUB de Bordeaux et dans les marais. « C’est au point mort » regrette Dominique Bussereau, président du Conseil général.
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