vendredi 14 novembre 2014

Jonzac : Antoine Vincens de Tapol,
photographe anthropologue,
présentera le film Circles
de Sdran Golubovic au Familia

Dans le cadre du festival des Littératures européennes de Cognac, qui mettent cette année les Balkans à l’honneur, le cinéma et la ville de Jonzac propose la projection du film « Circles » de Sdran Golubovic mercredi 19 Novembre à 20 h 30 au cinéma Le Familia de Jonzac (tarif habituel d’une séance).
La Communauté des Communes de Haute-Saintonge et la Médiathèque ont invité Antoine Vincens de Tapol, photographe anthropologue, qui présentera le film et animera un débat à l’issue de la projection.


• Synopsis : 1993. Guerre en Bosnie. Marko, un soldat serbe, sauve Haris, un petit vendeur de cigarettes, des mauvais traitements de trois autres soldats et paye le prix de ce geste. Douze ans plus tard, le père de Marko travaille à la reconstruction d'une église quand le fils d’un des trois soldats se présente pour être embauché ; à Belgrade, un ami de Marko, chirurgien cardiaque, doit opérer une victime de la route qui se trouve être le meneur de la bande ; et, en Allemagne, Haris, qui mène une vie paisible avec sa famille, voit surgir l'ancienne petite amie de Marko, qui fuit un mari violent.

• Distinctions : Circles a glané de nombreuses récompenses dans les festivals : le Prix spécial du Jury catégorie Drame au Festival du Film de Sundance, le Prix du Jury œcuménique dans la Section Forum du Festival International du Film de Berlin et le Grand Prix du Jury au Festival du Cinéma Méditerranéen de Bruxelles. Faits réels Le scénario de Circles s’inspire d’une histoire vraie : celle du soldat serbe Srdjan Aleksić qui a accompli un acte héroïque en 1993 pendant la guerre en Bosnie. Ce dernier a pris la défense d’un soldat bosniaque, Alen Glavovic, alors roué de coups par des soldats. Le réalisateur serbe Srdan Golubović tombe sur ce fait héroïque en 2007 et décide alors de le porter à l’écran : "Je me suis rendu compte que c’était une des seules histoires positives qui soit ressortie des guerres meurtrières qui ont secoué l’ex-Yougoslavie. (…) Il est devenu mon héros personnel, recouvrant ma représentation de l’humanité et du courage." 



• Bienvenue en France 

Circles marque le troisième passage derrière la caméra pour le réalisateur serbe Srdan Golubović, après "Absolute Hundred" (Apsolutnih sto) en 2001 et Le Piège (Klopka) en 2007. Cependant, c'est le premier film du réalisateur à sortir dans les salles françaises. Sous le titre Le réalisateur serbe Srdan Golubović a intitulé son film Circles pour symboliser la réaction en chaîne des évènements qui ont suivi l’acte de bravoure de Srdjan Aleksić : "Tous les autres personnages tournent autour de lui. Tous leurs agissements sont liés à ce que Marko a fait en 1993."

• Première collaboration 

Pour son troisième long-métrage, Srdan Golubović collabore de nouveau avec des acteurs qu’il a eu l’habitude de diriger dans ses réalisations précédentes comme Boris Isaković et Vuk Kostic, vus dans Le Piège (Klopka) et "Absolute Hundred" (Apsolutnih sto). Néanmoins, c’est la première fois que le réalisateur collabore avec le soixantenaire Aleksandar Berček, qui incarne ici Ranko, le père de Marko : "Le personnage de Ranko bien que très complexe devait être joué de manière minimaliste. J’étais conscient que le comédien qui l’interpréterait ne devrait pas faire le moindre mouvement de trop."

• Fermeture de rideau 

Au-delà de poser sa caméra dans trois pays différents (la Bosnie, la Croatie et la Serbie), le moment le plus difficile du film a été la perte du monteur Marko Glušac, décédé moins de deux semaines avant que la production ne s’achève. Circles lui est dédié.

•  Antoine Vincens de Tapol 

Anthropologue de formation, il s’est dirigé vers l’écriture de documentaire sans jamais vraiment abandonner le principe fondateur de l’ethnologie, c’est-à-dire, appréhender les comportements à l’intérieur d’une société par le prisme du fait social. Mais très naturellement, la photographie s’est avérée être pour lui le meilleur médium de rencontre vers l’autre. Il a ainsi compilé son approche anthropologique, l’écriture plus souple du documentaire dans laquelle l’auteur peut affirmer le « je », et la gamme artistique offerte par la photographie.
Son premier thème de prédilection prend racine dans sa vie personnelle, une adolescence passée à la campagne. Ainsi, il a entamé un travail sur cette population-là en se demandant comment les ados vivaient leur jeunesse, leurs espoirs, leurs craintes, leurs codes, leurs rites ? 
Son second thème de prédilection est le fruit d’un questionnement qui nous concerne tous : la mémoire comme trace identitaire. Quelle emprunte, l’individu laisse-t-il au collectif ? Et son pendant, quelle emprunte la société laisse-t-elle sur l’individu ? Il continue à travailler énormément à l’argentique, au moyen format, comme pour ritualiser à chaque fois le déclenchement, une manière d’être toujours dans l’échange avec son sujet. Cela fait quinze ans qu'il parcourt les Balkans. Dans un premier temps, ce fut en tant que citoyen qui militait contre les formes que prenait le nationalisme dans l'ex-Yougoslavie. Ensuite, la photo, tel un carnet de voyage, s'ordonnait autour d'une écriture d'abord instinctive et nerveuse au gré des rencontres. Le 24 x3 6, laisse ici place au Rolleiflex 6 x 6 qui apporte un regard davantage dépouillé et intime. Le rituel change mais le voyage continue.
Son site internet : http://www.antoine-de-tapol.com/

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