mardi 15 mars 2016

Saintes : Pourquoi la droite et la gauche
perdent-elles les commandes ?

Le témoignage de Bernadette Schmitt, 
ancien maire de Saintes

Force est de constater que l'après Baron est d'une grande complexité à Saintes, comme le sera vraisemblablement l'après Belot à Jonzac. Quand des hommes forts et médiatiques sont aux commandes, il est compliqué de leur succéder, plus encore lorsqu'on n'a pas été reconnu par le "maître". A Saintes, ville traditionnellement de gauche, la droite a toujours eu du mal à s'imposer et surtout à conserver sa position, Paul Josse, Bernadette Schmitt et maintenant Jean-Philippe Machon qu'une fronde chasse de la présidence de la CDA. Pourquoi la droite se tire-t-elle une balle dans le pied et pourquoi fait-elle toujours la même erreur ?
Dans l'interview qui suit, réalisée en 2004, Bernadette Schmitt, première femme à avoir été maire de Saintes, est pleine d'espérance. On s'apercevra par la suite qu'elle ne sera pas suivie (puisque combattue par des gens de son propre camp) avant de s'incliner devant le PS Jean Rouger. Comme Jean-Philippe Machon, elle était issue de la société civile et ne souhaitait pas appartenir à un parti, si ce n'est "le centre droit". Est-ce là où le bât blesse ? Ce détail peut effectivement être pris en compte, mais il n'est pas valable pour la gauche puisque Jean Rouger, battu aux municipales de 2014, était encarté socialiste. Sauf qu'il a été rayé de cette formation quand il s'est présenté contre Isabelle Pichard, ayant gagné les  primaires socialistes.
Bref, pas facile, la ville de Saintes et sans doute Michel Baron aurait-il dû désigner assez tôt un vrai successeur. On aurait ainsi évité des tâtonnements - qui ont surtout généré des espérances -  et des dépenses d'argent public qui n'ont pas abouti à la concrétisation de vrais grands projets...


 Rencontre avec Bernadette Schmitt, 
maire de Saintes, en 2004 :
« En prenant des coups, on grandit »


En 2001, on donnait Rochefort "prenable" par une femme, adjointe au maire sortant, Jean-Louis Frot. A Saintes, la candidature de Bernadette Schmitt, épaulée par le maire conseiller général de Chaniers, Xavier de Roux, faisait sourire. Comment cette inconnue, qui prônait une autre façon de diriger la ville, sans étiquette partisane, et rayonnait avec un tournesol pouvait-elle convaincre les électeurs ? Ce fut pourtant le cas, après une bataille âpre tant à droite, où l’UDF Alain Bougeret n’entendait pas baisser les bras, qu’à gauche où l’équipe de Jean Moulineau et de Michel Baron lui décocha des flèches acérées. Des roses eussent été plus agréables, d’autant que ces derniers n’étaient pas à une épine près : ils avaient abandonné Jean Rouger, le député PS, sur le pavé !
Après une véritable parcours du combattant, Bernadette Schmitt sortit vainqueur des urnes... tandis qu’à Rochefort, Dominique Rabelle s’inclinait devant Bernard Grasset. Dans le département, ce fut un peu la surprise. Qui était-elle ? D‘où venait-elle ? Que faisait-elle et surtout que voulait-elle ? Les mois qui suivirent furent jonchés d’épreuves en tous genres. Bernadette Schmitt fit l’apprentissage du terrain politique charentais-maritime. Elle eut des jours «avec» et d‘autres «sans», comme on dit. Aguerrie, l’Athéna, saintaise sait maintenant où elle va. Elle se présentera d’ailleurs aux Régionales de mars 2004, sans « gaîté de cœur » avoue-t-elle dans cet entretien. Une franchise qui fait son charme...


Bernadette Schmitt, vous avez vécu une belle aventure en 2001, celle de gagner les élections municipales alors que de nombreuses listes étaient en lice. Quel regard portez-vous sur votre entrée en politique, vous qui êtes ingénieur de formation ?

