jeudi 18 décembre 2025

Aigrefeuille : Éric Dépré offre sa collection d'outils préhistoriques à la municipalité

Eric Depré est passionné par l'histoire de la Terre et depuis son enfance, il cherche les traces de ses occupants. Cette quête lui a permis de constituer une collection remarquable, véritable musée où se côtoient les ammonites comme les silex ! Soucieux de partager une partie de ses trésors, il a décidé de faire don des pièces préhistoriques trouvées sur Aigrefeuille à la commune. Paléolithique supérieur, mésolithique, les outils qu'utilisaient nos ancêtres dans leur vie quotidienne sont exposés à la mairie dans des vitrines, assortis d'explications. 

La collection offerte à la municipalité compte 520 pièces
Eric Depré et son père : une même passion !

Lors d'une sympathique réception vendredi dernier, Didier Otrzonsek, adjoint chargé de la culture, Gilles Gay, maire, ont chaleureusement remercié le donateur qui possède au total 12000 pièces issues de ses recherches sur le terrain. Recherches faites en famille ! « Le plus touchant, c'est que nos ancêtres se servaient de ces objets il y a des milliers d'années, bien avant que le lieu ne s'appelle Aigrefeuille ! » a souligné le premier magistrat. Ces témoignages sont de formidables outils pédagogiques à destination des scolaires et de tous ceux qui s'intéressent au passé de l'humanité. 

Cette rencontre s'est achevée par le verre de l'amitié. 

Gilles Gay, maire, a vivement remercié Eric Depré
Plusieurs membres de l'Académie de Saintonge étant présents aux côtés de leur directrice,
Marie Dominique Montel

Petite expertise : Non ce n'est pas un os de dinosaure !

• Responsable des collections nationales des semences et paléontologue autodidacte, Eric Depré est entré à l'Académie de Saintonge en 2024.

« La première plume de dinosaure de grande taille découverte en France »

Eric Depré : « C’est l’œil rivé sur les sols calcaires ou sableux de notre belle région que j’ai mis mes pas dans ceux de grands naturalistes comme Louis-Benjamin Fleuriau de Bellevue, Alcide Dessalines d’Orbigny, Charles Edouard Beltrémieux, sans oublier Augustin-Marie Boisselier, chef de comptabilité à l’arsenal de Rochefort et passionné de paléontologie, à qui l’on doit la découverte des premiers ossements de dinosaure dans notre département, à Saint-Agnant. Tous ces hommes m’ont ouvert un champ de prospection quasi illimité. Riches de ces enseignements, c’est mon âme qui, à l’âge de neuf ans, est tombée dans les entrailles de cette terre charentaise pour devenir aujourd’hui ce que je suis.

Au milieu de nulle part, dans ces contrées charentaises où je me suis tant de fois assis en tailleur, non pas pour la méditation mais pour l’interrogation, pour un instant voyager dans le temps, observer et se dire « il y a-t-il ici quelque chose que je ne vois pas ?». Le temps s’arrêtait alors au moment où l’émerveillement commence : ici une dent de requin d’à peine 3 millimètres, là une vertèbre centimétrique d’un serpent ancestral, et me voilà transporté dans un voyage temporel sans limite.

Chef-d’œuvre du temps, mes découvertes devaient finalement servir la science et mon patronyme marqué pour la postérité, avec l’ancêtre des lauriers, Eucalyptolaurus depreii, mais aussi des termites ancestraux dédiés à mes deux filles Chloé et Salomé, ou bien la première plume de dinosaure de grande taille découverte en France ou bien encore une nouvelle famille de libellules, et bien d’autres par la suite.

Aidé par de nombreux passionnés, professionnels, amis dont Didier Néraudeau, Pierre Miramant, Thierry Bouyer, Léon Damour et bien d’autres ainsi que ma précieuse famille, mon épouse Sylvie, nos deux filles, mes parents. Sans oublier la rencontre avec Pascal et Roselyne Coutant qui marquera une belle collaboration donnant naissance à des expositions remarquables dans ce lieu prestigieux qu’est l’aquarium de la Rochelle.

