jeudi 27 janvier 2011

Philippe Bichon :
Un globe-trotteur
sachant croquer !


Il a un nom bien français et pourtant, ce pyrénéen qui collabore à un cabinet d’architecture palois, a quelque chose, dans le visage et l’attitude, qui rappelle l’Orient. Pas étonnant qu’il ait choisi cette partie du monde pour s’y transformer en "globecroqueur"…


Philippe Bichon a deux amours, le voyage et la musique. Son bonheur est de concilier les deux. Dès qu’arrivent les vacances, il quitte la ville de Pau, où il travaille, pour des horizons lointains qui viendront murmurer à son oreille des notes fantastiques. Assuré du vieil adage « l’ennui naquit de l’uniformité », il s’envole vers d’autres cieux, mais pas n’importe lesquels. L’Orient et ses secrets le fascinent. Comme Aladin, il aimerait bien s‘y rendre sur un tapis volant…
Pour l’instant, il utilise des moyens de transport plus classiques avec un objectif : s’affranchir des idées généralement reçues en racontant, sur des carnets de voyage, ce qu’il vit au présent. Il a ainsi roulé sa bosse au Tibet, en Syrie, en Égypte, au Yémen, en Inde. Liste non exhaustive. Au salon du livre de Thénac où il dédicaçait ses ouvrages réalisés sur papier recyclé, il a longuement parlé de ses cinq semaines passées en Iran.


Un livre relate ses pérégrinations. Chaque soir, il a noté ses aventures de la journée en les ornant d’aquarelles d’une grande finesse. Avec une difficulté toutefois, celle de transcrire les couleurs persanes, lumineuses et subtiles.
Attiré par ce pays que lui avaient décrit des voyageurs, il y a privilégié le côté humain et culturel. On y découvre un patrimoine exceptionnel, la nécropole des rois perses, Karanaq, Shiraz, la tour Azadi, des éléments de l’ancienne Persépolis exposés au musée de Téhéran, Ispahan, mais aussi des scènes de la rue. Un beau dépaysement, loin de la révolution et des images violentes vues en 2009, quand le peuple a manifesté sa colère après les élections présidentielles.

L’Iran au bout de son pinceau

Lors de chaque voyage, Philippe Bichon éprouve le besoin de coucher sur le papier les événements dont il a été le témoin : « Il s’agit du récit de mon quotidien. La plupart du texte est écrit avant me coucher ou quand j’ai un moment, en attendant le bus, le train, dans un restaurant. Quand je rentre, j’ai souvent envie de m’écrouler sur mon lit, mais si je n’écris pas, le retard s’accumule. Ce n’est pas un style littéraire, on me dit que c’est justement ce qui fait l’intérêt de mes carnets, le brut de voyage ! » souligne-t-il avec la simplicité qui la caractérise.
L’idée de faire éditer ses “secrets“ lui est venue naturellement. Un calendrier illustré, offert à ses proches à Noël, ouvre la voie en 2003. Suivent des dessins et enfin la publication des souvenirs du "globecroqueur". Le premier est consacré à l’Égypte.


À Thénac, Philippe Bichon a détaillé ses expériences devant un public nombreux et attentif. Un vrai bonheur pour les Saintongeais qui admirent plus souvent le clocher de Saint Eutrope que la Mosquée bleue ! Cet auteur original se trouve d’ailleurs face à un cas de conscience : il ne dispose guère de temps entre sa profession, ses voyages, ses livres et leurs promotions. « Je rentre à Pau et je reprends mon travail demain à 14 h » disait-il dimanche soir quand le salon a fermé ses portes. En effet, le temps lui file entre les doigts. Mais il est passionné et ne veut pas s’arrêter en si bon chemin : « il y a tant de choses à voir sur cette chère planète que je n’ai pas fini de croquer » avoue-t-il ! À pleines dents et sans craquer, bien sûr…

Pour en savoir plus sur les carnets de voyages de Philippe Bichon : www.bleueditions.net

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