La souveraineté alimentaire doit être une priorité nationale
Mercredi 24 janvier, lors de la journée de mobilisation nationale des agriculteurs, Sylvie Marcilly, Présidente du Département de la Charente-Maritime, accompagnée d’Alexandre Grenot, Gilles Gay et Gérard Pons, Vice-présidents du Département, s’est rendue sur les barrages de l’A10 à Saintes pour affirmer son soutien aux agriculteurs du territoire, mobilisés en nombre pour leur « survie » et protestant contre des réglementations nationales et européennes toujours plus contraignantes.
Bien que le Département ait perdu sa compétence générale, il porte au quotidien une politique volontariste de soutien au monde agricole. Il se mobilise aujourd’hui pour une profession en souffrance. L’agriculture fait partie du patrimoine charentais-maritime. Notre Département compte plus de 5 800 exploitations et 425 000 hectares de surfaces agricoles utiles : c’est plus de 60% de notre territoire. Nous ne pouvons pas évoquer la Charente-Maritime sans penser en même temps aux produits emblématiques de notre terroir : le beurre, le sel, les huîtres, le pineau... Autant d’atouts qui font notre identité et notre fierté.
Selon le recensement agricole, en 10 ans, la France a perdu 21% de ses exploitations agricoles. En cause, une population vieillissante et une profession à l’avenir incertain, soumise à des normes changeantes et toujours plus nombreuses et contraignantes. Autre chiffre éloquent : 17,4% des ménages agricoles français vit sous le seuil de pauvreté (INSEE), un taux deux fois plus élevé que dans le reste de la population française.
© Département 17 |
Des pressions financières administratives et culturelles
Entre la hausse des charges (prix de l’énergie, des engrais, du gazole, etc) et la diminution de leur prix de vente, en particulier pour la filière céréalière, amplifié par une concurrence étrangère déloyale, les revenus des agriculteurs sont parmi les plus bas de France. Ce à quoi s’ajoute des politiques européennes, notamment de protection de l’environnement avec le redouté « Pacte Vert », et des contraintes administratives modifiant sans cesse l’usage des produits phytosanitaires et la règlementation en matière de gestion de l’eau, la tension et les crispations se multiplient. Quitte à faire craquer tout un système.
Manger17©Maxime Huriez |
Aides à l'installation qui permettent d'accompagner une vingtaine de projets chaque année. 23 agriculteurs ont ainsi été aidés en 2023, ce qui représente 115 000 € d'aides. Dans le domaine de l'aquaculture, ce sont 250 000 € qui ont été mobilisés pour développer la filière conchylicole et sécuriser les créations d'entreprises. Le Département intervient aussi en appui des agriculteurs pour l'achat et la réparation de matériel, le développement des circuits courts de proximité, l'amélioration de leur performance agro-environnementale, la prevention sanitaire...
Valorisation des produis locaux. Le Département s'est engagé dans le développement des circults courts et de proximité, grâce à la marque « + de 17 dans nos assiettes » et le site manger17.fr, lancé en juillet 2021 avec la Chambre d'Agriculture. A ce jour, 125 producteurs agricoles et 9 artisans sont engagés dans cette démarche. Pour que les 26 000 collégiens charentais-maritimes puissent aussi en bénéficier, un partenariat a été conclu avec avec la plateforme Agrilocal, qui met en relation producteurs et services de restauration collective afin que des repas et des mets locaux soient proposés dans les établissements scolaires.
Le Département est pleinement mobilisé sur la question de l'eau, de sa qualité et de son accessibilité, avec pour priorité de veiller à la compatibilité des usages.
Le programme Ressources offre à ce titre une solution concrète. ayant déjà permis d'engager un travail d'ampleur afin de garantir la préservation de certaines rivières, comme celle de l'Arnoult par exemple, et de lutter contre la dégradation de la qualité de l'eau prélevée en nappe semi-captive, comme sur le captage de Lucérat.
A chaque fois, les agriculteurs ont répondu présents et se sont toujours montrés partants pour faciliter les échanges, car ils sont aussi les premiers à souffrir de la pollution de l'eau. C'est là un enjeu de santé publique et une question cruciale pour le maintien de leur activité dans de bonnes conditions.
L'Etat doit apporter des réponses fortes, afin de valoriser le fruit de leur travail et leur rémunération. Il doit également engager des simplifications administratives et plus de cohérence dans la réglementation qui leur est imposée, notamment en matière de produits phytosanitaires.
C'est pourquoi le Département a voulu, à travers sa motion votée dès sa session d'hiver, en décembre 2023, interpeller le Gouvernement pour souligner l'incohérence entre la vente autorisée de produits phytosanitaires et la réglementation qui impose ensulte aux producteurs d'eau potable, d'en limiter la concentration dans l'eau distribuée au robinet.
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