jeudi 13 novembre 2025

Saint-Denis d'Oléron/Société des Archives Historiques : Marc Seguin, Jacques Gaillard et Bertrand Beauvois ont droit aux registres !

Les historiens Marc Seguin et Jacques Gaillard ont transcrit les registres de la fabrique de Saint-Denis d'Oléron de la fin du XVe siècle au début du XVIIe siècle. Ce travail a été présenté samedi dernier par la Société des Archives historiques de l'Aunis et de la Saintonge que préside Pascal Even. Accueillis par le maire de Saint-Denis, Joseph Huot, les participants étaient invités à une conférence sur le sujet et à la découverte du tome 74 qu'ont écrit Marc Seguin, Jacques Gaillard, Bertrand Beauvoit, Jacques Boucard, et Jean-Claude Bonnin. La période concernée s'étend de 1496 à 1610. « Toutefois, il n'y a pas eu de registres durant les guerres de religion. Nous avons étudié les années qui se sont déroulées durant "le beau XVIème siècle" sous les règnes de Louis XII, François 1er et Henri II » explique Marc Seguin. Un public nombreux assistait à la réunion. 

L'église de Saint-Denis d'Oléron

L'après-midi, une visite de l'église dédiée à Saint-Denis, évêque de Paris martyrisé au IIIe siècle, était organisée, guidée par M. Macé. Pour Marc Seguin, cet édifice religieux, qui possède un porche aux sculptures remarquables, était sans doute situé à proximité d'une structure défensive aujourd'hui disparue.

La société accueillie par Joseph Huot
Un nombreux public (@ Philippe Gautret)

Historique : 

L'église Saint-Denis conserve une partie de son décor roman, en dépit de plusieurs campagnes de reconstruction importantes menées au XVIIe siècle et au XIXe siècle. La nef montre ainsi des colonnes engagées et des chapiteaux à motifs végétaux. Le prieuré de Saint-Denis est mentionné dans une charte de 1047, où on apprend sa donation à l'abbaye aux Dames de Saintes par Geoffroy Martel, comte d'Anjou, alors maître de la Saintonge. La communauté subit de plein fouet les excès des guerres de religion et en 1584, l'église est saccagée et en partie détruite. Une première campagne de reconstruction (façade et toiture) est menée à partir de 1598. En 1850, l'église, devenue vétuste, doit être fermée pour des raisons de sécurité. Une campagne de restauration est mise en œuvre à partir de 1853. Si la structure est en partie respectée, l'édifice se voit doté de bas-côtés et d'une nouvelle abside, ainsi que d'un campanile néo-roman, élevé en 1877. Le soubassement de la façade, classé monument historique en 1896, s'inspire par ses techniques architecturales des réalisations gallo-romaines (motifs géométriques, marguerites rectangulaires, feuillages, colonnes rudentées).

Motifs géométriques, marguerites rectangulaires, feuillages, colonnes rudentées
Chapiteau de colonne
Un édifice religieux à découvrir

Au printemps 2022, des morceaux de pierre sont tombés de la flèche du clocher qui, dès le mois de juin, a pu être sécurisée par les compagnons tailleurs de pierre. Mais le diagnostic réalisé à cette occasion a mis en évidence la grande fragilité de la partie haute du clocher, aux pierres altérées par l'érosion et par les sels marins, ou fracturées en raison d'éléments métalliques oxydés.


La priorité est la consolidation du clocher, qui fait l'objet d'une première tranche de travaux en 2024-2025. Mais le chantier devra ensuite s'étendre à la toiture et aux maçonneries extérieures afin d'assurer la pérennité de l'église au cœur du village.


Le Napoléon :
cette maquette est un ex-voto, c'est pourquoi elle est exposée dans l'église. Elle était autrefois suspendue à la voûte de la nef. Elle date de la fin du XVIlle siècle ou du début du XIXe. Sa coque est taillée dans la masse. Frégate de 52 canons, elle est dénommée "Le Napoléon".

