Mgr Colomb bénit les fidèles |
Hommage aux reliques de Saint-Eutrope, premier Evêque de Saintes aux premiers siècles de notre ère |
Nous vénérons les martyrs des pontons de Rochefort, victimes de la violence révolutionnaire dans notre propre pays, victime du dévoiement de l’idée des lumières. Quand l’idéal devient idéologie, l’homme devient fou et les chrétiens, serviteurs de la vérité, en sont les premières victimes. Quand l’homme se prend pour Dieu, il devient fou et demande qu’un culte lui soit rendu. Saint Eutrope et ses frères martyrs de Rome sont les victimes du Césarisme. Il convient de vénérer dans notre diocèse, non seulement nos frères aînés dans le sacerdoce, martyrs de la Terreur, qui a fait de l’estuaire de la Charente le plus grand cimetière de prêtres du monde entier. Nous le ferons le 25 août, à l’île Madame, comme chaque année. Il convient aussi de vénérer de nouveau et nous le ferons désormais chaque année, Saint-Eutrope, le symbole de la première évangélisation en Saintonge parce que c’est un saint pour notre époque ! Oui, chers frères et sœurs, notre Eglise doit vivre une nouvelle évangélisation en Saintonge et dans tout le diocèse auprès d’une grande partie de la population de la Charente Maritime et tout spécialement auprès des jeunes.
Chers amis, il est grand temps de dépasser nos peurs face à notre identité, notre image, l’avenir.
Face à notre identité : il faut cesser de rougir du Christ ! Allons-nous accepter une laïcité dévoyée qui nous ferait mettre le crucifix dans nos poches ? Allons-nous nous laisser intimider par la culture consumériste, par le matérialisme et l’individualisme ? Allons-nous rester passifs dans notre société qui ne propose aucune espérance ? Nos frères chrétiens en Egypte visités par le saint-Père ne nous donnent-ils pas l’exemple du courage et de la fidélité ?
Face à notre image : bien souvent, sans l’avouer, nous nous posons la question : « Que va-t-on penser de moi si je m’affiche chrétien ? » Parce que nous entendons des slogans selon lesquels la foi chrétienne serait une affaire privée, à ne pas montrer, à ne pas manifester en public !
Sommes-nous dépendants du regard des autres ? N’oubliez pas que vous êtes le sel de la terre et que le sel ne doit pas s’affadir. Quand c’est le cas, il n’est plus bon à rien. Ne soyons pas des bons à rien !
Face à l’avenir : posons-nous cette question, surtout vous chers jeunes qui êtes à l’âge des grandes décisions, celles qui orientent la vie ! Saint-Marc nous le rappelle, Saint-Matthieu aussi dans la finale de l’évangile « Allez proclamer l’évangile à toute la terre jusqu’à la fin du monde ».
Nous ne sommes pas là pour gérer la décroissance, le repli. Nous ne sommes pas les derniers des Mohicans ! Nous ne sommes pas envoyés pour fermer des églises, fermer des paroisses. Il convient de nous interroger : lorsque nous fusionnons des paroisses, que cherchons-nous ? Cherchons-nous à nous rassurer sur notre petit nombre ou bien voulons-nous grouper, rassembler nos énergies pour un redéploiement nouveau, pour une croissance de l’Eglise ? La vie appelle la vie, les jeunes prêtres appellent les jeunes vocations sacerdotales, les jeunes religieux appellent les jeunes vocations religieuses, et nous en avons grandement besoin. Nous ne pourrons pas durablement jouer au jeu des chaises musicales chaque fois que nous préparons la nomination des prêtres pour la rentrée de septembre !
Il faut soutenir et donner de l’assurance aux petits groupes ecclésiaux pour qu’ils se développent en sortant d’eux-mêmes, en étant missionnaires. D’où l’invitation à constituer des fraternités missionnaires dans le diocèse. Plus nos frères laïques seront nombreux à se donner sans compter pour la mission, mieux ce sera pour notre Eglise !
Chers amis, que chacun d’entre vous, prêtres, diacres permanents, religieuses, laïques nommés, veuille bien se remettre en question. Les appels de notre Pape au renouveau, ses invitations à mouiller notre chemise, ne concernent pas seulement les cardinaux et la curie romaine. Ils nous concernent tous ici présents, en commençant par moi-même. Le pire des maux pour le clergé, c’est l’embourgeoisement, le pire des maux pour les laïcs en mission, c’est de penser à leurs prétendus droits et non à leurs devoirs ! Les bonnes journées sont des journées sans calcul pour son petit confort, ce sont les journées où l’on s’endort fatigué !
En cette fête de Saint-Eutrope, méditons sur les fatigues et le labeur de l’apôtre Paul et conduisons-nous comme un père pour ses enfants. Bonne fête et bonne mission, soyez les joyeux évangélisateurs dont notre diocèse a besoin aujourd’hui et demain ! »
Cette messe était accompagnée à l'orgue par Cédric Burgelin et par la chorale dont il faut souligner l'excellente prestation.
La chorale |
Une cérémonie émouvante |
Photos © Nicole Bertin
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