Récemment, Philippe Robert a présenté ses œuvres à la galerie des arts de Meschers. Le lieu est insolite puisqu'il s'agit de cavités creusées et aménagées dans la falaise. Situées à proximité des grottes de Régulus et de Matata, leur vue imprenable sur l'estuaire de la Gironde.
L'endroit, fascinant et inattendu, se prêtait à merveille à cette exposition qui constituait une sorte de déambulation dans l'intimité de Philippe Robert. Envies, joies, fantasmes, souvenirs. L'illusion d'une suave émotion se révélant sur la toile et s'incarnant avec la secrète volonté d'exister enfin et toujours…
Bernard Mounier, l'historien bien connu (qui est aussi son voisin dans le charmant village de Talmont) a parfaitement saisi l'univers secret de l'artiste : « Philippe Robert est un peintre des rêves enfouis, éclairés en flashes de lumières. Adepte du réel irréel, il monte les escaliers d'un observatoire idéal pour mieux crier au monde sa passion des femmes. Esthète entêté de jambes féminines, il les observe comme Charles Denner dans le film de François Truffaut "l'homme qui aimait les femmes". Car Philippe Robert peint comme d'autres font des films, en fignolant les cadres, en jetant sur la vie les gros plans de ses regards. Il y a du Chirico dans le détail de ses décors et du Wim Wenders dans la mise en scène de ses personnages. Tout ceci en musique, du jazz de préférence : il peint les musiciens comme il le fait des femmes, en les caressant de ses pinceaux. Au moment où "l'ami américain" Edward Hopper triomphe à Paris, on ne peut s'empêcher de penser que Philippe Robert est avec lui en bonne compagnie. Celle d'une peinture dessinée avec soin, colorée en trompe l'oeil, attentive à l'effet immédiat produit sur le passant. Leur travail a pour ambition commune de devenir, dans l'instant, "élitaire pour tous". Hopper et Robert, deux artistes qui aspirent à éveiller l'intérêt avec discrétion : on ne veut surtout pas déranger, mais ça nous ferait plaisir quand même que vous nous aimiez ! Enfin, Hopper est mort, qu'il me pardonne. Robert est bien vivant, il n'y a pas de mal à les réunir dans une même pensée magique ».
• Elève de Léon Lazare, pionnier du stylisme à Paris, Philippe Robert a longtemps travaillé dans la mode et la décoration (collaboration avec Kenzo, Poppy Moreni, Yves Saint-Laurent ; partenariat avec Primrose Bordier, Descamps, Jacquard Français et Lotus party). Il a signé des collections chez Lauer, Boussac, Texunion, Nobilis Fontan et Geneviève Lethu.
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