L'autel

• Tome 54 des Archives Historiques : Tout renseignement auprès de M. Boucard  - Mail : jacques.boucard@orange.fr

mercredi 12 novembre 2025

Jonzac/11 novembre : « J'voudrais faire un slam pour le monde, pour attraper le soleil, chanter l'amour aux enfants et faire la paix »

La cérémonie du 11 novembre, date marquant la fin de la Première Guerre mondiale, s'est déroulée mardi matin en présence des autorités civiles, militaires, des anciens combattants, de la fanfare de l'Ecole des Arts et de la population. Des enfants de l'école primaire, encadrés par leur directeur, Fabrice Puythorax, ont offert au public "un slam pour la paix", message du cœur « pour faire briller la vie et voir mourir la guerre »

Recueillement devant le monument aux morts

« J'voudrais faire un slam pour le monde, pour attraper le soleil,
chanter l'amour aux enfants et faire la paix »

Après les allocutions prononcées par Christophe Cabri, maire, Helène Lemesle, sous-préfète et Jean-Claude Laby, président de l'UNC, un dépôt de gerbes a eu lieu devant le monument aux morts tandis que la liste des « morts pour la France » rappelait combien le premier conflit mondial a été meurtrier. Les pertes humaines se sont élevées à 10,5% des forces engagées, sans compter les blessés et les mutilés. Au total, la guerre 1914-1918 a tué environ 13 millions d'hommes. 
Un second hommage a été rendu place de la République, suivi d'une aubade place du château et d'un verre de l'amitié servi dans la salle municipale. 

Christophe Cabri, maire
Les représentants des associations patriotiques

• Message de Catherine Vautrin, ministre des Armées et des Anciens combattants et d'Alice Rufo, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées et des Anciens combattants

« Le 11 novembre, la France écoute battre son cœur. Elle se recueille devant les noms de ceux qui ont donné leur vie pour que nous vivions libres. Elle se rassemble pour commémorer la victoire et célébrer la paix. C'était il y a 107 ans. Au fracas des armes, succédait le silence des plaines dévastées de Champagne, des vallées de la Meuse, des forêts. Ce silence portait le poids immense de ceux qui étaient morts, durant quatre années, dans les grandes batailles, couchés dessus le sol ou ensevelis sous la boue.

Un million quatre cent mille soldats « tombés au champ », autant de familles meurtries. Quatre millions de blessés et de mutilés. Et parmi ceux apparemment indemnes, combien de nuits hantées par des terreurs sans fin.

Chaque année, devant les monuments de nos communes, les générations se rejoignent. Unis dans cette mémoire, nous rendons visible l'idéal qui nous tient debout, le sens que nous avons donné à notre histoire, le projet collectif que nous poursuivons par-delà les tragédies. « Construire un ordre tel que la liberté, la sécurité et la dignité de chacun y soient garanties » selon les mots du général de Gaulle en 1941. Ce projet porte un nom : la République.

La République a donné à chaque soldat mort pour la France, aussi anonyme soit-il, d'être honoré à la place la plus élevée : celle qu'occupe la tombe du Soldat inconnu sous de l'Arc de Triomphe. En lui s'incarne le sacrifice de tous les morts pour la France et tous ceux qui, loin de chez eux, sont tombés en Indochine, en Algérie, dans les Balkans, en Afrique, en Afghanistan, au Levant. En lui se mêlent leurs visages venus de tous horizons. Ceux des fusiliers marins bretons et des tirailleurs sénégalais, unis dans le même héroïsme à Dixmude. Ceux tombés à Verdun et sur les plages de Provence. Ceux des francs-tireurs et partisans, et des résistants du réseau Alliance. Ceux de ces combattants venus du Pacifique, des Amériques et qui reposent désormais dans le sol de France, sous les croissants, les étoiles, ou les croix des carrés militaires. Ceux des incorporés de force alsaciens et mosellans, pris dans le drame intime de leur conscience. Ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n'y croyaient pas. Sur ce soldat de tous les âges et de toutes les origines, la flamme du souvenir ne s'est jamais éteinte.

Il y a cent ans, en 1925, était organisé aux Invalides le premier atelier de confection du Bleuet de France. Devenue le symbole de la solidarité avec le monde combattant, cette petite fleur qui poussait dans les tranchées témoigne de la force de la Nation. Force d'âme qu'ont rappelée les commémorations du 80e anniversaire des débarquements, de la Libération et de la Victoire, dans une époque, la nôtre, où nous réapprenons que la guerre est possible. Assistant depuis Londres au péril qui pesait sur la survie même de la France, la philosophe Simone Weil offrait en 1942 une définition du patriotisme que chacun peut faire sienne : « le sentiment de tendresse poignante pour une chose belle, précieuse, fragile et périssable ».

Ce patriotisme demeure une nécessité vitale. Marc Bloch, « l'homme des Lumières dans l'armée des ombres » en incarna l'exemple. Son entrée au Panthéon le 16 juin prochain, décidée par le Président de la République, rappelle que l'esprit de défaite est toujours un poison mortel. La flamme qui l'animait fut une invincible espérance, l'espérance de ceux qui ont décidé d'être forts pour protéger ce qui est juste.

