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Lundi soir, le conseil municipal a voté l'acquisition de l'île de chez Robin |
Lundi soir a été un grand moment pour le conseil municipal de Jonzac.
Outre le chantier de restauration du châtelet (avec l'ambition de faire
du château un lieu de visite incluant des parties non ouvertes au public
dont le chemin de ronde, etc), les élus ont voté à l'unanimité l'achat
de la parcelle AK 0001 qui correspond à l’île sur la Seugne située en
contrebas de la place du marché.
Le coût prévisionnel de cette acquisition s’élève à 30.000 € auxquels
s’ajouteront les honoraires de négociation et de notaire. Après Ré,
Oléron, Aix et Madame, Jonzac possèdera donc une île dont elle n'a pas
encore choisi le nom de baptême. Elle fera partie de la promenade
élaborée en bordure de Seugne qui part du pont de pierre, franchit le
pont de la traîne et se déroule entre prairie et cours d'eau.
Deux ponts seront construits afin de rendre accessible ce havre de
fraîcheur aujourd'hui à l'abandon. Y poussent de beaux arbres dont l'un
(un platane) semble avoir un âge respectable. Ce lieu parle aux
Jonzacais : ainsi Pierre Jean Ravet se rappelle qu'enfant, c'était l'un
de ses terrains de jeux avec les copains du quartier dont Bernard
Lévêque, l'ancien patron de
La Haute-Saintonge. Nul doute que les
habitants de la place du Champ de Foire, dont le maire actuel Claude
Belot, gardent en leurs mémoires de joyeux souvenirs de ce temps
d'avant.
Une île née du reprofilage de la Seugne
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L'île est au milieu de la Seugne, en contrebas de la place du Marché (superficie 26 ares) |
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Aujourd'hui abandonnée, l'île sera de nouveau accessible grâce à deux passerelles |
L'ile de chez Robin (non loin de l'aire de jeux) résulte du reprofilage
de la Seugne au XIXe siècle. En effet, dans la nuit du 15 au 16 janvier
1843, un événement s'est produit qui sera à l’origine d’une profonde
modification de l’urbanisme jonzacais. Une nouvelle crue dévastatrice de
la Seugne prive la population
des trois ponts de bois qui franchissent les deux bras de la rivière et
le
canal de fuite du moulin (le pont de Réaux connaît pareil sort).
La ville haute est coupée de la ville basse, c'est-à-dire du quartier
des Carmes. Devant l'étendue des dégâts et les problèmes qu'ils posent à
la population, la municipalité opte pour la construction d’un nouveau
pont qui réglera le problème des
crues et celui du franchissement de la Seugne. Elle réclame la
construction d’un pont plus large, passant de cinq à huit mètres, ce
qui implique de reculer d’environ un mètre cinquante les façades de
toutes les maisons situées entre
la porte de ville et le palais de justice.
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Sur le plan
Bourrilhon de la fin du XVIIIe siècle, on aperçoit l'ancien tracé de la
Seugne en centre ville et les trois ponts qui seront détruits par la
crue de 1843 |
Les élus envisagent également de surélever le pont d’un étage et
rectifier le lit de la rivière en arasant l’îlot bâti qui sépare ses
deux bras et par le creusement d’un canal recoupant le méandre du
marché. Ces travaux ont pour but d’accélérer l’écoulement des eaux dans
le goulot d’étranglement de Jonzac et d’éviter ainsi des inondations
aussi importantes que destructrices.
Ils sont à l'origine de l'île dite de
"chez Robin", du nom de son dernier propriétaire (qui possédait une épicerie et un service de taxis).
« Cette bande de terre est une partie de la prairie qui bordait la Seugne » souligne James Pitaud.
Souvenirs, souvenirs !
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C'était en juin 1953 sur l'île de chez Robin (archives James Pitaud) |
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Dans les
années 50, le comité d'organisation de la fête de la Saint-Gervais. On
reconnaît MM. Soulignac, Busch, Massiot, Jousseaume, Morniche, Lhoumeau,
Latorse, Mlle Goguet (archives James Pitaud). |
Acquise par la ville de Jonzac, l'île devrait retrouver une certaine
animation. Ainsi, y ont chanté Maurice Chevalier et Gilbert Bécaud en
juin 1953. La fête de la Saint-Gervais et la Saint-Protais (protecteurs
de Jonzac) était l'occasion de réjouissances qu'évoque l'historien James
Pitaud dans le livre
"Mémoires et images Jonzac et son canton".
Dans les années 1950, M. Jousseaume était alors responsable du comité
d'organisation et avec son équipe, à laquelle appartenait M. Massiot,
les fêtes du quartier étaient l'occasion de rencontres inoubliables dont
des galas de boxe, des bals, la venue d'artistes et des spectacles
organisés sous le marché couvert. En 1952, La Voix Jonzacaise relate la
venue de Jean Nohain devant une salle archi-comble...
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Article de la Voix Jonzacaise (Jonzac à la une) |
• Une petite balade ?
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Sur la place
du marché, l'immeuble de l'épicerie Robin est en vente. L'île de la
Seugne, propriété des héritiers, vient d'être acquise par la ville |
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Pour apercevoir l'île, pas compliqué, il suffit de descendre vers la Seugne... |
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Et vous la verrez au milieu de la rivière ! On peut également emprunter la promenade qui part du Pont de Pierre |
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