Quand je me suis lancée en politique, c’était avec un idéal, celui de redynamiser la ville de Saintes. C’était aussi une autre façon de faire de la politique face aux querelles de partis qu’on voyait à l’époque. Je souhaitais mettre ma disponibilité et mes compétences au service de la ville et de ses habitants. Il s’agissait de voir qui pouvait être fait pour cette cité, de réveiller «la belle endormie» par des projets structurants. La priorité était de retisser les liens avec le Département et la Région. Compte-tenu des clivages gauche/droite qui existaient, Saintes se trouvait isolée. Il n’y avait pas de synergie. Au bout de trois ans, je pense avoir rempli cet objectif.

Dans un premier temps, la mairie s’est contentée de mener à bien les projets lancés par Michel Baron ?
Eff ectivement. Et ce n’est pas encore terminé ! Au Gallia, il reste le marché de menuiserie extérieure, portes, verrière, qui n’avait pas été signé avant les élections. Il l’a été fin 2003. L’ aménagement du Gallia a été, pour nous, un héritage lourd à porter, mais nous n’avions pas d’autre possibilité que le mener à bien. N’oubliez pas que c’était le grand projet de l’équipe précédente. Il n’y a pas eu d’études : nous avions un budget de départ  de 24 millions de francs qui s’est terminé par un coût de 8 millions d’euros, soit plus du double ! D’autre part, n’avait pas été pris en compte le fonctionnement de ce théâtre, une fois les travaux achevés. Un centre culturel de cette ampleur nécessite un budget important afin  de proposer des programmes attractifs et de qualité. C’est une nouvelle charge pour la ville doit assumer.

Outre le Gallia, vous avez eu à traiter le délicat dossier de l’entrée de l’Hostellerie Saint- Julien. Un moment donné, vous n’étiez pas en harmonie, si l’on peut dire, avec les historiens et la société d’archéologie qui souhaitaient conserver la maison située devant. Une solution a finalement été trouvée...

En tant qu’ingénieur du privé, je suis habituée à traiter les problèmes quand ils se posent et à les résoudre rapidement. Je pensais que le dossier de la rue Mauny serait réglé en deux mois. Ce fut loin d’être le cas ! Fort heureusement, les choses ont évolué favorablement. Au bout de deux ans, nous sommes arrivés à une solution qui satisfait toutes les parties. Les travaux démarreront en mars prochain pour se terminer en décembre. Le gros œuvre devrait être réalisé le 15 juin. Après un arrêt durant les vacances, les finitions intérieures suivront à à l’automne. La Place de l’Echevinage sera refaite dans la foulée. le revêtement du sol sera un avant-goût du futur centre piétonnier de Saintes. Ce centre, avec ses pavés rouges autobloquants et ses jardinières en béton, a trente ans. Dans la rue Alsace-Lorraine, certaines ont déjà été ôtées. Le sol sera en pierre blanche de Luger, assortie aux façades. Vous en avez déjà un aperçu sur la place du Théâtre. Les travaux envisagés sont importants, c’est pourquoi il s’étaleront sur plusieurs années.

