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dimanche 18 mars 2012
Chrystelle di Marco et
Judicaëlle Giraudeau-Bureau :
Tout pour la musique !
Le concert donné dimanche en l’église de Jonzac était un hommage aux femmes dont la journée a été fêtée le 8 mars. La cantatrice Chrystelle di Marco a enchanté le public.
Il fallait avoir les ailes d’un ange pour atteindre l’étoile de ce concert. En effet, la soprano Chrystelle di Marco a vécu à Jonzac une expérience nouvelle en chantant près de l’organiste Judicaëlle Giraudeau-Bureau. Plus près du ciel ? Qui sait ! Cette complicité, qui évitait le décalage acoustique, a donné à sa voix cristalline une amplitude inattendue. S’élançant dans l’espace, telles les gerbes d’un feu d’artifice, les vibrations emplissaient l’édifice et retombaient en notes lumineuses. Cette cascade de notes chaudes et d’émotions intimes a touché le cœur des mélomanes, venus écouter ce concert placé sous le signe de la femme.
Talentueuse, Judicaëlle Giraudeau-Bureau est organiste à la cathédrale de Tours. A Jonzac, elle a trouvé un instrument plus modeste que son compagnon habituel. Elle l’a amadoué pour en obtenir les meilleures sonorités. De nombreux morceaux présentés ont été transcris pour la scène et le piano en général : à l’orgue, elle a relevé le défi avec une joie communicative ! Au programme, l’Ave Maria de Caccini, Norma et Il pirata de Bellini, Naïade de Vierne, un extrait de Mme Butterfly, Faust de Gounod, Carmen de Bizet et Donizetti.
Christelle di Marco a apprécié cette complicité : « j’ai adoré ce duo avec Judicaëlle. L’orgue est intéressant, il est un orchestre à lui tout seul » avoue-t-elle. Après plusieurs concerts donnés dans la région de Pons où elle a été en résidence d’artistes chez Jacques Baclet et Anne-Marie Molinié, elle découvrait Jonzac pour la première fois.
Patience et rigueur
En se produisant sur scène, cette soprano prometteuse réalise un rêve d’enfance. « Pour y parvenir, il faut de la patience et de la rigueur. J’ai toujours été attirée par la musique. Quand j’étais petite, j’ai étudié le violon, puis je me suis tournée vers le chant lyrique. J’ai découvert cette vocation à l’opéra de Toulon où je faisais partie d’un chœur ». Très jeune, elle est entrée au conservatoire de cette ville. Elle a peaufiné sa formation à l’Académie de chant lyrique d’Osimo en Italie, une terre qui l’attire puisque la culture y est souveraine. Depuis plusieurs années, elle se partage entre la France et l’Italie avec la volonté de garder intacte cette voix magnifique qui fait d’elle une artiste remarquée. Elle appartient au trio Amorosa composé d’Anne-Laure Ménard au clavecin et Hervé Lafon à la viole de gambe.
« Je suis heureuse de l’accueil que j’ai reçu à Jonzac, il a été très chaleureux » conclut-elle en annonçant la sortie de son prochain CD consacré à des œuvres du compositeur Luigi Luzzi. Elle vous donne rendez-vous pour un nouveau récital en Haute-Saintonge le 9 juin prochain. Vous pourrez l’applaudir en l’église d’Expiremont, près de Montendre, aux côtés du pianiste Hervé N’Kaoua.
• A noter la belle prestation de l’ensemble Cum Jubilo, déjà venu à Jonzac en 2011 pour les journées du patrimoine. Composé de solistes professionnelles, cet ensemble féminin chante les joies, les peines, les prières, les espérances et les douleurs des femmes du Moyen âge : moniales, mères et saintes de l’Europe.
• Un peu brimés ?
Pour une cantatrice, il est inhabituel de chanter derrière le public, lui-même invité à suivre le concert sur un écran installé dans le chœur de l’église. Se sentant un peu brimés, les plus audacieux ont préféré tourner la tête pour apercevoir l’artiste. Encore fallait-il se situer dans les travées latérales afin de ne pas déranger, par une posture inadaptée, la personne placée derrière vous.
Malgré toute la bonne volonté que mettent les responsables dans l’organisation des spectacles, la vraie place d’un artiste se trouve devant le public, d’autant que la retransmission en direct, d’une qualité modeste, présentait des coupures régulières. Brèves, certes, mais déconcertantes.
Le programme ne comportant que deux morceaux purement dédiés à l’orgue (Vierne et Caccini), pourquoi ne pas avoir prévu un piano pour accompagner Chrystelle di Marco ? Un concert d’orgue aurait pu être proposé à part, un autre jour…
• Des nouvelles de Cédric Burgelin
Titulaire, à Saintes, de l’orgue de la cathédrale Saint-Pierre et responsable de celui de Jonzac (qui vient d’être rénové), Cédric Burgelin poursuit sur sa lancée. Il prépare la sortie d‘un troisième CD consacré à l’œuvre de J.S. Bach. « J’ai osé une interprétation nouvelle de ce compositeur. L’effet est intéressant » explique ce musicien qui s’accorde des audaces ! Les critiques ont apprécié.
Prochainement, sur l’orgue de Royan, il enregistrera un morceau que lui a dédicacé son collègue Jacques Dussouil. Cette toccata sera le dernier témoin de cet instrument en l’état.
Premier grand seize pieds en étain martelé construit depuis le XVIIIe siècle, cet orgue exceptionnel, création de Robert Boisseau, va faire l’objet d’importants travaux (d’une durée de cinq ans). Classé monument historique, il comporte 47 jeux répartis sur trois claviers et un pédalier.
Cédric Burgelin, qui se produira cette semaine au Havre, travaille actuellement sur les œuvres de compositeurs du XXe siècle. Epoque quasi contemporaine qui mérite toute son attention !
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