Ce sont aujourd’hui des milliers d’heures de prospections, près de 12 000 pièces réunissant plusieurs collections, ammonites, oursins, dinosaures, plantes que les scientifiques et naturalistes peuvent venir observer ».


mardi 16 décembre 2025

Saintes/Conférence : La langue gauloise de nos ancêtres

La Société d'archéologie et d'histoire de la Charente-Maritime organise sa prochaine conférence intitulée « la langue gauloise et ses applications locales », avec le professeur agrégé d'histoire Bernard Petit vendredi 19 décembre à 18 h 30.

Le conférencier évoquera l'ancienneté et l'ampleur spatiale de la diffusion de ce que les chercheurs nomment plutôt le vieux-celtique continental, puis présentera les caractères d'une langue à déclinaisons, probablement cinq. Enfin, il évoquera les aspects plus locaux perceptibles à partir surtout de l'épigraphie de l'époque gallo-romaine, de l'instrumentum et quelques autres supports divers.

Il montrera des aspects nouveaux de la recherche à partir des pratiques linguistiques de tradition celtique analysables depuis la conquête romaine jusqu'au Ill siècle. Par exemple, les noms de personnes du pays charentais, voire de la Gironde, présentent longtemps et de manière surprenante peu de comparaisons avec ceux des peuples voisins, mais au contraire offrent de réels rapprochements avec ceux du nord-est de la Gaule romaine. Au-delà du Ille siècle, la langue celtique n'est plus dominante face au latin dans les usages courants ; dorénavant, l'ancienne langue se mélange avec le latin pour disparaître progressivement des écrits locaux.

Pour réfléchir ensemble à ces questions, nous vous donnons rendez-vous le vendredi 19 décembre à 18h30, à l'auditorium de la salle Saintonge, rue Chapsal à Saintes. Entrée et participation libre.


lundi 15 décembre 2025

Le Département vu du ciel : une image aérienne ultraprécise pour mieux aménager et protéger la Charente-Maritime

Le Département de la Charente-Maritime et 24 partenaires (12 EPCI, l’Etat et 11 gestionnaires de réseaux) se sont engagés dans une démarche innovante pour améliorer la connaissance du territoire et la gestion des réseaux publics ; en faisant l’acquisition d’une image aérienne de haute résolution et 4 fois plus précise qu’auparavant, compatible avec le Plan de Corps de Rue Simplifié (PCRS) millésimée 2025.


Acquises et traitées par l’entreprise Aerodata, ces données seront ensuite stockées sur le site Géoplateforme de l’IGN (Institut National de l’Information Géographique et Forestière) et accessibles pour le grand public en juin 2026. Pourquoi acquérir cette image aérienne ?

Cette photographie du territoire, prise à très haute altitude avec une précision de 5 cm, et conforme aux exigences réglementaires permet de :

• Cartographier avec exactitude les routes, les bâtiments, les réseaux et les espaces naturels et agricoles ;

• Sécuriser les travaux publics à partir du PCRS permettant une facilitation de l’identification des réseaux enterrés (eau, électricité, télécoms) ;

• Améliorer la gestion des infrastructures (voirie, assainissement, eau potable) ;

• Appuyer les politiques publiques en matière d’aménagement, d'urbanisme, d’environnement, de mobilité et de prévention des risques. Une mutualisation de moyens humains, techniques et financiers

Ce projet s’inscrit dans une logique de coopération territoriale réunissant plusieurs acteurs publics (le Département de la Charente-Maritime, 12 collectivités territoriales, l’Etat et 11 gestionnaires de réseaux), de mutualisation financière et de valorisation des données publiques.

19 sessions de vols entre avril et septembre 2025 ont permis de collecter 80 105 photos très précises de l’ensemble de la Charente- Maritime.

Le montant total de l'investissement est de 671 535 € TTC : dont 200 000€ du Département, 165 000 € de l’Etat (Fonds vert), 120 000 € des collectivités et 186 000 € provenant des gestionnaires de réseaux.

Académie de Saintonge : François Julien Labuyère nous a quittés

Ancien directeur de l'Académie de Saintonge, François Julien-Labruyère,  banquier, historien, écrivain et éditeur est décédé à l'âge 85 ans. Ses obsèques seront célébrées vendredi 19 décembre à 15 h en l'église de Jonzac. 

