lundi 3 novembre 2025

Jarnac-Champagne : Jeannette Guyonnet, enseignante « j'ai adoré mon métier »

Jeannette Guyonnet a été institutrice à l'école de Jarnac-Champagne pendant des décennies. Enseignante au grand cœur, soucieuse de transmettre la connaissance, elle est l'une des figures emblématiques de cette commune proche d'Archiac


L'automne s'étend sur le coin de verdure où Jeannette Guyonnet a choisi d'habiter. Entre campagne, bois et cours d'eau. Elle y a belle lurette qu'elle s'est installée à Jarnac-Champagne, commune où elle a enseigné de longues années. Elle y a laissé un souvenir si vif et apprécié que ses anciens élèves lui rendent visite ainsi que leurs parents ! Ainsi Philippe, père d'Alexis, Cyril et Céline, est venu la voir en cette journée ensoleillée. « Si mes enfants ont réussi professionnellement, c'est parce qu'en primaire, ils ont eu une institutrice formidable. Il faut absolument que je vous la présente » dit-il. La proposition est tentante. Jeannette nous reçoit dans son salon aux larges baies vitrées. Ainsi s'établit un lien direct avec la nature. L'heure est à la confidence...

« Pour moi, mon grand-père était un dieu ! »

Jeannette a grandi à Fontaine-Chalendray dont l'un de ses aïeux fut maire. Pourquoi a-t-elle rejoint l'Education Nationale ? « La réponse est simple. Pour moi, mon grand-père était un dieu ! Il était enseignant et je le revois avec un gros livre de latin. Il était cultivé et passionnant ». Son père meurt quand elle a neuf ans. Elle devient interne à Saint-Jean d'Angely, puis elle entre à l'Ecole Normale de Bordeaux. « Pour mon premier poste, on a voulu m'envoyer en Martinique. Franchement, je ne me voyais pas éloignée de ma mère à ce point. J'ai donc débuté dans ma commune natale, Fontaine-Chalendray ». A cette époque, les classes regroupent tous les niveaux, du préparatoire au certificat d'études. Par la suite, elle est nommée à Jarnac-Champagne dans les années 50.... et elle n'en partira plus ! « J'ai beaucoup aimé mon métier. Nous organisions des voyages scolaires à la mer, à la  montagne. Ces découvertes ouvraient l'esprit ». Pour elle, la transmission de la connaissance va au-delà de l'engagement, c'est un bonheur qu'elle partage avec les générations qui se succèdent à ses côtés. « J'ai toujours été attentive à l'ensemble des élèves et mon but était qu'ils réussissent dans la discipline qu'ils avaient choisie. En fin d'année, il y avait des remises de prix, tout le monde en recevait ». En même temps, elle tisse des liens avec les familles. « Aujourd'hui, les choses sont plus difficiles, mais quand j'entends que certains enseignants sont dépressifs, je ne comprends pas bien. La vie actuelle me surprend, j'en ignore les codes il est vrai. Je constate que l'ouverture sur le monde s'est réduite, quoi qu'on en dise » remarque-t-elle. 

Au moment de la retraite, Jeannette a du mal quitter "son" école où elle est parvenue à faire ouvrir une seconde section. Pour l'occasion, la municipalité organise une belle fête de départ.

La voici retraitée et le temps a passé. Elle a franchi allègrement la barre des 90 ans et comme elle ne conduit plus, d'anciens élèves l'emmènent faire ses courses quand sa fille et son gendre ne sont pas disponibles. « C'est un vrai plaisir de les revoir, d'échanger avec eux ». Parmi ses occupations, elle aime la cuisine, la pâtisserie et bien sûr la lecture. « Qu'importe les ans, je suis restée une rebelle. J'ai toujours été indépendante et fidèle à mes idées » explique-t-elle. En parcourant l'actualité, elle est affligée de voir des "béni-oui-oui" qui ne souhaitent pas prendre position. 

« Vous voyez, elle est unique. Il faudrait la cloner » plaisante Philippe qui ne manque jamais une occasion d'aller la saluer ...

• Elue au conseil municipale : Jeannette s'est investie dans la vie associative (musique, danse etc) et municipale. Elle a été conseillère dans l'équipe de Pierre Babin. Un événement puisqu'à cette époque, les femmes n'étaient pas nombreuses en politique.

Aucun commentaire: