mercredi 12 février 2020

Port de Vitrezay : le réchauffement climatique, une réalité...

   
Sur la commune de Saint-Sorlin de Conac, non loin de Saint-Bonnet, le port de Vitrezay abrite de nombreux carrelets. Fragiles, ils sont les victimes régulières des vents violents. Les propriétaires doivent alors en réparer les accès, longues allées (en bois généralement) pour se rendre à ces structures emblématiques de la Charente-Maritime où ils pêcheront, à l'aide d'un filet, crevettes et autres "habitants" de l'estuaire de la Gironde. 
Depuis quelques années, ces observateurs de la vie maritime sont unanimes : les eaux montent et l'ancienne digue n'est plus qu'un souvenir : « la nouvelle sera menacée à son tour. Nous avons ici la preuve du réchauffement climatique » disent-ils. 
Dimanche soir, alors que la tempête Ciara s'abattait sur une partie de la France, cette réalité était visible : peu à peu, les flots arrachent les arbres de la rive et réduisent l'espace côtier...

Peu à peu, les arbres sont déracinés...



La digue en dur, quasiment submergée
Les rives sont sapées
Le restaurant et les structures de la CDC de Haute Saintonge 
en réparation après la dernière tempête


Ponton de carrelet à réparer

Un univers particulier et sauvage, comme s'il était seul au monde...

 PHOTOS NICOLE BERTIN

1 commentaire:

Raphaël Musseau a dit…

Par analyse d'images satellitaires sur la période 2000-2016, notre équipe a documenté la dynamique érosive en cours sur la rive charentaise de l'estuaire de la Gironde dans un article publié en 2018 dans la revue "Journal of coastal conservation". Dans ce travail, nous avons mis en évidence sur les 25km de trait de côte (de Barzan à Saint-Sorlin-de-Conac) un recul moyen des estrans à raison d'un mètre par an et de 2 mètres par an sur près de la moitié du linéaire considéré.

Cette dynamique s'explique par une migration amont du bouchon vaseux, poussé par les effets conjugués de l’élévation du niveau marin (2-3 mm par an mesuré depuis les années 1900) et une diminution des débits cumulés de Dordogne et de la Garonne (débits quasiment divisés par deux depuis le début des années 1970). Le stock de particules en suspension se déplace donc en amont de l'estuaire et les phénomènes d’érosion inhérents aux courants et effets de houle ne sont plus compensés par de nouveaux dépôts.

Détails de ce travail : https://espacesite.pagesperso-orange.fr/raphael-musseau/musseau_et_al_journal_of_coastal_conservation_2018.pdf.

Cordialement.

Dr. Raphaël Musseau.
Coordination études et recherche
BioSphère Environnement
www.biosphere-environnement.com
musseau.biosphere-environnement@orange.fr
www.raphaelmusseau.wordpress.com