vendredi 21 octobre 2022

Paléosite de Saint-Césaire : Les étranges constructions néandertaliennes de la grotte de Bruniquel

A noter sur vos agendas, la prochaine conférence organisée au Paléosite de Saint-Césaire aura lieu vendredi 28 octobre à 19 h : « 125 000 ans avant Saint-Césaire, les étranges constructions néandertaliennes de la grotte de Bruniquel ». Elle sera animée par Jacques Jaubert, professeur de préhistoire à l'université de Bordeaux (UMR 5199 PACEA), archéologue, préhistorien, paléolithicien et spécialiste des productions techniques et symboliques du Paléolithique moyen et des peuplements néandertaliens en Eurasie.

Découvertes et décrites pour la première fois dans les années 90, les constructions réalisées à l'aide de stalagmites de la grotte de Bruniquel (vallée de l'Aveyron, Tarn-et-Garonne) nous étonnent par leur âge révélé en 2016 : 175 000 ans, soit une phase ancienne du Paléolithique moyen où seuls des Néandertaliens anciens peuplaient alors l'Europe. Nous décrirons ce qui est l'un des premiers ensembles architecturaux jamais reconnus, du moins l'un des mieux conservés avec son matériau si original, la calcite. Nous replacerons ces constructions souterraines dans leur contexte environnemental ou chrono-culturel car désormais, les Hommes modernes et leurs grottes ornées ne sont plus les seuls Paléolithiques à fréquenter le monde souterrain, précédés par Néandertal.

La conférence, en accès libre sur réservation préalable, sera suivie par un repas au restaurant de la Broche à Pierrot (16 euros par personne sur réservation préalable également). Réservations par mail à l'adresse c.partiot@paleosite.fr ou par téléphone au 05 46 97 90 90.

Résumé de la précédente conférence :

• Michel Philippe : « Premières navigations européennes, un état des connaissances »

Les transports par voies d'eau remontent à une période très ancienne de la Préhistoire, si l'on en juge par les colonisations d'îles (au moins 50 000 ans dans le Pacifique ouest avec la colonisation de l'Australie). En Europe, nous ne pouvons pas faire remonter les preuves aussi loin, du fait des importantes modifications littorales dues à la montée du niveau des mers sous l'effet du réchauffement post-glaciaire, il y a 2000 ans. Dès le 10e millénaire avant notre ère cependant, des indices se multiplient et permettent de percevoir partout l'usage d'embarcations. Que ce soit en mer ou dans les eaux intérieures, les seules épaves connues en relation avec ces navigations préhistoriques sont des pirogues monoxyles. Les indices de présence d'autres embarcations restent très ténus, bien qu'il soit certain qu'il en existait. Une approche basée sur l'ethnologie des techniques nautiques permet d'imaginer des bateaux sur armature légère à la coque constituée de peaux ou d'écorces, des embarcations en fagots végétaux assemblés, des radeaux pour un usage plus local, voire des bateaux de planches fendues assemblées (pour les périodes les plus récentes). Toutes ces embarcations sont constituées de matériaux organiques très périssables qui se désolidarisent après abandon, ce qui explique probablement pourquoi, au contraire des pirogues de bois massif, elles ne sont pas retrouvées aujourd'hui, plusieurs millénaires après leur utilisation.

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