François Julien Labruyère aux côtés de Claude Belot, président de la CDCHS
François Julien Labruyère dans la librairie du Croîf Vif, à Saintes
François Julien-Labruyère est né dans une famille saintongeaise, originaire de Jonzac et Barbezieux. Après des études de droit et de sciences politiques, il mène une carrière de cadre au sein de différentes entreprises, notamment l’organisme de crédit Cetelem, dont il promeut le développement international et dont il devient vice-président du directoire en 2000, avant de faire valoir ses droits à la retraite fin 2003. Cette carrière au sein du monde du crédit à la consommation le conduit à coécrire en 1994 aux éditions de la Découverte une histoire du crédit à la consommation. L'ouvrage est traduit en italien (édité par Il Mulino en 1994[8]), en anglais (édité par Macmillan Publishers en 2000) ou encore en chinois (édité par Commercial Press) en 2014.

Parallèlement à ses activités financières, il se consacre à la culture charentaise en menant notamment des recherches historiques et sociologiques. En 1984, il reçoit pour son ouvrage Paysans charentais le Prix René-Petiet de l'Académie française. La même année, il entre à l’Académie de Saintonge, dont il devient le directeur en 1996, succédant à Madeleine Chapsal. Il est remplacé à ce poste en novembre 2006 par Marie-Dominique Montel.

En 1989, il crée la maison d’édition Le Croît-vif qui cesse ses activités en 2018. François Julien-Labruyère avait cédé la gestion de la société en 2015. Cette maison publie notamment, en 2005, un Dictionnaire biographique des Charentais, œuvre de 45 rédacteurs, comprenant plus de 5 000 notices sur plus de 1400 pages, ainsi qu'un livre sur la Haute-Saintonge, l'encyclopédie de la plus grande communauté de communes de France. Forte de 824 pages, on y apprend une foule de renseignements. 

François Julien Labruyère (à droite) aux côtés du conteur Pierre Dumousseau 
qui nous a quittés en 2024

Il a été vice-président du Centre de recherche et de pratiques musicales de l'abbaye aux Dames, organisatrice du Festival de Saintes, de 2001 à 2006, puis président de 2006 à 2011.  

Nous présentons nos sincères condoléances à son épouse, ses enfants, ses petits-enfants et toute la parenté.


Port de Saint-Nazaire : Visite du chantier de construction des ouvrages de protection de Fort Boyard

Les travaux de sauvegarde de Fort Boyard se poursuivent en cette période hivernale, avec une nouvelle étape capitale : la construction des ouvrages de protection du fort contre la houle, au cœur de la forme en radoub n°1 à Saint-Nazaire. À cette occasion, Sylvie Marcilly, présidente du Département et Ghislaine Guillen, conseillère départementale en charge de la recherche de mécènes et de partenaires pour les projets départementaux dont le sauvetage de fort Boyard étaient en visite, en présence d’Alexandre Rolland, directeur général adjoint Opérations de Nantes Saint-Nazaire Port et d’Emmanuel Storksen; directeur général délégué ETPO, pour découvrir le dispositif industriel spécialement déployé pour accueillir ce chantier d’envergure.

© Départ. 17
Malmené par les affres de la mer et du temps, le Département de la Charente-Maritime s’est engagé à sauver le fort Boyard, en reconstruisant avec des matériaux modernes, ses ouvrages de protection d’antan. 

Une étape capitale : la fabrication des ouvrages de protection du fort

Après des travaux de terrassement réalisés durant l’été 2025, avec pour objectif de préparer « les lits de pose » des ouvrages de protection du fort, place maintenant à la construction de ces derniers. Depuis le mois d’octobre 2025, les équipes d’ETPO, mandataire du groupement (aux côtés d’Architecture Patrimoine et BRL Ingénierie), sont mobilisées avec le soutien des services de Nantes Saint-Nazaire Port, qui a notamment mis à disposition une grue sur rails indispensable aux opérations de levage lourd, complétée d’une seconde grue à tour installée pour les besoins du projet.