Cette espérance que symbolisaient déjà dans le ciel de Reims, le 11 novembre 1918, les tours restées debout de la cathédrale martyre. Le 8 juillet 1962, sous ses voûtes reconstruites, était scellée la réconciliation franco-allemande, pour que l'Europe vive libre et en paix. Car là sera toujours l'espérance de la France, fidèle au sacrifice de ses anciens, à ses valeurs et à ses promesses, consciente de sa vocation universelle au service de la paix ».

Dépôt de gerbes place de la République

Lecture du message de Catherine Vautrin par Hélène Lemesle

La fanfare de l'Ecole des Arts
« L'UFAC agit résolument et avec persévérance pour la paix »

Aujourd’hui, nous commémorons, dans toutes les villes et dans tous les villages de France, la signature à Rethondes de l’Armistice mettant fin à la guerre de 1914-1918. Après le conflit, partout ou presque partout, ont été érigés des monuments aux morts ou des stèles commémoratives, véritables sentinelles de la mémoire qui nous rappellent les sacrifices et les souffrances endurés par nos aînés.

En outre, la Nation a décidé d’honorer un soldat symbole de tous les Morts pour la France. Ainsi, le 11 novembre 1920, le corps d’un soldat français inconnu, tombé au champ d’honneur au cours de la Première Guerre mondiale, est solennellement honoré sous l’Arc de Triomphe, puis y est inhumé en 1921.

En 1923, afin de perpétuer ce souvenir et ce sacrifice, une Flamme brille sur sa tombe. Celle-ci n’a jamais cessé d’être ravivée chaque soir, y compris sous l’occupation. Le 11 novembre 1940, des étudiants de France se sont même réunis pour honorer le soldat inconnu dans un des premiers actes de la Résistance française à l’occupant.

Malgré le traité de paix signé à Versailles, la Première Guerre mondiale qualifiée de "grande" alors que rien de ce qui est porteur de haine et de division ne peut-être grand, ne fut pas la dernière, comme tous l’avaient espéré.

C’est la raison pour laquelle, l’Union française des associations de combattants et de victimes de guerre (UFAC), œuvre à l’interdiction du recours à la guerre pour le règlement des différends internationaux et défend ardemment le droit de chaque être humain à la paix.

Pour ce faire, l’UFAC agit résolument et avec persévérance pour la paix, en particulier en direction des jeunes générations, nos successeurs en tant que "Passeurs de Mémoire", invitées à devenir des citoyens d’un monde tolérant sans haine ni guerre.

Dans ce monde incertain, il faut rester conscient de la fragilité de la paix et de la nécessité d’unir toutes les bonnes volontés pour la faire perdurer.

Aubade dans la cour du château
Hommage aux porte-drapeaux

Royan Expo/Philippe Robert nous invite à venir voir... Devinez !

Cette expo, qui se tient au Palais des congrès jusqu'au 12 novembre, est un hymne à l'évasion.

En l'intitulant « Ne vois-tu rien venir ? », Philippe Robert - bien connu à Talmont - a laissé vagabonder ses idées sur la toile, tout en laissant au visiteur sa liberté d'expression. Car rien n'est formel et chaque regard est façonné par son propre vécu. L'artiste aime la douceur de l'imagination et « les temps suspendus ». Sa peinture profonde fait appel à des questionnements intimes, lien entre « ce qui a été et ce qui tend à disparaître ». Carpe diem. 


Le public est invité à pousser une porte, à explorer un univers, à saisir un instant fragile où l'art devient récit. L'ambiance est déterminante et l'intimité entre en scène quand l'amour s'anime sous le jeu des pinceaux. Un couple qui marche dans la rue, deux êtres enlacés. Ô temps, suspends ton vol ! « Les amoureux sont seuls au monde » semble dire l'artiste qui privilégie ces instants de tendresse à un monde pétri de détresse. 

« Aujourd’hui, nous devons rester debout. Je m'y applique en tout cas ! » explique Philippe Robert qui joue sur le clavier de la vie des notes teintées d'une émouvante sensibilité. Sans aucun fatalisme, sa partition est réaliste et volontairement optimiste !

