Depuis l’annonce d’une implantation d’éoliennes sur la commune de Coux, à proximité d’Expiremont, Chartuzac et Tugéras Saint-Maurice (projet qu’on avait cru enterré), des riverains se sont regroupés en association (Aprevica) pour dénoncer cette perspective
Un rassemblement était donc organisé à Jonzac samedi 10 décembre. Le temps frisquet n’avait pas empêché la participation d’élus de tous bords et soutiens aux côtés de Nol et Bernard Largeau, responsables d'Aprevica, déguisés en Don Quichotte et Sancho Panza, histoire de rappeler par l’humour qu’on se bat souvent contre des moulins à vent !
Plusieurs prises de paroles ont eu lieu sur la place du château dont celles de Christophe Cabri, maire de Jonzac et Yves Poujade, conseiller départemental des Trois Monts. Connaissant bien la question, Stéphane Chedouteaud, maire d’Aulnay, a rappelé qu’au sein du Conseil départemental, un observatoire de l’éolien a été créé en 2018. A ce jour, l’Aunis compte 81 éoliennes sur les 114 de Charente-Maritime. Le territoire de Haute-Saintonge est à son tour concerné. « Le Département souhaite que le déploiement de l’éolien, pris en compte dans la transition énergétique des territoires, soit maîtrisé et cohérent, sans saturation des paysages, sans encerclement des villages, tout en respectant la protection de notre patrimoine naturel et culturel. Nous voulons que la répartition soit équitable. A ce jour, nous avons fait un gros effort et maintenant, nous disons stop » précise l’élu. Les éoliennes en grand nombre ne sont pas forcément bien accueillies par la population : « elles sont visibles à 20 km, dévaluent le prix de l’immobilier, font du bruit et clignotent la nuit ». Si nécessaire, le Département sollicite auprès de la Cour Administrative d’Appel de Bordeaux (CAA) l’annulation de décisions d’autorisations préfectorales concernant les projets éoliens pour lesquels il a transmis un avis défavorable. Supervisée par le préfet, une instance a été créée entre les collectivités et les promoteurs afin de faciliter le dialogue.
Sur le territoire de Haute-Saintonge, la CDCHS - opposée à l’éolien par la voix de son président Claude Belot - développe depuis de nombreuses années la filière bois, le photovoltaïque, la géothermie et la biomasse. Elle travaille également sur le créneau hydrogène.
Yves Poujade, Stéphane Chedouteaud, Christophe Cabri, Bernard Largeau |
Nol déguisé en Don Quichotte ! |
Outre « l’aspect visuel et la rentabilité », la Fédération Environnement Durable, que préside Jean-Louis Butré, avance un certain nombre de points contre l'éolien dans une lettre qu’elle a adressée aux parlementaires : « Mardi 6 décembre à 19 h, les 9.000 éoliennes de l'hexagone ont fourni au réseau 2.013 MW d’électricité, soit 3% des besoins de la France qui a été contrainte d’importer au même instant 11.926 MW (15%). Grâce à la remise en route accélérée de plusieurs réacteurs, le nucléaire a fourni au même instant 36.612 MW, ce qui correspondait à plus de 50% de consommation évitant ainsi une pénurie et des délestages. La Fédération Environnement Durable remercie les équipes de la filière EDF ainsi que celles de la filière hydraulique et des centrales thermiques. C’est pourtant cette filière nucléaire qui, depuis plus de 20 ans, a été dénigrée systématiquement par de nombreux partis politiques, condamnée par les écologistes, attaquée sans relâche par des ONG, vilipendée par les grands médias et abandonnée par des gouvernements qui n’ont cessé de l’affaiblir. Malgré ces faits incontestables, au lieu de la relancer sans perdre du temps, le gouvernement propose une loi d’accélération des Energies Renouvelables. Ce projet jugé "prioritaire" est examiné par les parlementaires. Concernant l’éolien terrestre, si cette loi est votée, les communes les unes après les autres risquent d’être exposées aux promoteurs privés et aux multinationales ». 
Quels arguments pourraient intervenir pour annuler le projet de Coux ? « L’éolien doit faire débat et nous continuerons à persévérer dans ce sens. L’union fera notre force » estime Bernard Largeau qui ne comprend pas la position de la municipalité de Coux.
En fin de matinée, une délégation composée de Nol, Bernard Largeau, président d’Aprevica, Emmanuelle Camilleri, conseillère municipale de Léoville, Stéphane Chedouteaud, Raphaël Georgeon, maire de Vanzac, a été reçue par Estelle Leprêtre, sous-préfète de Jonzac. « Après avoir souligné la bonne tenue de notre manifestation qui s’est déroulée dans le calme et le respect, elle a écouté nos doléances et pris des notes » expliquent les responsables de l’association.
A suivre en cette période où l’on ne cesse de nous parler de délestages et d’augmentation considérable des factures d’électricité. Pour avoir chaud, faudra-t-il bientôt se réfugier aux Antilles ?… de Jonzac, bien entendu !
Rassemblement devant le château de Jonzac (en cours de restauration) |
• La commune de Boisredon se positionne par rapport aux éoliennes (séance du 2 décembre) : « Le conseil municipal demande que le périmètre de 0 à 30 kilomètres autour du CNPE du Blayais passe, dans la hiérarchisation concernant la cartographie des zones propices au développement de l'éolien terrestre, de zone à enjeu modéré, à zone non préférentielle ».
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