samedi 14 février 2009

Les journalistes du patrimoine chez Jean sans Peur


Jeudi dernier, Michel Schulman, président de l’association des journalistes du patrimoine, a présenté le nouvel annuaire de l’APJ. Pour que le moment reste inoubliable, il avait choisi comme lieu de rendez-vous le dernier vestige du palais des ducs de Bourgogne à Paris, la Tour Jean sans Peur.


Rue Étienne Marcel, elle se dresse fièrement au milieu des immeubles, témoin d’une époque où Anglais et Français se disputaient le royaume de France. Cette tour est le dernier vestige du palais que fit construire le fameux Jean sans Peur qui pensait, sans doute à tort, qu’il pouvait se réconcilier avec le futur Charles VII.
« Vaste demeure médièvale, elle s’étendait sur plus d’un hectare » souligne Rémi Rivière qui veille aux destinées de ce lieu chargé d’histoire. Abandonnée, elle connut moult occupants (commerce, industrie) et faillit tomber dans l’oubli. L’ancien archéologue s’est battu pour lui redonner une âme. Restaurée, elle accueille désormais visiteurs et expositions.


Jeudi dernier, Michel Schulman, président de l’AJP, avait choisi cet endroit stratégique pour dévoiler le nouvel annuaire des journalistes du patrimoine. En effet, quel meilleur exemple que cette haute construction - l’ancêtre de la tour Montparnasse, si l’on peut dire, puisqu’on l’apercevait de loin dans le Paris du XV siècle ! - pour célébrer cet heureux évènement.
Dans son discours, le président rappela les objectifs poursuivis par l’AJP, association de sensibilisation et d’actions en faveur du patrimoine : « Force est de constater que la plupart des rédactions ne font pas le choix d’avoir parmi leurs journalistes, des femmes ou des hommes, spécialisés, ou attachés aux questions liées aux patrimoines. Pourtant, les rédactions n’ignorent pas tout l’intérêt culturel et social qui entoure notre domaine. À l’heure où l’AJP montre sa représentativité en faisant paraître son annuaire 2009, nous encourageons vivement tous nos confrères et consœurs, intéressés par le patrimoine, sans être totalement spécialisés, à nous rejoindre ».
Et d’enchaîner « Cette version 2009, très moderne de l’annuaire de l’AJP, est remise à chaque membre de l’association et à nos confrères du réseau européen des journalistes du patrimoine. L’annuaire papier vient ainsi compléter l’annuaire consultable sur internet. Ce nouvel outil de communication devrait rendre l’AJP plus visible, non seulement de la part de ses membres, mais aussi auprès du monde du patrimoine en général ». Et de féliciter le concepteur de la maquette ainsi que les annonceurs qui ont contribué à cette publication.


Parmi les projets évoqués, un renforcement de l’AJP au Salon du Patrimoine est souhaité ainsi qu’un rapprochement avec les écoles de journalisme et d’architecture. Michel Schulman estime que la dimension européenne est importante : en effet, le patrimoine n’a pas de frontières !
Cette rencontre se termina par le verre de l’amitié sous l’œil amusé - mais ne le répétez pas - du propriétaire des lieux, le fameux Jean sans Peur dont la vie ne fut pas une longue Seine tranquille. Mais là est une autre histoire...

Tour Jean sans Peur :


• Voûte végétale du grand escalier :
Elle est unique


Rémi Rivière, directeur de la Tour Jean sans Peur, guida les “visiteurs” du patrimoine dans les différents niveaux de cette tour construite entre 1409 et 1411. Signe de la puissance et de la gloire de son propriétaire, elle était l’un des éléments déterminants de son vaste palais.


Certes, à l’époque, son apparence était plus altière qu’aujourd’hui, mais les Amis de la Tour, qui en assurent la gestion (sans l’octroi de subventions, en payant un loyer à la ville de Paris) lui ont rendu un certain cachet.

Chaque pièce a été aménagée et, malgré une restauration des combles un peu “discutable”, l’ensemble est intéressant. L’élément remarquable est une immense voûte florale, semblable à une tonnelle flamboyante qui se révèle peu à peu au visiteur gravissant le bel escalier à vis. Initialement, elle était peinte, le vert des feuillages se perdant dans le bleu du ciel. Le sculpteur flamand, Claus de Werve, y a immortalisé trois variétés: le houblon symbolise Jean sans Peur, le chêne Philippe le Hardi, son père, et l’aubépine Marguerite de Flandre, sa mère. Cette œuvre est magnifique et mérite le détour.
À voir également les chambres (dotées de latrines adossées à des cheminées, avec aération s’il vous plaît) ainsi que différents panneaux d’exposition sur la vie au Moyen Âge. La renaissance de la Tour y est également contée.
Classée monument historique en 1884, elle est devenue propriété de la ville de Paris en 1868. Rénovée entièrement, elle est ouverte au public depuis 1999.
La Tour Saint Jacques, quant à elle, devrait renaître dans quelques mois (4e arrondissement). Ancien clocher de l’église Saint Jacques de la Boucherie, c’était l’un des points de départ des pèlerinages à Saint-Jacques de Compostelle avec l’église Notre-Dame.



Photo 1 : Présentation de l’annuaire 2009 remis par Michel Schulman, président de l’AJP et Georges Levet, secrétaire.

Photos 2 et 3 : Jeudi, journalistes et membres associés de l’AJP étaient nombreux à découvrir le nouvel annuaire de l’AJP réalisé par la société Aria communication. Ils ont également visité la Tour Jean sans Peur, guidés par Rémi Rivière (à gauche de la photo).

Photo 4 : Tour Jean sans Peur : Aujourd'hui et hier.

Photos 5 et 6 : Imaginez cette voûte peinte en vert, marron, bleu et blanc : un enchantement sans doute dans la continuité du bel escalier à vis réalisé dans le liais, calcaire d'une excellente qualité qui échappe aux outrages du temps.

Photos 7 et 8 : Visite guidée par Rémi Rivière, archéologue spécialisé dans la Sicile grecque. Depuis, il a changé d'époque et mène un vrai combat en faveur du patrimoine parisien. Par le biais associatif les portes de la Tour Jean Sans Peur (fermé pendant 120 ans depuis 1868) et le Pavillon de l'Ermitage (20e arrondissement) ont ouvert leurs portes au public.
Tout renseignement sur www.tourjeansanspeur.com

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