Bernard Mounier, qui vient de nous quitter, parlait superbement de son voisin, Philippe Robert : « C'est un peintre des rêves enfouis, éclairés en flashes de lumières. Adepte du réel irréel, il monte les escaliers d'un observatoire idéal pour mieux crier au monde sa passion des femmes. Esthète entêté de jambes féminines, il les observe comme Charles Denner dans le film de François Truffaut "l'homme qui aimait les femmes". Car Philippe Robert peint comme d'autres font des films, en fignolant les cadres, en jetant sur la vie les gros plans de ses regards. Il y a du Chirico dans le détail de ses décors et du Wim Wenders dans la mise en scène de ses personnages. Tout ceci en musique, du jazz de préférence : il peint les musiciens comme il le fait des femmes, en les caressant de ses pinceaux. Au moment où "l'ami américain" Edward Hopper triomphe à Paris, on ne peut s'empêcher de penser que Philippe Robert est avec lui en bonne compagnie. Celle d'une peinture dessinée avec soin, colorée en trompe l'œil, attentive à l'effet immédiat produit sur le passant. Leur travail a pour ambition commune de devenir, dans l'instant, "élitaire pour tous". Hopper et Robert, deux artistes qui aspirent à éveiller l'intérêt avec discrétion : on ne veut surtout pas déranger, mais ça nous ferait plaisir quand même que vous nous aimiez ! Enfin, Hopper est mort, qu'il me pardonne. Robert est bien vivant, il n'y a pas de mal à les réunir dans une même pensée magique ». 

Les lieux, les ambiances...


• Philippe Robert partage son atelier avec sa compagne Claire Lise Boulch, créatrice de bijoux de tête, rue de la Tour blanche à Talmont sur Gironde. 

Philippe Robert et sa compagne Claire Lise Boulch
• Le Palais Royan Événements ouvre ses portes à une nouvelle aventure artistique. Classé monument historique, ce lieu emblématique de la reconstruction des années 50 continue d'interpeller par son architecture singulière et son ancrage dans l'histoire de Royan. Aujourd'hui, il se veut aussi un espace de rencontres et de partages culturels, où les talents du territoire et d'ailleurs trouvent une scène à la hauteur de leur inspiration.

Les amoureux de Nadu Marsaudon (fresque ornant le hall du palais des congrès)

lundi 10 novembre 2025

Montendre : le 11 novembre, c'est la foire de la Saint-Martin !

Demain mardi, toute la journée, traditionnelle foire de la Saint-Martin. Environ 400 exposants proposant gastronomie, textiles, marché agricole, marché aux bestiaux, fête foraine, etc

Cette foire de Montendre existe depuis longtemps
• Attention, en raison de la foire, la circulation et le stationnement seront interdits en ville dès le 10 novembre au soir et jusqu'au mardi 11 vers 21h. Prévoir de déplacer les véhicules stationnés !

Par ailleurs, conformément aux préconisations préfectorales, dès la veille de la manifestation, des voitures anti-bélier et des blocs bétons seront positionnés aux accès de secours et sur les autres voies conduisant à la zone d'emprise de la foire.

11 novembre : Il y a 107 ans, la signature de l'armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale

En souvenir des 8 500 000 morts de la guerre 1914-1918

Mardi 11 novembre, la France célébrera l'anniversaire de l'armistice de 1918 mettant fin au premier conflit mondial. Retour sur cette période terrible de l'histoire de France...

Des poilus de la Première Guerre Mondiale
 Il y a 107 ans, le 11 novembre 1918, s’achevait une guerre incroyablement meurtrière. « Plus jamais ça » clamaient les familles endeuillées. On s'imaginait qu’après une telle épreuve, la civilisation apporterait l'apaisement à cette humanité qui n'en avait guère et que le temps vieillissant, l'homme blessé tirerait les leçons de l’histoire. Douce naïveté...

Dans le chapitre sanglant et morts inutiles, le XXe siècle a été le plus "remarquable". Et pourtant, dès la fin du XIXème siècle, les gouvernements s’étaient donné bonne conscience en instituant une Cour Internationale d’arbitrage en cas de mésentente. Partant d’une bonne intention, la démarche ne tarda pas à rencontrer des difficultés. Pour la petite histoire, les vingt-six États réunis à la Haye en 1899 furent incapables de s’accorder sur la limitation des armements, se heurtant à « des problèmes insolubles ». Néanmoins, pour le règlement pacifique des conflits, les membres votèrent la déclaration suivante : « Les puissances considèrent comme un devoir, dans les cas où un conflit aigu menacerait d'éclater entre deux d'entre elles, de leur rappeler que la Cour permanente leur est ouverte ».

