vendredi 12 octobre 2012

Gaston Balande,
le grand paysagiste charentais


Dernièrement à Saujon, avait lieu la présentation officielle du livre consacré au peintre Gaston Balande en présence de François Julien Labruyère, directeur des Editions du Croît Vif, Pascal Ferchaud, maire de Saujon et Dominique Priollaud, président des amis de Gaston Balande. 
 

Chaque fois qu’il se réunit, le conseil municipal de Saujon traite des affaires municipales dans un cadre original dédié à la culture. Tandis qu’à Jonzac, la famille du Comte de Sainte Maure veille aux destinées de la station thermale, Pascal Ferchaud a pour horizon les œuvres de Gaston Balande. Cela n’a rien d‘étonnant : la mairie de Saujon possède une très belle collection de ce « grand paysagiste charentais ». De là à lui dédier un ouvrage de qualité, il n‘y avait qu’un pas franchi par les éditions du Croît Vif et l’association des amis de Gaston Balande.

Mais qui est cet artiste au regard ténébreux ? Né à Madrid en 1880, Gaston Balande a vécu pendant sa jeunesse à Saujon où ses grands-parents, M. et Mme Blandin, tiennent l’hôtel de la Gare. Doué d’un véritable don pour le dessin, il s’adonne à sa passion dès qu’il en a l’occasion. Son parcours est loin d’être banal. Après un début plutôt épique chez un carrossier où il repeint les véhicules accidentés, c’est à Cholet qu’il apprend l’histoire de l‘art auprès d’un restaurateur de tableaux anciens. Lors d’une exposition à Saujon, il est remarqué par l’abbé Coutureaud de Royan qui lui présente le grand peintre Henri-Joseph Harpignies. Il incite le jeune homme à se présenter au concours des Arts Décoratifs. La voie de ce dernier est désormais tracée et malgré des aléas, il la suivra sans jamais en dévier.

Durant sa carrière, Gaston Balande a immortalisé une multitude de paysages, du désert marocain au marais poitevin, des îles de Ré ou d’Oléron à l’Île de France en passant par Mykonos. Il a installé son atelier à Nieul sur Mer en 1918. « Son œuvre fourmille de scènes de rue, de foules et de cérémonies diverses » soulignent les spécialistes. Mort en 1971, il est considéré comme l’un des artistes les plus renommés de Charente-Maritime. Sa production est vaste. N’a-t-il pas été conservateur du Musée des Beaux-arts de La Rochelle pendant vingt ans ? À plus de 90 ans, une belle longévité, il travaillait encore. « On estime à 4000 et 5000 le nombre total de ses toiles, dont 3 000 à 3 500 huiles » précise François Julien Labruyère, directeur des éditions du Croît Vif.

Pour que vive la mémoire 

« Faire connaître l’œuvre de Gaston Balande et, en second lieu, celles des peintres de son temps en relation avec son œuvre » tel est l’objectif poursuivi par les amis de Gaston Balande, association portée sur les fonts baptismaux par Jean-Claude Dubois. L’édition d’un catalogue raisonné est une première étape. Ont participé à son élaboration Philippe Ravon, expert auprès des tribunaux, Albert Sutre, parent de Gaston Balande et Dominique Priollaud, président des Amis de Gaston Balande, sans oublier MM. de Larquier et Dubois. Ce bel ouvrage a été présenté mercredi dernier à la mairie de Saujon. Non sans une certaine émotion, il faut bien l’avouer ! Avec 640 reproductions et 90 illustrations, l’album est un outil de référence. Distingué par l’Académie de Saintonge, il a été primé dimanche 30 septembre à Saintes.


 Pascal Ferchaud se réjouit de cette publication et du sauvetage des œuvres stockées dans un endroit qui ne se prêtait guère à leur conservation. Désormais, elles ornent la mairie en toute sérénité, ne craignant plus pour leur état. Son tableau préféré est « Le Pierrot de La Rochelle ». En perpétuant la mémoire d’un enfant du pays, le premier magistrat de Saujon avoue sa joie d’honorer un artiste à qui il voue une grande admiration.

Qu’un catalogue soit édité s’avérait nécessaire. En effet, Gaston Balande est connu de par le monde et ses collectionneurs sont nombreux, Européens, Australiens, Américains. À Londres, une exposition vient de lui être consacrée. « La constitution de ce catalogue a été signalée dans la Gazette de l’Hôtel Drouot. Chaque œuvre répertoriée est l’objet d’une fiche qui situe l’œuvre tant sur le plan chronologique que sur celui du thème et de sa modalité picturale, peinture à l’huile, aquarelle, peinture sur bois, dessin, gravure, esquisse. Elle comporte, en plus, une photographie en couleur de l’œuvre désignée » précise Dominique Priollaud.

Si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à vous rendre à l’hôtel de ville de Saujon pour y voir des toiles de Gaston Balande. La place de la mairie porte d’ailleurs son nom.
Un clin d’œil à celui dont Aimé Chataigneau, alors président de la société des Artistes Français, disait : « il est le plus grand »…
 
 Présentation à la mairie de Saujon

• L’association a le projet d’organiser des expositions sur les différents aspects de son œuvre (paysages d’Aunis et de Saintonge, ponts, rivières, paysages d’Île de France, scènes de foule, ports, plages et bords de mer).

• Les Balande de Saujon :  Après la mort de Gaston Balande, le dr Jean-Claude Dubois fut reçu dans son atelier par sa veuve pour y choisir les toiles qui seraient léguées à la mairie de Saujon. Une quarantaine furent retenues ainsi que des gravures. Furent ajoutées trois tableaux peints par son fils Gaston-Paul-André. Lorsque les formalités furent terminées, les œuvres furent transférées à Saujon en 1973. Après une exposition qui connut un grand succès, elles furent déposées une grande salle située au 2e étage de l’ancienne école des garçons, rue Pierre de Campet, où Balande avait fait ses études primaires. La salle n’étant pas chauffée, elles risquaient de s’y détériorer. Pour ces raisons, elles furent ramenées à la mairie où en 1996, elles furent remarquées par Claude Belot, alors président du Conseil Général. Des restaurations suivirent ainsi qu’une exposition aux Archives départementales.

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