dimanche 17 mai 2009

Avec Dominique Bussereau, Secrétaire d’État aux Transports et président du Conseil Général


• Régionales : Le charentais Henri de Richemont face à Ségolène Royal

• Charente Maritime : On cherche une femme...


Il y a un peu plus d’un an, Dominique Bussereau, secrétaire d’État aux Transports, prenait les rênes du département de la Charente-Maritime, succédant au sénateur maire de Jonzac, Claude Belot.
Il répond à nos questions



Le 7 juin prochain, les électeurs seront appelés à désigner les députés qui siégeront au Parlement européen. Or, ce scrutin semble peu les intéresser et la campagne est réduite à sa plus simple expression. Que compte faire l’UMP pour sensibiliser l’électorat ?

Le Parlement européen joue un rôle très important au point qu’aucune décision importante ne peut être prise sans travailler avec lui. Je l’ai constaté à mes différents ministères. Mais, paradoxe, les citoyens semblent assez peu intéressés par les élections européennes puisque d’après les sondages, les prévisions de participation seraient de l’ordre de 45 %. Il faut donc que chacun aille voter selon ses convictions parce qu’un parlementaire européen décide de notre vie quotidienne au même titre qu’un parlementaire français !
Récemment, l’UMP a présenté sa liste. Deux personnes y représentent la Charente-Maritime, le saintais Bruno Drapron, conseiller municipal du Nouveau Centre et Sylvie Marcilly, maire UMP de Fouras. Pour la région Ouest, la tête de liste est Christophe Béchu, jeune président du Département du Maine et Loire, aux côtés d’Elisabeth Morin, députée européenne sortante.
En Saintonge et Haute Saintonge, des réunions vont être organisées. Les candidats présenteront le programme UMP et défendront leurs idées. Le slogan retenu est : Quand l’Europe veut, elle le peut !
Pendant six mois, Nicolas Sarkozy a présidé l’Union Euro-péenne avec fermeté et détermination : on l’a vu sur la crise, la question géorgienne.
Ce qui manque à l’Europe est l’impulsion politique. Changer tous les six mois de pays à la présidence casse la dynamique, c’est pourquoi il faut très vite adopter le Traité de Lisbonne qui fixe une présidence longue.

Après les Européennes, suivront les Régionales en mars 2010. L’UMP a-t-elle choisi sa tête de liste face à Ségolène Royal ?

Il y a quelques semaines, les militants de l’UMP ont voté pour désigner leur chef de file, Henri de Richemont. Ancien sénateur de la Charente, il est avocat, maire d’Etagnac et chef du groupe de l’opposition au Conseil Régional.
Pour le Poitou-Charentes, il conduira les listes de l’UMP qui seront désignées dans chaque département.
Il reste maintenant à déterminer qui sera tête de liste en Charente-Maritime. Henri de Richemont souhaiterait que ce soit une femme intéressée par le mandat régional.
Avec Jean-Pierre Raffarin, nous avons également décidé de présenter des jeunes. Les listes de 2004 étaient composées de personnalités fortes et connues comme Bernadette Schmitt ou Roselyne Coutant.
Notre objectif est de mettre en place des gens de la génération des trente, quarante ans, passionnés par la vie publique. Ils auront un contrat régional, mais pourront briguer d’autres mandats ensuite, municipales, cantonales, législatives dans certains cas.
Nous faisons désormais partie des quinquas et je pense qu’il est nécessaire de préparer l’avenir !

Actuellement, on parle beaucoup du rapport Balladur et de la réforme sur les collectivités territoriales. A-t-on déjà quelques pistes ?

Il y effectivement des points qui ressortent. Les cellules de base que sont les communes ne devraient pas être touchées. Les structures intercommunales seront encouragées. Cela ne concerne pas la Haute Saintonge qui montre l’exemple dans ce domaine. Dans les territoires où n’existe pas de véritable intercommunalité, elle sera vivement conseillée. En Charente-Maritime, il y a encore des villages gaulois ! Il faudra aussi que les périmètres constitués soient suffisamment vastes pour concrétiser des projets.
Le rôle des départements ne devrait pas être remis en cause. Ils occupent une place importante dans l’économie, le social, l’aménagement du territoire. Les compétences entre Département et Région seront clarifiées.
Les Régions pourront fusionner si elles le souhaitent. Elles devront être davantage à l’échelle européenne, sur la base du volontariat. Imaginez une région qui s’étendrait du seuil du Poitou à la frontière espagnole : de par sa taille, elle parlerait à égalité avec la Catalogne ou le Piémont.
Sur cette réforme, Claude Belot conduit au Sénat le groupe de réflexion. Le projet de loi devrait être présenté avant l’été en conseil des ministres. A l’automne, il sera étudié au Sénat - puisque tout texte concernant les collectivités y est d’abord présenté - et à l’Assemblée Nationale.


