Avec Michel Barnier, Valérie Pécresse, Eric Ciotti et Philippe Juvin, Xavier Bertrand se présentera aux suffrages des adhérents LR (les Républicains) lors du congrès qui désignera le candidat du parti pour l'élection présidentielle de 2022. Entre temps, celui qui fut ministre de la santé et du travail, réélu à la présidence de la Région des Hauts de France en 2021, fait campagne sur le terrain. S’étant déclaré candidat à la présidence de la République relativement tôt, il est revenu sur sa décision de faire cavalier seul et a repris sa carte chez Les Républicains, formation qu’il avait quittée en 2017. Rendez-vous donc le 4 décembre prochain pour la désignation de l’heureux élu…
Xavier Bertrand accueilli par les Jeunes Républicains à Boscamnant |
Xavier Bertrand : « Je n'ai pas d'adversaires au sein de ma famille politique » |
Lors du banquet républicain organisé le 6 novembre dernier dans la salle municipale de Boscamnant, en présence des personnalités départementales dont Didier Quentin, président de la fédération de Charente-Maritime, David Labiche, secrétaire départemental, Corinne Imbert, Daniel Laurent, sénateurs, Loïc Girard, Françoise de Roffignac, conseillers départementaux, Véronique Laprée, conseillère régionale, Pierre Borde, maire de la commune, de nombreux points d’actualité ont été abordés.
Xavier Bertrand répond à nos questions
• Xavier Bertrand, vous êtes aujourd’hui au cœur du Sud Saintonge, hors des grandes villes habituelles. Pourquoi ce déplacement à Boscamnant ?
Dans le cadre de la campagne du congrès, je vais à la rencontre des habitants pour présenter mon projet qui est fidèle aux valeurs de la droite. Il permettra au pays de rester debout et de réconcilier les Français aussi. Il s’articule autour de trois grands défis nationaux : l’autorité, les territoires et le travail. Ce sont les priorités qui sont les miennes. Boscamnant est sur ma route aujourd'hui !
Pourquoi ai-je fait le choix de participer au congrès des Républicains ? Tout simplement parce qu’il représente le rassemblement. Je vais expliquer mon parcours, mes différences, détailler ce que je veux faire : en l’occurrence mettre fin à l’impunité, rétablir l’autorité, organiser vraiment la riposte de l’Etat, ce qui n’a pas été fait depuis longtemps, insister sur l’importance des territoires. Dans un département comme la Charente-Maritime, il ne doit plus y avoir de zones blanches, de citoyens de seconde zone. Je serai un président qui agira pour que chacun puisse bénéficier des mêmes opportunités, à la ville comme à la campagne. Lors du dialogue qui va s’instaurer avec les Hauts-Saintongeais tout à l’heure, je serai attentif à leurs remarques, j’ai besoin de cet échange avec eux.
• Sur sa page Facebook, le député LREM Raphaël Gérard a souligné les difficultés financières rencontrées par le centre hospitalier de Boscamnant et l’Ehpad de Montguyon en poursuivant « espérons que ce déjeuner autour de Xavier Bertrand ne soit pas juste une réunion entre vieux copains mais qu’il sera le signal d’une prise en compte par les élus de la majorité départementale qu’il est temps de passer aux actes ». Que lui répondez-vous ?
Je trouve que son intervention est déplacée. Je lui rappelle qu’Emmanuel Macron est au pouvoir depuis 5 ans. Quand j’ai pris des responsabilités dans le domaine de la santé il y a de nombreuses années, j’ai toujours veillé à ce que l’on puisse anticiper et trouver des solutions pour les personnes âgées. Entre mon attitude qui consistait précisément à trouver des solutions et lui qui se réveille parce que je viens ici, je vais le laisser à ses polémiques...
• On constate un vrai manque de médecins généralistes en milieu rural. Ce constat résulte de la rigueur du numerus clausus de 1971 qui permettait alors de fixer le nombre d'étudiants admis en deuxième année de médecine. Quelles solutions souhaitez-vous apporter ?