Venons-en à la place Bassompierre. Le projet était au centre de la campagne électorale, vous allez le concrétiser. D‘ailleurs, ces travaux devraie nt améliorer l’écoulement des eaux de la Charente...
Effectivement, il en a été largement question en 2001 ! Notre démarche était la démocratie participative qui a été mise en œuvre sur ce projet. La réflexion avec les Saintais a duré un an, jusqu’à la décision finale qui est prise par les élus. Je pense que le choix du conseil municipal est bon pour deux raisons. Tous les projets comportaient une nouvelle passerelle qui n’était pas située au même emplacement. A tel point que nous nous sommes demandés si nous en avions vraiment besoin! Toutefois, nous avons pensé que sans elle, les promeneurs ne viendraient pas sur la place Bassompierre. Le choix qui a été fait répond d’abord à un critère historique. La passerelle se trouve juste dans l’axe de l‘Arc de Triomphe, à l’emplacement de l’ancien pont gallo-romain. Les Saintais vont donc renouer avec leur passé. La seconde raison concerne la Charente. Les aménagements permettront un meilleur écoulement des eaux. Le traitement des crues du fleuve est l’une de nos priorités. Il y aura un passage sous le pont Palissy, avec un petite arche supplémentaire, et les quais, constitués en gradins, seront abaissés d’un mètre cinquante. Lorsque la Charente montera, comme c’est d’ailleurs le cas actuellement, elle aura plus d’espace pour s’étaler. Donc son niveau sera moins élevé. Durant l’été par contre, les quais seront au niveau de la Charente.
Aujourd’hui, quand les eaux montent, on ne se rend pas très bien compte de leur progression. Quand les travaux seront effectués, on mesurera exactement la hauteur grâce aux différents gradins. Le lit s’élargira au fur et à mesu re. Bref, ce projet réconcilie la ville avec le fleuve et avec son histoire. Nous voulons faire de cette place un lieu où se retrouveront les habitants. La Poste envisage de se déplacer dans ce secteur, elle est intéressée. Côté stationnement, l’ancien centre de tri de la Poste, quant à lui, sera transformé en parking.
Les fouilles archéologiques, qui précèdent ce chantier, commenceront le mois prochain, à moins que nous ne soyons perturbés par les inondations. Des tranchées perpendiculaires à la Charente seront faites sur toute la place. Sans doute allons-nous retrouver le mur des quais du Moyen-âge et peut-être celui de l’époque gallo-romaine ? L’avancement du chantier est lié aux découvertes qui seront faites. Le projet évoluera en fonction des remarques formulées et des vestiges mis à jour. Les beaux témoignages seront mises en valeur. Une fouille subaquatique est également programmée afin de retrouver les piles du vieux pont médiéval.
Outre la place Bassompierre, nous préparons u n projet plus important qui sera présenté en avril à la population.

De quoi s‘agit-il ?
Sans entrer dans les détails, ce grand projet concerne tout le gallo-romain saintais, de l’amphithéâtre jusqu’à l’Arc de Triomphe en passant par le site Saint-Louis et l’aqueduc. Au sujet de l’Hôpital, ne seront conversées que les parties historiques, le reste sera démoli. J’ouvre un parenthèse, ce projet n’a rien à voir avec les études conduites avec Gilles Cornut-Gentille, venu l’an passé à Saintes pour étudier, à la demande de la Saintonge Romane, ce qui peut être fait en matière de développement touristique. Il est piloté par la SEMDAS. La mise en valeur des vestiges gallo-romains concerne tout le département : Saintes, le camp d’Aulnay, le Fâ à Barzan, la villa gallo-romaine de Jonzac, etc. Nous travaillons avec tous les partenaires, Pays, Département, Région, Etat. Un comité se réunit tous les mois pour peaufiner le concept et pouvoir l’inscrire dans les grands projets du département. Claude Belot suit de près ce dossier.

Vos relations se sont-elles améliorées avec Claude Belot ?
Oui, ça va bien. Je suis heureuse de travailler avec lui. J’espère que c’est réciproque.

On sait maintenant que vous présentez aux Régionales. Or, longtemps, vous étiez favorable à « un élu, un mandat ». Votre attitude a changé, semble-t-il...
Ma candidature aux Régionales est le fruit d‘une longue réflexion. Je suis convaincue que j’y dois y aller depuis seulement dix jours. J’en ai longuement avec mes enfants, c’est une décision personnelle que je voulais prendre avec mon cercle de cœur. J’ai toujours agi ainsi, il est naturel d’associer sa famille à ses proj ets, même si celle-ci n’habite plus ici. Au départ, ils ont réagi négativement. Ils ont fait ressortir les arguments de l’élection municipale : « les Saintais ont voté pour toi parce que tu apportais une nouvelle façon de travailler, un nouveau discours en politique. Tu as dit que tu serais maire à plein temps. Si tu pars aux Régionales, ce ne sera plus le cas ». Je les ai écoutés attentivement car leur opinion est importante pour moi. En fait, je pensais comme eux. Je suis heureuse d’être maire de Saintes. Siéger à la Région est un autre échelon, plus politique.
Pourquoi ai-je dit oui aujourd’hui ? Tout simplement parce que tous les maires de villes environnantes seront à la Région, Rochefort, Saint-Jean d’Angély, Royan. Que le maire de Saintes n’y soit pas serait une faute pour la ville et pour tous les projets qui doivent aboutir. Ce n’est pas Bernadette Schmitt qui va à la Région, c’est le maire de Saintes ! Compte-tenu de la décentralisation, des transferts de compétences, les élus candidats à la Région n’ont plus le même profil qu’aux élections précédentes. Les maires y sont plus nombreux qu’ils ne l’étaient auparavant. Si je veux être maire à temps plein comme je l’ai annoncé, ma présence à la Région est nécessaire. Ceci dit, j’ai posé mes conditions et je n’y vais pas de gaieté de cœur.