Une zone dédiée au ferraillage du béton est également aménagée afin de permettre la préparation en série des armatures complexes, des radiers et des voiles.

La construction des radiers a débuté en novembre 2025. Coffreurs et armaturiers interviennent alors de manière coordonnée pour réaliser les bases des deux ouvrages de protection : le havre et l’éperon. Entre janvier et mai 2026, les voiles en béton prendront forme grâce à un important savoir-faire en coffrage et en finition matricée, destinée à restituer fidèlement l’aspect granitique du fort. Une planche d’essais, présentée lors de la visite, permet d’illustrer l’apparence future des ouvrages et les dispositifs constructifs retenus. Au printemps 2026, les équipes finaliseront les structures en installant les équipements nécessaires aux opérations de flottaison. Cette étape est dès à présent préparée avec l’appui du bureau d’études techniques d’ETPO et de spécialistes du remorquage, tant elle constitue une phase stratégique du projet.

En juin 2026, la mise en flottaison sera effectuée dans le bassin de Penhoët, avant le remorquage des ouvrages. En premier lieu, celui du havre à l’été 2026, puis celui de l’éperon à l’été 2027, sous réserve de conditions favorables.

Réalisée à terre grâce aux moyens matériels du port et à une forte mobilisation des équipes, cette préfabrication garantit un niveau élevé de sécurité, de précision et de qualité patrimoniale pour des ouvrages conçus pour protéger durablement le fort. 

Nantes Saint-Nazaire Port met ses infrastructures et son expertise au service de ce chantier d’exception 

Nantes Saint-Nazaire Port met à la disposition du groupe ETPO une infrastructure portuaire et un environnement adaptés, tout comme il contribue à faciliter la logistique industrielle du chantier. La préfabrication des ouvrages, le havre et l'éperon, en cale sèche au sein de la forme de radoub n°1, offre un cadre protégé et sécurisé aux équipes d'ETPO, avec une stabilité et un accès permanent aux engins de levage et de coffrage, sans contrainte de marnage ou de houle. Avec une largeur de 30 mètres, la forme de radoub n°1 est particulièrement adaptée pour accueillir ce projet aux dimensions exceptionnelles. Ce cadre industrialo portuaire permet précision et rendement, ce qui est essentiel dans un process industriel tel que la fabrication d’éléments en béton armé de cette taille et d'une telle complexité. Mener un tel chantier en cale sèche sécurise également lesdélais de sa réalisation, respectant un calendrier précis, et minimise les risques. Nantes Saint-Nazaire Port possède plusieurs formes de radoub parfaitement adaptées à la réparation et la construction navale. Elles permettent d’accueillir des objets hors gabarit et des constructions hors normes. Elles sont équipées d'engins de levage et de manutention spécifiques, tels qu'une grue à tour d'une capacité de 25 tonnes, avec une portée de 75 mètres, une hauteur sous crochet de 46 mètres et capable de se déplacer sur 170 mètres de voie. Les terre-pleins attenants, récemment rénovés, facilitent les approvisionnements et la logistique du chantier.

Au-delà des infrastructures et de l'outillage nécessaires à l'accueil de projets de cette envergure, Nantes Saint-Nazaire Port apporte son savoir-faire et son expertise dans ces opérations industrielles et logistiques hors gabarit.

À propos de Nantes Saint-Nazaire Port 

Outil industriel de développement économique et aménageur, Nantes Saint-Nazaire Port travaille en partenariat avec les acteurs publics et privés du territoire à la valorisation économique et environnementale de l'estuaire de la Loire. Il constitue une interface stratégique entre terre et mer, accueillant plus de 2 500 escales de navires par an. 4e grand port maritime français et 1er port de la façade atlantique, Nantes Saint-Nazaire Port joue un rôle majeur dans les approvisionnements et les. expéditions nationales, européennes et internationales des fleurons de l’industrie française et des entreprises du grand Ouest. Il est propriétaire d'un domaine de 2 722 hectares (ha), dont 1 545 ha d'espaces à vocation industrialo-portuaire et 1 177 ha d'espaces à vocation naturelle. Son activité génère 28 700 emplois dans le grand Ouest (étude Insee 2024 sur données 2022).