En souvenir des 8 500 000 morts de la guerre 1914-1918
Mardi 11 novembre, la France célébrera l'anniversaire de l'armistice de 1918 mettant fin au premier conflit mondial. Retour sur cette période terrible de l'histoire de France...
| Des poilus de la Première Guerre Mondiale |
Dans le chapitre sanglant et morts inutiles, le XXe siècle a été le plus "remarquable". Et pourtant, dès la fin du XIXème siècle, les gouvernements s’étaient donné bonne conscience en instituant une Cour Internationale d’arbitrage en cas de mésentente. Partant d’une bonne intention, la démarche ne tarda pas à rencontrer des difficultés. Pour la petite histoire, les vingt-six États réunis à la Haye en 1899 furent incapables de s’accorder sur la limitation des armements, se heurtant à « des problèmes insolubles ». Néanmoins, pour le règlement pacifique des conflits, les membres votèrent la déclaration suivante : « Les puissances considèrent comme un devoir, dans les cas où un conflit aigu menacerait d'éclater entre deux d'entre elles, de leur rappeler que la Cour permanente leur est ouverte ».
En 1872, l'Angleterre, sous le gouvernement de Gladstone, avait été la première à solliciter l'avis d'un comité extérieur. Les États-Unis exigeaient d'elle une réparation pour avoir, durant la guerre de Sécession, laissé armer dans ses ports un navire sudiste, l'Alabama. Cette affaire, soumise à un tribunal d'observateurs étrangers, condamna la Grande Bretagne à payer une indemnité de 80 millions. Gladstone aurait pu en être amer. Au contraire. Il mit en avant la démarche de deux grandes puissances « venant de bon gré devant un tribunal loyalement choisi, plutôt que de sen rapporter au jugement de l'épée ».
« Mourir pour des idées, l’idée est excellente. Moi, j’ai failli mourir de ne l’avoir pas eue » (Georges Brassens)
Malheureusement, les textes en vigueur ne mirent pas fin aux ardeurs belliqueuses. La France allait connaître ce qui fut pour elle la plus grande de ses guerres : celle de 1914-1918.
Depuis des lustres, quand deux groupes s'opposaient, ils alignaient leurs armées en un site déterminé. La Première Guerre prit une tournure différente puisqu'elle fut universelle, impliquant l'Europe, les empires centraux, la Russie et enfin les États-Unis qui se jetèrent dans la bataille en 1917. Les effectifs engagés étaient énormes, de l'ordre de 20 millions d'hommes de chaque côté. Les combats prirent une envergure mondiale, touchant la France, l’Allemagne, l’Italie, la Russie, les Balkans, l’Afrique, l’Asie et même les océans. Jamais on avait vu autant de forces armées déployées.
Tous les hommes en âge de défendre leur pays furent mobilisés (ils partirent "la fleur au fusil"). Dans les laboratoires, les savants travaillaient à l’élaboration de nouveaux produits permettant d’anéantir l’ennemi (obus à gaz asphyxiant, lance-flammes, etc). L'armement se développait avec l'aviation, les chars d'assaut, les mitrailleuses. Les femmes remplaçaient leurs maris à la campagne ou dans les usines ; les enfants quêtaient de l'argent.
| Que d'hommes, chairs à canons, sont tombés au champ d'honneur... |
Après des incertitudes quant à l'issue des affrontements, l'arrivée des Américains changea le cours des événements. L'Allemagne avait également du fil à retordre avec les Russes.
Après une offensive générale des alliés qui libérèrent les territoires occupés, l’Allemagne capitula le 11 novembre 1918. Par le traité de Versailles (28 juin 1919), l'Alsace et la Lorraine redevinrent tricolores. Ce même traité établit la Société des Nations qui constituait « une grande espérance des hommes de cœur de toutes les patries ». Les jolis mots ! On ignorait que vingt ans plus tard, les hostilités allaient reprendre de plus belle.
| Le Une de l'Intransigeant |
D'où la "fortification" européenne, dont l'acte de naissance est le Traité de Rome de 1957. II symbolise l’union franco-allemande qui instaure une paix durable en Europe. L'esprit communautaire fait barrage aux idées nationalistes et aux égoïsmes qui surgissent et se dressent. L'établissement d'une monnaie unique était une démarche utile pour cimenter les équilibres. Des décennies de stabilité constituent un miracle : la génération née après 1945 n’a jamais connu la guerre sur le sol français. Toutefois, la guerre en Ukraine et ses possibles retombées peuvent faire craindre le pire dans les années qui viennent. Quant aux nationalismes, ils se réveillent si les états faiblissent...
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