Les élus régionaux de Nouvelle-Aquitaine, réunis sous la présidence d'Alain Rousset jeudi 15 et vendredi 16 décembre derniers à l’Hôtel de Région de Bordeaux, ont voté en faveur de l’acquisition de 15 rames TER pour un total de 160,3 millions d’euros
TER de Nouvelle-Aquitaine en gare de Bressuire (© Françoise Roch – Région Nouvelle-Aquitaine) |
En effet, le TER Nouvelle-Aquitaine connait depuis de nombreuses années une croissance importante de son trafic. Le parc actuel ne suffit plus pour assurer un service de qualité au quotidien. Aussi, afin de répondre aux besoins des usagers et aux contraintes d'exploitation du parc dans les années à venir, il est nécessaire d’anticiper l’évolution du parc de matériel roulant. Ainsi, la Région Nouvelle-Aquitaine fait l’acquisition de 15 rames TER : 11 rames Régiolis et 4 rames Régio2N.
« Le déploiement de ces rames, qui permettront d’offrir 3 612 places assises supplémentaires, est prévu sur les lignes régionales et le RER métropolitain. Ces acquisitions représentent un montant de 160,3 millions d’euros, répartis sur 5 ans, pour lequel une participation de Bordeaux Métropole est attendue à hauteur de 50 % pour les rames qui seront déployées dans le cadre du RER Métropolitain par le biais d’une convention spécifique. La Région sera propriétaire des rames dès leur livraison qui interviendra en 2025 et 2026 » précise Renaud Lagrave, vice-président du Conseil régional en charge des mobilités.
• La mobilité des Néo-Aquitains : une priorité de l’action régionale depuis plus de 20 ans
Pour être efficace, confortable et économique sur un réseau très étendu et faiblement maillé, le service TER, dont la Région est l’autorité organisatrice, exige un parc de matériels roulants adapté aux besoins des usagers et des territoires.
Les ex-Régions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes - puis la Région Nouvelle-Aquitaine - ont consenti des efforts considérables entre 2014 et 2019 pour moderniser et développer le parc de matériel roulant, via l’acquisition de trains modernes et très capacitaires : 24 porteurs hyperdenses Régio2N de 330 places et 42 porteurs polyvalents Régiolis de 220 places, dont le financement correspond à un investissement total de 505 millions d’euros ainsi qu’un crédit-bail et le transfert des rames TET[1] de l’Etat.
Mis à part la période de pandémie de Covid-19, l’activité TER enregistre une croissance continue de sa fréquentation depuis une dizaine d’années, avec une augmentation de 11 % entre 2013 et 2019[2] et en particulier, un pic de croissance de plus de 23 % entre 2016 et 2019[3]. La sortie de la crise Covid, l’augmentation de la population et la hausse du coût des carburants ont pour effet d’accroître considérablement l’utilisation des transports collectifs et en particulier du TER, qui est un mode de transport économique, écologique et confortable.
Toutefois, malgré les évolutions de l’offre de transport mises en œuvre par la Région depuis 2019[4] pour optimiser les circulations et mieux répondre aux usagers, de nombreux trains sont en surcharge depuis la rentrée 2022, notamment sur le périurbain bordelais et sur les trains de pointe hebdomadaire (vendredi et dimanche).
Avec plus de 700 circulations et 66 000 voyages quotidiens répartis sur plus de 3400 km de lignes et 320 points d’arrêts, les 195 rames TER actuelles ne suffiront pas pour assurer une desserte de qualité et répondre à l’augmentation de trafic à un horizon de deux à trois années. Compte-tenu des délais de fabrication des trains, ce besoin doit s’anticiper par une vision prospective et un effort continu.
L'étude « Plan de Transport Matériel Roulant », conduite par le cabinet suisse SMA, a permis de déterminer les besoins en matériel roulant jusqu'en 2030, selon une évolution prévisionnelle de + 2 à + 6 % de la fréquentation, cohérente avec la fréquentation constatée et le développement de l’offre de transport. Les conclusions de cette étude évaluent un besoin à court terme (2025) de 15 rames, celles identifiées pour une utilisation dans le cadre du RER métropolitain devant faire l’objet d’un cofinancement à parité par Bordeaux Métropole.
Ainsi, afin de répondre aux besoins de capacité et de polyvalence, le choix technique préférentiel, permettant au mieux de répondre aux besoins de mobilité des Néo-Aquitains à l’horizon 2025, consiste à acquérir 11 rames bimodes de type porteur polyvalent de 208 sièges (Régiolis) et 4 rames électriques de type porteur hyperdense de 331 sièges (Régio2N, à deux niveaux).
• Des acquisitions pour un montant de 160,3 millions d’euros, répartis sur 5 ans, et une livraison qui interviendra en 2025 et 2026.
Avec des émissions de gaz à effet de serre et de particules très largement inférieures au mode routier, le transport ferroviaire est respectueux de l’environnement. Les rames Régio2N sont 100 % électriques (caténaire) et les Régiolis sont bimodes électrique - thermique, avec une adaptation possible en biocarburation et l’hybridation. Afin de disposer de ces nouveaux matériels dans les meilleurs délais et de profiter des conditions économiques avantageuses négociées par les Régions françaises au début des années 2010 lors de la co-conception de ces matériels entre les constructeurs, la SNCF et les Régions, il est proposé d’utiliser les contrats cadres SNCF en contractualisant deux conventions de financement pour ces matériels.
Le déploiement de ces rames, qui permettront d’offrir 3612 places assises supplémentaires, est prévu sur les lignes régionales et le RER métropolitain.
[1] Trains d’équilibre du territoire (TET)
[2] soit + 2,2 % par an en moyenne
[3] soit + 6 % par an en moyenne
[4] + 8%