Mercredi à Saint-Genis. Une rose à la main, Fabienne Dugas Raveneau a le sourire : ce soir, elle anime une réunion aux côtés de Pierre Joxe, un homme qui a compté dans le gouvernement de François Mitterrand.
Pierre Joxe est venu donner un coup de pouce à cette candidate courageuse, partie à l’assaut de la quatrième circonscription. Se voulant être « une élue disponible, à l’écoute de tous, citoyens et élus », elle s’engage à participer à un conseil municipal par an dans les 167 communes.
Incarnant une nouvelle génération, elle est opposée au cumul des mandats et voudrait un peu plus de clarté sur l’usage que font les parlementaires, sénateurs et députés, de leur fameuse réserve. En effet, cet argent dont dispose le député sortant est censé apporter un financement supplémentaire aux projets des maires : « c’est aussi une forme de clientélisme, une façon de séduire en quelque sorte les conseils municipaux pour assurer sa réélection. Toutes les opérations doivent se faire dans la transparence » souligne-t-elle.
Aux côtés de Fabienne Dugas-Raveneau (au centre de la photo), Pierre Joxe, ancien ministre, M. Barron, suppléant, Emmanuel Arcobelli, premier secrétaire de la fédération du Parti socialiste de Charente- Maritime, Benoit Biteau, vice-président du Conseil Régional.
Fabienne Dugas Raveneau lance des attaques contre son adversaire - dont elle ne cite pas le nom - au sujet de la libéralisation de droits de plantation en viticulture : « L’ex ministre de l’Agriculture aurait du se battre. C’est un véritable problème pour les petites et moyennes exploitations. Je travaillerai avec les députés européens, le nouveau Ministère de l'Agriculture et en concertation avec les exploitants, pour défendre leurs intérêts » explique-t-elle. Parmi les actions qu’elle entend mener si elle est élue, figurent le soutien à l’emploi et à l’innovation des entreprises sur le territoire, le développement de l'économie locale, la défense des services publics, une autre organisation de l'accès aux soins médicaux en facilitant la création de maisons de la santé. « Je défendrai aussi les services de gendarmerie dont la baisse des effectifs sur les sept dernières années a rendu plus difficiles encore les missions de sécurité qui sont les leurs » dit-elle.
Pierre Joxe et Emmanuel Arcobelli
A ses côtés, Pierre Joxe comprend les arguments de Fabienne Dugas Raveneau. Il a lui-même été député cinq fois d’une circonscription rurale de la Bresse. En homme d’expérience, il sait que cette élection législative sera difficile : « Il faut que les Français votent pour ce qu’ils espèrent. Nous devons nous mobiliser pour donner une majorité à François Hollande ».
Un débat s’instaure avec la salle. Il y est question d’intercommunalité : « les structures communautaires doivent répondre aux besoins des bassins de vie. Sinon, c’est l’iniquité. Les besoins sont-ils les mêmes à Saint-Aigulin et Montils ? Il faut revenir à des fonctionnements cohérents. Dans le cas contraire, on génère des frustrations » glisse la candidate en clin d’œil à Communauté de Communes de Haute-Saintonge et sa future partenaire, la CDC de Pons.
Le mot de la fin est laissé à Benoît Biteau. Le conseiller régional militant prêche, parfois dans le désert, pour une agriculture qui soit enfin respectueuse de l’environnement. Sera-t-il entendu ?…
Le public réuni dans la salle des fêtes de Saint-Genis de Saintonge
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