En 1872, l'Angleterre, sous le gouvernement de Gladstone, avait été la première à solliciter l'avis d'un comité extérieur. Les États-Unis exigeaient d'elle une réparation pour avoir, durant la guerre de Sécession, laissé armer dans ses ports un navire sudiste, l'Alabama. Cette affaire, soumise à un tribunal d'observateurs étrangers, condamna la Grande Bretagne à payer une indemnité de 80 millions. Gladstone aurait pu en être amer. Au contraire. Il mit en avant la démarche de deux grandes puissances « venant de bon gré devant un tribunal loyalement choisi, plutôt que de sen rapporter au jugement de l'épée ».

« Mourir pour des idées, l’idée est excellente. Moi, j’ai failli mourir de ne l’avoir pas eue » (Georges Brassens)

Malheureusement, les textes en vigueur ne mirent pas fin aux ardeurs belliqueuses. La France allait connaître ce qui fut pour elle la plus grande de ses guerres : celle de 1914-1918.

Depuis des lustres, quand deux groupes s'opposaient, ils alignaient leurs armées en un site déterminé. La Première Guerre prit une tournure différente puisqu'elle fut universelle, impliquant l'Europe, les empires centraux, la Russie et enfin les États-Unis qui se jetèrent dans la bataille en 1917. Les effectifs engagés étaient énormes, de l'ordre de 20 millions d'hommes de chaque côté. Les combats prirent une envergure mondiale, touchant la France, l’Allemagne, l’Italie, la Russie, les Balkans, l’Afrique, l’Asie et même les océans. Jamais on avait vu autant de forces armées déployées.

Tous les hommes en âge de défendre leur pays furent mobilisés (ils partirent "la fleur au fusil"). Dans les laboratoires, les savants travaillaient à l’élaboration de nouveaux produits permettant d’anéantir l’ennemi (obus à gaz asphyxiant, lance-flammes, etc). L'armement se développait avec l'aviation, les chars d'assaut, les mitrailleuses. Les femmes remplaçaient leurs maris à la campagne ou dans les usines ; les enfants quêtaient de l'argent.

Que d'hommes, chairs à canons, sont tombés au champ d'honneur...
Sur le front, les hommes vivaient un véritable cauchemar. Le nom de Verdun évoque à lui seul le deuil et la souffrance. Imaginez ces soldats (qui n'étaient pas des militaires de carrière) enterrés comme des rats dans des tranchées, victimes du froid, de la faim et des maladies. On les faisait boire, on les droguait pour partir à l'attaque. ll faut l'aimer, son pays, pour confier sa vie entre les mains d’hommes politiques orgueilleux et inconséquents ! Ceux qu'on nomme "Grands" sont rarement sur les champs de bataille. Pourquoi se saliraient-ils les mains ?...

Après des incertitudes quant à l'issue des affrontements, l'arrivée des Américains changea le cours des événements. L'Allemagne avait également du fil à retordre avec les Russes.

Après une offensive générale des alliés qui libérèrent les territoires occupés, l’Allemagne capitula le 11 novembre 1918. Par le traité de Versailles (28 juin 1919), l'Alsace et la Lorraine redevinrent tricolores. Ce même traité établit la Société des Nations qui constituait « une grande espérance des hommes de cœur de toutes les patries ». Les jolis mots ! On ignorait que vingt ans plus tard, les hostilités allaient reprendre de plus belle. 

Le Une de l'Intransigeant
L'Europe ensanglantée en 1870, en 1914, en 1939 : Combien de générations sacrifiées pour que notre pays reste la France ? Depuis des décennies, écrivains et historiens s’interrogent sur les obstacles qui s'opposent à la paix. Le sujet est ardu car il est lié à la nature humaine, imprévisible et habituée à la destruction. Sur la question, le général allemand, Erich Ludendorff, qui prit une part déterminante dans les opérations en 1917 et 1918, avait son opinion : « La paix internationale est un rêve et ce n'est pas un beau rêve. La paix est une partie de I’ordre du monde créé par Dieu. Sans la guerre, le monde s'enfoncerait dans le marais du matérialisme »

D'où la "fortification" européenne, dont l'acte de naissance est le Traité de Rome de 1957. II symbolise l’union franco-allemande qui instaure une paix durable en Europe. L'esprit communautaire fait barrage aux idées nationalistes et aux égoïsmes qui surgissent et se dressent. L'établissement d'une monnaie unique était une démarche utile pour cimenter les équilibres. Des décennies de stabilité constituent un miracle : la génération née après 1945 n’a jamais connu la guerre sur le sol français. Toutefois, la guerre en Ukraine et ses possibles retombées peuvent faire craindre le pire dans les années qui viennent. Quant aux nationalismes, ils se réveillent si les états faiblissent...