Les projets du Ministère des Transports souffrent-ils de la période de récession ?

Le plan de relance a pris en compte la possibilité de créer de nouvelles infrastructures afin d’être opérationnel quand la reprise arrivera. Entre Tours et Bordeaux, le grand enjeu est la mise en service du TGV Sud Europe Atlantique avec une base de travaux à Clérac, importante pour l’économie du Sud Saintonge.
Le Conseil Général a désigné un interlocuteur, le général Peter qui est un spécialiste de la logistique. Il sera en contact avec les responsables du secteur, dont Guy Pasquet, maire de Clérac ou la CDCHS. Homme ouvert et compétent, le général Peter, que connaissent bien les Rochelais, sera le « Monsieur TGV en Haute Saintonge ».
Un autre chantier concerne les travaux de l’Etoile de Saintes. En Charente-Maritime, les grands projets gravitent largement autour du ferroviaire, sans compter la mise en œuvre, dans les années qui viennent, de l’aéroport départemental de Rochefort.
Prochainement, un colloque sera organisé au Conseil général sur cette question. Estimer le trafic permettra de bien situer l’ambition économique de cet aéroport.
S’y ajoute le port maritime de la Rochelle qui fait partie des sept grands ports nationaux. Sur la façade atlantique, grâce à ses facilités d’accès, il offre de nombreuses possibilités.

En mars 2008, vous avez été élu président du Conseil Général de Charente-Maritime. Un premier bilan, un an après...

Je suis la voie tracée par Claude Belot, partenaire des communes et initiateur des grands projets. J’y apporte ma touche personnelle qui est d’avoir un Conseil Général ouvert à la communication et faisant mieux connaître ses actions.
Nous avons mis en place des politiques nouvelles quant à la petite enfance ou l’aide aux établissements privés qui n’étaient pas dans les critères d’aides en Charente-Maritime.
Avec Daniel Laurent, nous avons lancé un grand plan routier charentais que nous sommes en train de mettre au point. Il fera l’objet de débats publics dans le département.
En ce qui concerne le tourisme, j’appuie les grands projets lancés par Claude Belot comme la Cité de l’huître, à Marennes, le Paléosite de Saint Césaire ou le circuit de la Génetouze.
Nous avons élaboré un budget entreprenant pour conduire une politique dynamique qui permettra de maintenir le plan d’investissement.
Il comporte malheureusement une petite augmentation d’impôts de 5,5 %. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’une partie importante de nos ressources vient des droits de mutation. Comme l’immobilier a subi une crise, ils sont en diminution.
Avec la crise, il faut savoir que certains départements ont “gelé“ de nombreuses aides. En cette période où il faut créer des emplois, nous avons estimé que nous devions, au contraire, appuyer les communes et développer les projets.
Au Conseil Général, l’ambiance est cordiale. L’opposition fait son travail, de manière courtoise et républicaine.
Je maintiens ce qu’était la politique de François Blaizot et de Claude Belot : le Département aide tous les projets, qu’ils viennent de la Rochelle, Rochefort, Royan ou Montguyon.
Il est normal que le Conseil Général compense les handicaps, mais il n’a pas à faire de préférence.
Il est présent sur tous les grands dossiers de villes et villages de Charente-Maritime.


Photo 1 : Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux Transports, est très présent sur le territoire de Haute Saintonge dont il a été député (sur cette photo, lors d'une remise de distinction à d'anciens élus)

Photo 2 : Il y a quelque temps, le Conseil Général recevait ses anciens présidents. On reconnaît Philippe Marchand aux côtés de Dominique Bussereau et de son père, venu pour l'occasion.

Photo 3 : Etre élu, c'est aller à la rencontre des citoyens (et des citoyennes) !

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