Le conseil municipal n’avait-il pas désigné l’un des adjoints ?

C’est vrai, nous avions désigné un membre de l’équipe municipale puisque je ne comptais pas me présenter. Or, j’ai compris que la quatrième place sur la liste était réservée exclusivement au maire de Saintes et pas à un adjoint . Si le maire de Saintes n’était pas intéressé, il serait alors remplacé par un maire d’une autre commune. Saintes ne peut pas rompre avec la Région...

Est-ce Jean-Pierre Raffarin qui vous a convaincue ?
Non, il s’agit d’Elisabeth Morin et de Dominique Bussereau.

Vous allez faire campagne aux côtés d’Elisabeth Morin...

J’ai de l’admiration pour elle. J’ai connu son mari qui était inspecteur de l’Education Nationale. Elles s’est engagée en politique alors qu’il était déjà gravement malade. C’est une décision qu’ils ont prise ensemble. Il la soutenait comme mon mari me soutient, de la même façon. Il n’est plus là, mais je suis sûre qu’il est toujours à ses côtés. Elle ne conduit pas la liste par ambition personnelle. Kennedy disait : « ne te demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande toi ce que tu peux faire pour ton pays». Elle est dans cet état d’esprit, elle œuvre avec efficacité, humilité et courage.

En face, vous avez une autre femme, Ségolène Royal qui portera les couleurs de la Gauche et compte ravir les terres du Premier Ministre. Que pensez-vous d’elle ?

Je m’aperçois que Ségolène Royal ne fait pas l’unanimité dans son propre camp. Je fais le pari que dans les derniers temps de la campagne, quand le ton devient très dur, une tête de liste saura rassembler tout le monde derrière elle, Elisabeth Morin, et une autre rencontrera des difficultés. Elisabeth Morin n’a pas d’opposition au sein de la majorité. Segolène Royal, par contre, sera obligée de composer avec les différents courants de la gauche plurielle. C’est là que le bât risque de blesser. Venir en Charente-Maritime régulièrement et se montrer à la télévision avec son compagnon, François Hollande, n’est pas suffisant pour réussir une élection.

François Hollande, premier secrétaire du PS, a annoncé la couleur. La campagne des Régionales, comme l’est celles des Présidentielles, sera politique. Ne risquez-vous pas de revivre ce que que avez vécu au moment des municipales saintaises où les critiques fusaient de toutes parts ?...


Il est vrai que les municipales 2001 étaient très politisées. J’y ai acquis une expérience ! Personnellement, je resterai toujours dans la même ligne. Les électeurs sont adultes. La liste  d'Elisabeth Morin va leur proposer des actions concrètes, des perspectives pour l’avenir. Nous serons proches des citoyens, à leur écoute. C’est plus important que se lancer des attaques personnelles. Il ne faut mélanger élection régionale et présidentielle ! Je pense que Ségolène Royal se trompe d‘adversaire. Elle méprise d’ailleurs Elisabeth Morin quand elle dit que le véritable chef de l’exécutif de la Région est Jean-Pierre Raffarin et non pas elle...

Pour l’instant, on ne connaît que les quatre premiers noms de la liste UMP. Quels sont les suivants ?

Je ne peux pas vous répondre. Il y a Elisabeth Morin, Roselyne Coutant, Philippe Most, moi-m ême. Après, je l’ignore encore...

Allez-vous prendre votre carte à l’UMP ?


Que les choses soient claires, je pars sans étiquette. J’ai toujours dit que j’étais de centre droit...

Parlons maintenant des cantonales sur Saintes. Est-il vrai que vous soutiendrez votre adjoint Thierry Faure plutôt que François Whien ?

Je n’ai jamais dit, ni écrit que je soutiendrai Thierry Faure. J’attends de voir qui sera désigné comme candidat de la Majorité départementale, candidat que je soutiendrai. Les deux candidats que vous citez se sont déclarés individuellement sans en avertir l’équipe municipale. Aucun n’est le candidat du conseil municipal de Saintes...