Nous rencontrons les mêmes difficultés dans les Hauts de France. Quand j’étais ministre de la santé, entre le moment où j’ai pris mes fonctions et mon départ, nous sommes passés de 5500 médecins formés par an à 8000. J’ai remonté le numerus clausus alors que les technocrates n’y étaient pas favorables. Un plus grand nombre de professionnels de santé est nécessaire, pas uniquement des médecins. En même temps, réduire la paperasserie redonnera du temps médical aux praticiens pour soigner. Aujourd’hui, les médecins généralistes me disent que leur temps médical est de 40%, il faut atteindre 90%.
• Le numerus clausus est supprimé dès 2021, mais s’agit-il vraiment de la fin des quotas ?
Le gouvernement dit que le numerus clausus est supprimé, c’est un effet d’annonce puisque les capacités d’accueil des universités restent limitées. Certaines familles, quand elles le peuvent, préfèrent envoyer leurs enfants étudier en Espagne ou au Portugal. Nous avons besoin de plus de professionnels de santé, qu’ils soient libéraux ou salariés. Plus de maisons de santé, moins de paperasse et plus de temps pour s’occuper des patients…
• Il faut aussi donner envie aux jeunes médecins de s’installer dans les zones dites prioritaires ?
Certains médecins veulent travailler à la campagne, d’autres en ville. Quel que soit leur choix, l’important est qu’ils puissent exercer en milieu rural. En milieu rural, se pose aussi le travail du conjoint. Toutes ces questions sont à étudier.
• Tous les jours, les médias télévisés rapportent des actes violents dans les quartiers, de l’insécurité. Votre position à ce sujet ?
Les problèmes de sécurité, je les connais bien. En tant qu’élu local, je ne les découvre pas aujourd’hui ! Il faut protéger ceux qui nous protègent, les gendarmes, les policiers, les pompiers, les maires. Je suis favorable à une peine minimum obligatoire d’un an de prison si l’on s’en prend physiquement à une personne dépositaire de la force publique. La première des choses est de mettre fin aux impunités : nos policiers sont devenus des cibles, les gendarmes aussi. Si je suis élu, je lancerai la réalisation de 20.000 places de prison supplémentaires avec des procédures raccourcies. En effet, entre le moment où l’on décide la construction d'une prison et son ouverture, dix ans s’écoulent. Il faut donc des procédures d’urgence et les communes qui accepteront d’avoir un centre pénitentiaire sur leur territoire recevront une dotation globale de fonctionnement de l’Etat renforcée. Il faut aussi que les peines soient fermes. Nous devrons alors changer la constitution et un référendum serait organisé à l’automne 2022 pour que les Français puissent donner leurs avis sur le sujet.
• Si vous êtes élu, vous serez un président ferme ?
Un président doit faire respecter l’ordre. Ce que je ne veux pas, c’est que les gens finissent par se cloîtrer chez eux, raser les murs, baisser la tête parce qu’ils ont peur. Les problèmes de drogue par exemple, il y en a partout, en milieu urbain et rural. Nous devons éviter que le contexte actuel finisse par des affrontements, c’est pourquoi je suis déterminé sur le sujet.
Quel regard portez-vous sur les partis « extrêmes » ?
Pour moi, les extrêmes profitent des problèmes sans apporter de solutions. En conséquence, je les combats. Personnellement, j’ai une seule famille, celle des Républicains, qui est majoritaire à la Région des Hauts de France. Je n’ai jamais rejoint d’autre formation, je n’ai trahi personne et je ne suis pas allé voir Emmanuel Macron.
• Le 4 décembre sera un grand jour pour les candidats au congrès des Républicains dont vous faites partie. Qu’est-ce qui fera, selon vous, la différence ?
L’envie de gagner et mon parcours !
Echange avec les participants |
Lucas Meunier, jeune républicain de 4e circonscription |
Repas républicain organisé par les instances départementales. Parmi les sujets abordés, les Présidentielles bien sûr, la situation sanitaire, la politique migratoire, le désenclavement des territoires, le développement durable, l'écologie, l'emploi, la jeunesse, etc
Didier Quentin, Xavier Bertrand, Corinne Imbert |
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