Où il a été question de l'Hermione
Le Président de la République était mardi en Charente-Maritime où Rochefort a retenu son attention. Deux étapes figuraient à son déplacement : la Maison de Pierre Loti et la Corderie Royale où il a été accueilli par Olivier Poivre d'Arvor, président du Centre international de la mer - La Corderie Royale et Emmanuel de Fontainieu, directeur de la Corderie Royale
| Emmanuel Macron et Emmanuel de Fontainieu (@ Corderie Royale) |
Cette visite a été l'occasion de mettre en avant un projet "les Entretiens du Vivant" qui pourraient se tenir à l'automne 2026. Il s'agit d'organiser des rencontres et des débats sur la biodiversité, l'estuaire, la mer et bien sûr l'eau qui est un vrai sujet dans le département, aussi bien en quantité qu'en qualité. Seraient rassemblés des acteurs (locaux, nationaux, voire internationaux) comme le Conservatoire du littoral, l'Office français de la biodiversité, la Ligue de protection des oiseaux, etc. Une idée intéressante à concrétiser.
Il a également été question de l'Hermione, la réplique de la frégate de La Fayette qui a vu le jour à Rochefort et dont la fabrication, sous les yeux du public, est une belle histoire. Les Rochefortais souhaiteraient la revoir, mais elle a besoin de réparations et se trouve actuellement à Anglet (dans la forme de radoub). « On aimerait bien qu'elle revienne. Je me désole que rien ne bouge » avoue Emmanuel de Fontainieu.
Le président de la République est resté une trentaine de minutes. En partant, il aura pu admirer la plus belle façade de la Corderie située côté fleuve. « Rochefort entretient avec le paysage une relation particulière. La mer est partout présente mais on ne la voit jamais, contrairement à La Rochelle. Il faut l'imaginer. Les jours de brume, on croit l'apercevoir » remarque le directeur qui a consacré plusieurs publications à cet univers. Le dernier en date est un livre collectif « Atlantique, le grand livre de l’océan » sorti en octobre dernier.
Un peu d'histoire sur la Corderie :
« Pendant près de 200 ans, la Corderie a été utilisée pour réaliser la fabrication les cordages de la Marine royale. Autrefois, le cordage le plus long d'un navire mesurait une encablure, soit environ 195 m. Or, il devait être réalisé d'un seul tenant afin d'être le plus solide possible. En sachant que le commettage (technique de fabrication d'un cordage consistant à réunir plusieurs brins ensemble par torsion continue), réduit sa longueur d'un tiers, l'atelier de fabrication devait donc faire au minimum 270 m de long, d'où les grandes dimensions du bâtiment de la Corderie royale de Rochefort (374 m). De plus, les navires de guerre les plus importants de l’époque nécessitaient jusqu’à 100 km de cordages ! On utilisait du chanvre qui arrivait des provinces de France et de Riga en mer Baltique. Les étapes de la fabrication, aujourd’hui détaillées dans l’exposition, étaient entièrement prises en charge à l’arsenal. Cela comprenait la réception de la matière première : le fil de chanvre, sa transformation en fils de caret, puis en cordages et enfin le goudronnage. Les cordages étaient ensuite envoyés à la forme de radoub en vue de leur utilisation pour la construction des navires de guerre. Entre 1669 et 1862, près de 550 navires ont été construits à Rochefort, dont le Victorieux, la Méduse et L’Hermione. À partir de la révolution industrielle, au XIXe siècle, la propulsion à voile disparaît progressivement. La production de cordages à Rochefort ralentit jusqu’à être totalement arrêtée en 1862 avec le départ des cordiers ».
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