Quelques mots sur la communauté de communes du Pays Santon que vous présidez. Votre volonté est-elle toujours de passer en CDA ?

Nous sommes en phase de réflexion. L‘ensemble des délégués communautaires fait un bon travail. Ils étudient l’évolution de la CDC et ses compétences. Toutes ces questions sont complexes et nous avions besoin de savoir exactement où nous allions. Nous y voyions plus clair aujourd’hui. Le fait que tous les élus soient associés à une réflexion commune est un point important pour le devenir de cette CDC. Nous avons des difficultés financières, c’est pourquoi nous devons reconstituer une épargne - nous devons être « calmes » pendant les deux années à venir -, définir les projets que nous souhaitons concrétiser, quelle politique nous allons mener. Un nouveau directeur général des services sera recruté.
C’est vrai que j’avais envie de mener à bien le dossier de la CDA avec Gémozac dans des délais rapides. Nous sommes en Charente-Maritime. Il faut laisser le temps au temps pour parvenir à une structure qui donne satisfaction à toutes les parties...

Est-ce que Chaniers compte se rapprocher de la CDC de Saintes ? 


Il faut être deux pour se rapprocher ! Je ne sais pour l’instant, il fa ut une volonté commune.

Pour conclure, la parité ! Pensez-vous qu’il est toujours difficile, pour une femme, de s’imposer dans un milieu jusque là masculin ? Les élues, maires d’une ville de la taille de Saintes, sont peu nombreuses : faut-il y avoir un signe ?

Les femmes ont une chance extraordinaire avec la parité, elles sont très recherchées. Je ne voudrais pas être un homme en politique aujourd’hui, la route est barrée par les femmes, la loi les impose. Quand j’ai été élue maire, j’avais u ne idée de ce qui m’attendait. Toutefois, je suis entrée dans le vif du sujet quand j’ai pris mes fonctions. C’est tout à la fois difficile et passionnant. Je n’avais aucune expérience de la vie publique, c’est vrai. Mais l’on apprend vite, au conseil municipal, dans les rues, au contact des autres élus, des habitants, en prenant des coups aussi. On grandit ! Ceci dit, les femmes ne sont pas plus exposées que les hommes. Si je regarde autour de moi, je constate que les hommes politiques que je connais, y compris ceux qui ont des mandats importants, ont eu à se battre de la même manière que le ferait une femme. Je pense qu’il n’y a pas de différence. La campagne municipale, telle quelle s’est déroulée à Saintes, m’a beaucoup apporté en m’ouvrant les yeux. Elle m’a donné un force intérieure que je n’avais pas pour régler les problèmes. Le fait que mon équipe ait remporté les élections, dans les conditions difficiles, a été pour nous une reconnaissance. Cette réussite m’a donné confiance et légitimité. Si les femmes veulent être acceptées par le monde masculin dans lequel elles évoluent, elles ne doivent pas hésiter à prendre des risques, à se rendre sur le terrain, à exposer leur programme. Quand Elisabeth Morin aura gagné les élections régionales, elle sera plus reconnue plus qu’elle ne l’est actuellement. Il y a une différence entre une femme qui se fait élire sur une liste, sans mener campagne, et celle qui remporte vraiment une élection, avec courage et détermination .
Personnellement,  pourquoi ai-je surmonté les difficultés rencontrées après mon élection municipale ? Parce que j’avais l’expérience de la campagne. Si j’avais pu franchir cette étape, je pouvais aller plus loin, affronter les obstacles, imaginer l’avenir. Je me souviens d’un marin qui faisait le Tour du Monde en solitaire. Je lui avais demandé si, de temps en temps, il m’avait pas envie d’abandonner. Il m’avait répondu cette phrase pleine de sagesse : « Quand on navigue, on n’a pas le droit de penser. Si on s’écoute, on arrête aussitôt ». Cette remarque est très juste...

• Interview à méditer par les temps qui courent alors que Jean-Claude Classique sera vraisemblablement élu président de la CDA la semaine prochaine... Est-ce pour lui un poste enviable ou une position exposée ? Voilà bien la question ! 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un élu, un mandat ?