Comment expliquer le retour intempestif, à compter des années 1960, des images d’archives se rapportant à l’univers concentrationnaire et au génocide des Juifs, qui ont commencé de faire irruption au sein de films de fiction et de films expérimentaux n’ayant pourtant aucun lien narratif avec la Seconde Guerre mondiale ? Comment les cinéastes tels que Jean-Luc Godard, Ingmar Bergman ou encore Stan Brakhage ont-ils intégré ces images à leur montage, esquissant ainsi les contours d’une authentique poétique de l’archive ?
De nombreux événements ont présidé à là résurgence d’images rattachées à la mémoire confuse des « camps » (les guillemets désignant ici l’amalgame courant du système concentrationnaire et de la politique génocidaire). Deux d’entre eux, un peu oubliés ou plus inattendus, méritent que l’on s’y intéresse, eu égard à l’influence qu’ils ont eue sur les intellectuels et les artistes de leur époque : d’une part, le second procès d’Auschwitz, qui s’est tenu à Francfort de décembre 1963 à août 1965 ; d’autre part, la guerre du Vietnam. Ainsi sera retracé le parcours – souvent sinueux – de certaines images d’archives emblématiques (depuis l’espace judiciaire jusqu’aux affiches publicitaires dans le métro) tout en s'interrogeant sur le sens de leur convocation au sein des films et, de façon plus générale, sur la permanence de leur faculté de hantise.
• Mercredi 10 juin 2015 à 17 h - École nationale des chartes, au 65, rue de Richelieu, Paris 2e
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